Ce livre propose une réflexion critique sur la formalisation d'une éthique managériale destinée à encadrer le travail social. À la lumière de nombreux documents, chartes éthique, codes déontologiques, il analyse la formation et les dérives de cette éthique instrumentale.
Les scandales récents dans le domaine de la petite enfance ou celui de la silver économie réactualisent, à la demande des organismes de tutelle, le questionnement éthique au sein des établissements sociaux ou médico-sociaux, de plus en plus soumis à la marchandisation. Le lien entre la rationalisation gestionnaire et ce nouvel impératif éthique doit faire l'objet d'un examen critique. Tel est l'objet de ce livre qui se focalise sur la diffusion au sein des établissements sociaux et médico-sociaux, d'une « éthique managériale » calquée sur le modèle des entreprises lucratives.
Cultiver son jardin. Au coeur de cette activité ordinaire s'entremêlent des problèmes éthiques, cosmologiques, religieux, économiques, politiques, esthétiques. Ici, rien n'est pur.
Pourquoi cette expérience a-t-elle été délaissée par les sciences humaines ? Est-ce parce qu'embrouillée et impure, on a préféré la dédaigner comme Bachelard, en son temps, méprisait la pensée au goût salé du charcutier ?
Le jardin occidental prolonge sans doute l'imaginaire de la maison et de l'intimité mais ne s'y limite pas. Il entoure. Ce faisant, il est un trait d'union entre soi-même et les autres, le lieu d'expérimentations de relations au vivant et d'ordonnancement d'un bout d'univers. Comme l'histoire nous l'enseigne, derrières les haies, se déploient une fantaisie active et une variété de façons d'appréhender « l'usage de la nature ». Aujourd'hui, plus que jamais, bousculant l'ordre institué, des jardiniers inventent d'autres modes d'intervention pour une éthique renouvelée.
En bref Que faire face à l'emprise grandissante du pouvoir économique sur le pouvoir politique ?
Le livre " Devant un phénomène sans précédent dans la zone euro, nous sommes devenus des cobayes dans une bataille entre les marchés internationaux et l'Europe ", déclarait le premier ministre grec Papandréou en février 2010.
Multinationales attaquant les monnaies pour infléchir les politiques économiques, démocraties contraintes de se soumettre aux lubies des marchés, activités intenses de lobbying... Les entreprises et les fonds spéculatifs se sont attribués un rôle inédit en matière de gouvernance mondiale. Dans un contexte marqué par la déstabilisation des espaces politiques fondés sur les Etats-nations et encouragée par le libéralisme, la puissance financière des multinationales échappe de plus en plus au contrôle démocratique.
Le recul du politique et la force grandissante des marchés annoncent-t-elle pour autant le déclin inéluctable des pouvoirs démocratiques ? Rien n'est moins sûr. Mais sur quels leviers s'appuyer pour faire contrepoids et renverser la tendance ? Comment consolider les marges de manoeuvres des démocraties ? Restaurer l'autorité et la légitimité des puissances publiques ?
A rebours des interprétations conformistes, Anne Salmon analyse ces questions essentielles tant sur le plan global (politique internationale, législation des Etats, multinationales) que sur un plan local (fonctionnement des entreprises, actions des salariés).
L'auteur Anne Salmon, philosophe et sociologue, est professeur à l'université Paul Verlaine-Metz.
Arguments - Une contribution majeure au grand débat qui s'annonce pour les présidentielles de 2012.
- Conséquences de la crise financière.
Appuyer sur un bouton électrique : ce geste banal ne pose aucun problème sauf à s'y attarder de manière rêveuse. D'abord, la polysémie du mot bouton en fait un objet moins sage qu'il n'y paraît à première vue. Ensuite viennent d'autres curiosités, toutes celles que l'on rencontre en suivant les fils qui rattachent ces bouts de plastique familiers aux centrales électriques et aux machines qui animent notre vie quotidienne.
L'aventure de l'électricité n'a que peu à voir avec l'histoire austère et linéaire du progrès technique. Cette ligne se fragmente si l'on tient compte des calculs utilitaires mais aussi des émerveillements, des raisonnements distanciés et des désirs.
Dérober le feu du ciel et le mettre en bouteille : par sa démesure, l'ambition suscite autant d'enthousiasme que d'inquiétude. C'est cet imaginaire de puissance que se propose d'explorer cet ouvrage, démontrant ainsi que le voyage de la raison scientifique est aussi fantastique que bien des récits mythologiques.
