Filtrer
Folio
-
Peut-on voyager à dos de baleine ? Quel est le meilleur remède contre l'insomnie : la lecture parcours ou la lecture par coeur ? Est-il possible qu'un rossignol de trois mètres de long offre un peu de lecture à notre oreille ? Que retenir de notre passage dans une «biblioville» ?
Et que vient faire L'Homme au casque d'or de Rembrandt dans ce Petit éloge de la lecture ? De nos pieds jusqu'au ciel étoilé, tout est lecture... Pef nous entraîne dans un voyage sans autre destination que celle du plaisir de lire. -
«Mon impressionnante pile d'exemplaires de L'Illustration acquise chez un brocanteur et reliée par années me ramène au temps de mon enfance.Je me revois accroupi dans le grenier familial feuilletant leurs pages éparpillées sous la poussière. Mon papa avait dû les ramener de chez son père, bon petit-bourgeois et comptable nîmois.Soixante-dix ans plus tard, mon Petit éloge puise en grande partie ses sources dans ces volumes d'un rouge éteint, relatant, semaine après semaine, les progrès spectaculaires de l'aviation entre 1907 et 1922. Mon regard se focalise et se perd dans plus de quatre mille pages de documentation.»Après le Petit éloge de la lecture et le Petit éloge de lecteurs, Pef fait planer ses lecteurs à bord de ce nouvel éloge volant.
-
«Je vais de ma plume survoler l'immense petit peuple de mes lecteurs. Je jetterai mes filets à souvenirs décalés. Ma vue, parfois, me jouera des tours, le temps aussi... Le jeu de mes rencontres échappe aux lieux, aux objectifs, aux impératifs de la pédagogie. Je ne peux, comme dans les cours d'école, ordonner aux enfants de se mettre en rang par deux au tintement de la cloche ou à la sonnerie d'usine du savoir lire, écrire, compter et fabriquer des avions de papier au vol fugace de quelques pauvres secondes. Une activité que j'aimerais encore partager avec eux, car luit dans le regard de chaque écolier qui s'y essaie l'image furtive d'une petite victoire sur l'impossible.» Dans ce texte-voyage, Pef ravive par l'écriture le souvenir de mille et une rencontres - émouvantes, graves ou insouciantes - avec ses lecteurs, petits et grands...
-
«"Un jour mon grand-père est mort. D'un coup. D'un coup de feu de guerre. Mort assis contre un arbre. C'était l'été." Il n'eut pas le temps de devenir un "poilu", d'avoir barbe et poux. En le tuant on a aussi tué son enfance dont nul ne sait plus rien cent ans plus tard. Je sais encore la mienne dans la guerre suivante. Je sais encore mon adolescence et les avions de guerre froide. Je sais comment les griffes de la guerre d'Algérie m'ont épargné. Je sais aussi que toute enfance gommée m'a mené aux enfances vives de Bosnie, du Liban, ou à ma porte. Mon fusil à moi tire sur elles dans des livres dont les éclats ne sont que rires ou tendresse au chevet de la vie. Ainsi je cours le monde en lui offrant le mien, écrit ou dessiné. Ne croyez pas que je sois centenaire mais il est des morts qui vous font vivre vieux.» Pef