Ce livre revient sur les activiteÌs, les figures, les tendances et les parcours artistiques en Tunisie entre 1881 et 1981. L'auteure expose les phases par lesquelles se constituent des voies de circulation, s'eÌlaborent des cadres d'apprentissage et naissent des lieux d'exposition.
En reÌalisant ce travail, Alia Nakhli enrichit les entreÌes dans l'histoire culturelle contemporaine de la Tunisie. L'auteure met aÌ€ plat une documentation (articles de revues, catalogues, ouvrages), des photos et des reproductions (provenant d'archives priveÌes et publiques) qui parlent aux lecteurs et lectrices deÌsirant comprendre la geneÌ€se d'un secteur qui prend forme aÌ€ partir de la fin du XIXeÌ€me sieÌ€cle. Elle rassemble des informations et des donneÌes qui tracent une vue d'ensemble sur l'eÌvolution du contexte intellectuel et artistique tunisien tout au long d'un sieÌ€cle riche en eÌveÌnements et en mutations. [...] Alia Nakhli ouvre de multiples pistes de reÌflexion et de travail sur l'histoire contemporaine de la Tunisie. Son ouvrage pose des eÌleÌments pour des recherches sur les pratiques sociales autour de l'art et sur les aspects politiques et mateÌriels de la culture artistique.
La Tunisie s'est nourrie des influences des civilisations qui l'ont habitée pour rayonner bien au-delà de son territoire. Grâce à cette brillante synthèse, Sophie Bessis nous plonge dans l'histoire riche et singulière de ce pays trois fois millénaire.
De la fière Carthage qui sut tenir tête à Rome à la bouillonnante Ifriqiya médiévale, de la conquête arabe à l'instauration du Protectorat français, du « despotisme éclairé » de Bourguiba aux espoirs déçus de la révolution de 2011, l'auteure nous raconte la construction de la « tunisianité ». Longtemps qualifiée d'exemplaire pour sa sécularisation et les droits accordés aux femmes, initiatrice des « Printemps arabes », la Tunisie reste le symbole d'une démocratie possible, mais vulnérable, en pays arabe.
Les Phéniciens de Tyr ont fondé Carthage, la République romaine l'a tuée, l'Empire romain l'a ressuscitée, les Arabo-musulmans l'ont abandonnée. L'histoire de la Tunisie antique se confondait à celle de Carthage, la prospérité de l'une dépendait de l'autre. La Tunisie a atteint deux pics de prospérité qu'elle commença par perdre dès l'arrivée des Vandales en 439. Tyr et Rome ont créée une Tunisie originale, où, à partir du IIIe siècle, le christianisme permit de gagner une unité qui faisait peut-être jusque-là défaut. La grande originalité de la Tunisie antique est son extrême densité urbaine ; plus de 200 villes dont la majorité sont des créations romaines qui ont évolué dans un cadre façonné par Rome et ont vécu à la romaine (more Romano). La paix, qu'elle retrouva quasi définitivement dès les Flaviens (69-96), lui procura les moyens de prospérer régulièrement et durablement.