Crise économique, licenciements massifs, délocalisations, golden parachutes,
stock options, affaire Maddof... Catastrophes et scandales se succèdent et,
décidemment, capitalisme et éthique semblent irréconciliables.
Pourtant, historiquement, ils ont parties liées, et le capitalisme historique se
revendiquait de l'éthique, protestante ou progressiste.
Aujourd'hui, les entreprises continuent de produire des documents dans ce
sens : chartes de confiance, codes déontologiques, commissions d'éthique,
recherche de sens, communication interne et externe...
Leur but ? Restaurer la confiance nécessaire aux affaires, motiver les salariés
et s'assurer de leur loyauté, etc.
Mais à présent ces garde-fous érigés pour tempérer le capitalisme spéculatif
sont sérieusement ébranlés par la crise financière.
En comparant les pratiques et les discours d'hier à ceux d'aujourd'hui, Anne
Salmon interroge et ausculte un système qui, à bien des égards, apparaît à
bout de souffle.
«Quand nous, on dit à la direction : On va dans le mur, on y va forcément... Surtout à force de faire travailler les prestataires de cette façon... Le problème moral se pose au niveau des prestataires puisqu'ils sont traités comme des moins que rien... Nous, les risques, on les met en avant. On dit que l'on joue avec le feu... Mais la direction dit : Ce n'est pas vrai, on met en place les parades qu'il faut.» Un syndicaliste à EDF.
Le nouveau management est souvent analysé sous l'angle des risques psychosociaux : souffrance, harcèlement. Plus rares sont les études sur les risques industriels qui lui sont peut-être associés. C'est l'originalité de cette vaste enquête dans le secteur de l'énergie. Les nombreux entretiens au coeur du livre font apparaître que la sécurité n'est pas qu'une affaire technique. Le débat doit prendre en compte l'organisation du travail : quelles conséquences sur les coopérations humaines et sur l'éthique professionnelle ? Par-delà les alertes, des innovations syndicales émergent. Ces pratiques pourront-elles contribuer à un nouveau compromis social et environnemental ?
Anne Salmon, professeur à l'université Paul Verlaine-Metz, est l'auteur de Moraliser le capitalisme ? (2009) et de La tentation éthique du capitalisme (2007).
Face à la montée des violences dans certaines banlieues, le travail social est conduit à renouveler ses approches.
Bien que diversifiés, les dispositifs d'insertion n'apparaissent pas suffisants. pour les jeunes, la sensation de mépris social est trop forte. ce problème comme le suggère la philosophie politique contemporaine, ne relève pas de stricts déterminants socio-économiques mais aussi d'une exclusion de la sphère publique. que peuvent entreprendre les éducateurs sur ce plan ? partant d'expériences menées par des professionnels sur le terrain, ce livre a été élaboré dans le cadre d'interventions sociologiques auprès d'éducateurs spécialisés.
Il alimente la réflexion sur les pratiques et leurs sens à l'aide d'instruments méthodologiques et d'exemples concrets : projets d'actions, enquêtes, entretiens de jeunes, bilans d'accompagnements. la question de l'évaluation est donc au coeur de cet ouvrage.
Euthanasie, gestation pour autrui, excision, prostitution, légalisation du cannabis, peine de mort, corrida, consommation de viande, immigration, fiscalité... Qu'ils prennent l'aspect de discordes ponctuelles ou de polémiques récurrentes, qu'ils donnent lieu à des délibérations policées ou à des explosions de violence, les désaccords moraux ne cessent d'irriguer, d'enflammer et de fissurer la sphère publique.
Euthanasie, gestation pour autrui, excision, prostitution, légalisation du cannabis, peine de mort, corrida, consommation de viande, immigration, fiscalité... Qu'ils prennent l'aspect de discordes ponctuelles ou de polémiques récurrentes, qu'ils donnent lieu à des délibérations policées ou à des explosions de violence, les désaccords moraux ne cessent d'irriguer, d'enflammer et de fissurer la sphère publique. En éveillant la stupéfaction ou l'indignation, ils entraînent dans leur sillage des collisions au sein d'un espace commun, d'intenses clivages entre des individus ou des groupes qui se perçoivent tour à tour comme des contradicteurs, des adversaires ou des ennemis.
Mais quelles sont donc les sources des désaccords moraux ? Quelles sont les formes et les forces qui les animent ? Quels sont les cheminements qui mènent à leur éclosion, leur extension ou leur extinction ? Et comment remédier aux fractures qu'ils provoquent, sans pour autant imposer des dogmes (absolutisme) ni renoncer au discours critique (relativisme) ?
Telles sont les questions auxquelles ce livre s'efforcera de répondre. Il s'agira ici de conduire une enquête qui s'appuiera tout particulièrement sur la philosophie pragmatiste, les sciences cognitives et les sciences sociales. L'enjeu, dès lors, consistera à équilibrer deux exigences : d'une part, encadrer les désaccords moraux afin d'éviter l'infinie prolifération des conflits, et d'autre part, promouvoir leur expression publique dans une perspective résolument pluraliste.
L'éthique représente un enjeu incontournable pour les firmes internationales, du fait de la pression croissante de l'opinion publique. Mais quelle en est sa perception par les salariés ? Ne leur apparaît-elle pas comme une préoccupation secondaire ou une question managériale abstraite ?
Cet ouvrage - alliant une approche théorique et une enquête d'envergure sur une grande entreprise publique - pose ainsi des questions fondamentales : comment et pourquoi le système capitaliste produit-il des valeurs sociales ? Entre adhésion et résistance, quelle est la réception de ce discours par les salariés ?
L'auteur montre ainsi que le « désir » d'éthique est largement dépendant des conditions sociales des salariés et de l'existence de collectifs de travail partageant des mêmes « valeurs ». Ainsi, la formulation par la direction d'une éthique à laquelle les individus devraient s'identifier n'est ni suffisante pour emporter l'accord et l'adhésion des salariés, ni gage en elle-même de cohésion sociale.
Cet essai aborde les mutations théoriques qu'implique le passage d'une intervention sociale sur les publics à une intervention sociale avec les publics. Il propose aux professionnels ou aux futurs travailleurs sociaux un outillage réflexif pour mieux appréhender cette possible révolution du travail social.
La science classique et ses fondements épistémologiques sont l'un des socles sur lesquels s'est bâti le travail social contemporain. Ce socle est peu étudié dans les formations spécialisées. Ignoré, souvent occulté, il fonctionne comme un a priori non questionné. Ainsi, il véhicule des principes, des dogmes, des présupposés qui structurent à notre insu la pensée et la pratique. La participation des usagers, la prise en compte des savoirs expérientiels exigent pour être effectives un changement de paradigme. Intervenir avec les publics n'est pas du même ordre qu'intervenir sur les publics. Or, si la science classique nous a appris à agir sur le monde, elle semble démunie lorsqu'il s'agit d'agir avec. Voilà pourquoi une réflexion épistémologique s'impose.
En proposant des études de cas empiriques et une approche résolument pluridisciplinaire, les auteurs retracent l'évolution historique du concept de la responsabilité sociale et environnementale d'entreprise (RSE) en gestion. Ils mettent en évidence l'importance de la RSE dans le bon fonctionnement du système économique, les limites de sa portée régulatoire, de même que son apport à la démocratisation des entreprises.
Confrontes de nouvelles contraintes, les associations ne sont pas condamnes l'impuissance. Beaucoup combattent l'uniformisation et rsistent la dpression. Leurs rpertoires d'action et leurs domaines d'intervention sont extrmement varis. Il est difficile d'enfermer leurs activits soit dans la prestation de services soit dans le plaidoyer. Imbriquant l'conomique, le social et le politique, elles dcloisonnent et drangent. Comment reconfigurent-elles l'action publique ? La rponse ne peut tre dfinitive. Elle est construire. Pour y contribuer, le livre s'appuie sur une diversit de cas en France et l'tranger : centre social et rgie de territoire, fdrations d'ducation populaire et de sport, associations sociale et mdico-sociale, unions d'associations de solidarit, associations cologistes et de consommation, association pour le maintien d'une agriculture paysanne, associations de lutte contre le sida et de sant environnementale, associations culturelles, de microfinance, d'action communautaire, de garde pour la petite enfance, associations et coopratives d'conomie solidaire ou de commerce quitable. Cet effort de rflexion repose sur une collaboration d'acteurs et de chercheurs qui s'enrichit d'une perspective internationale : Maroc, Tunisie, Espagne, Qubec, Bolivie, quateur... La pluralit de rfrences et de points de vue ouvre de nouvelles approches sur le rle des associations en dmocratie.