carlo goldoni
-
Alors que l'été s'achève, toute la bonne société de Livourne est dans l'effervescence du départ : voici venu le moment de rejoindre les collines de Montenero. Liée à l'origine aux travaux des champs, la Villégiature est devenue une obligation mondaine : on s'y distrait, on s'y croise, on s'y toise, on s'y endette, on s'y ridiculise souvent. On y tombe parfois amoureux, comme la jeune Giacinta, soudain éprise de Guglielmo, alors qu'elle doit épouser Leonardo. Le temps de la Villégiature achevé, les protagonistes regagnent Livourne, désemparés et ruinés.En consacrant à ses personnages les trois volets d'une même comédie, Goldoni approfondit l'analyse de leurs caractères et s'affranchit des règles rigides du théâtre classique. Avec La Trilogie de la Villégiature (1761), il compose un véritable roman théâtral, qui ouvre vers la modernité.
-
Aubergiste à Florence, Mirandoline règne sur son domaine dans une atmosphère carnavalesque. Ici le despote est une femme, une petite-bourgeoise que les aristocrates se disputent sans pouvoir se l'approprier. Son père est mort, elle n'est pas mariée, nul homme n'est son tuteur : Mirandoline est sa propre maîtresse. Affranchie de l'autorité d'un seul, elle entend prendre le pouvoir sur tous. Jusqu'au jour où surgit le chevalier de Ripafratta, que sa féroce misogynie semble protéger des charmes de l'aubergiste. Tout en feintes, en ripostes bien tranchées, leur affrontement féroce masque une sensualité qui couve et vient ébranler les certitudes. MlRANDOLINE .«Je ne dis pas que tous doivent tomber amoureux au premier coup d'oeil, non. Mais me mépriser ainsi, voilà qui me met dans une rage noire.» Acte l, scène XI
-
A Venise, Arlequin se retrouve serviteur de deux maîtres, amoureux et en quête l'un de l'autre, à la suite d'une invraisemblable série de quiproquos.
-
Un des plus originaux et des plus grands auteurs comiques européens, Goldoni, devait figurer dans la Bibliothèque de la Pléiade. Le volume qui lui est consacré contient dix- huit pièces qui ont été choisies avec soin parmi les plus significatives et les plus représentatives des divers aspects de son talent, Le Valet de deux Maîtres, Le Café, La Locandiera, Les Amoureux, Les Rustres, la trilogie de La Villégiature, Barouf à Chioggia, L'Éventail, etc.
-
Selon toute vraisemblance, la pièce a été écrite à la demande de l'acteur Antonio Sacchi, connu pour l'excellence de son interprétation du rôle d'Arlequin. Goldoni travaillait alors comme avocat à Pise. Le sujet n'était pas nouveau, il faisait partie du répertoire de la commedia dell'arte traditionnelle, mais Goldoni, justement, essaya de surmonter le jeu artificiel auquel se livraient les troupes de l'époque. Goldoni admirait le réalisme des acteurs français et essaya de bannir les masques de ses pièces. Cette pièce montre bien la transition entre la vieille commedia, où l'improvisation l'emporte, et l'apparition de caractères plus nuancés.
-
Les deux comédies qui se trouvent ici réunies sont parmi les plus originales du théâtre si divers de Goldoni. Dans Le Café, pour la première fois, le dramaturge vénitien choisit de représenter, non pas «une histoire, une passion, un caractère» comme il en a eu coutume jusque-là, mais un ambiente, un milieu. Ce sont donc moins les personnages qui sont mis en valeur, que les relations tissées entre eux par l'intrigue ; non leurs traits psychologiques et moraux, mais leur raison sociale et professionnelle. Dans Les Amoureux, tout au contraire, Goldoni renoue avec l'étude de caractères. Il analyse avec finesse les rapports tumultueux de deux personnages victimes d'un amour qui les met au bord de gestes irrémédiables. Certes, la passion n'est pas absente de ses autres pièces, mais nulle part elle n'a cette importance paradoxale d'un amour partagé et néanmoins autodestructeur ; jamais encore des amants n'ont été, aux dépens de tous les autres personnages, les deux sujets principaux de la comédie.
-
Une rue de Londres vers 1750, un café, une librairie et, à l'étage, l'appartement d'un riche négociant... Le jeune Jacob, adepte de la philosophie des Lumières est le précepteur de milord Wambert et de madame de Brindè. Or Milord tombe amoureux de Madame, mais Madame aime en secret Jacob qui ne veut aimer que la paix de l'âme et du coeur afin de rester un homme d'étude. Ajoutons deux artisans qui se disent philosophes, mais savent user surtout de la calomnie, une épouse spirituelle amoureuse du jeu, un chevalier servant qui pratique la satire : toutes ces forces s'allient à la passion déçue du jeune lord pour mettre en péril la vie même de Jacob... Quelles autres forces sont invitées à sauver le jeune philosophe en qui s'incarne, en 1754, un Goldoni en butte à Venise à des factions rivales ?...
-
Mémoires de M. Goldoni pour servir l'histoire de sa vie et celle de son théâtre
Carlo Goldoni
- Mercure de France
- Le Temps Retrouve
- 8 Novembre 2018
- 9782715249271
Nouvelle édition en 2018
-
Loin de n'être qu'une ébauche, cette pièce - jusque-là inédite en français - précède de cinq ans (1756) la célèbre « trilogie de la villégiature ». Goldoni dépeint, de manière presque impressionniste, les activités quotidiennes d'un groupe de nobles dans une maison de campagne. On joue, on lit, on se promène, les messieurs courtisent les paysannes du domaine, tandis que les dames, flanquées de leurs chevaliers servants, disputent de courtoisie et de servitude amoureuse.
-
Dans un quartier de Venise entre Rialto et la Place Saint-Marc, Siora Giulia la femme de l'orfèvre, sa nièce, sa filleule et son amie la femme du drapier, enragent car leurs hommes semblent n'avoir d'yeux que pour la belle veuve Siora Lugrezia et fréquentent même chez elle. Illusions et désillusions, disputes familiales et affronts publics, tout finit par s'arranger grâce au hasard du jeu et du loto qui permet à chacun de se renflouer et à Lugrezia d'être un peu moins contrainte à mener, pour rester libre, une vie d'expédients.
-
Checchina doit épouser Beppo, son fiancé, mais un ragot lâché dans le plus grand secret : « la fille de Patron Toni est une bâtarde ! » se propage très vite de bouche de cousine en oreilles de voisines... Il sème le trouble et la discorde, et brise, un temps, les projets de mariage des deux amoureux...
La modernité de cette pièce, qui montre à l'oeuvre la puissance dévastatrice d'un cancan, est évidente.
Ne sommes-nous pas, et plus que jamais, grâce à la multiplication des médias et des réseaux sociaux, dans une société où le potin est roi ?...
-
-
Dans un Avis au lecteur, Goldoni qualifiait le sort de la pièce, à laquelle il avait pourtant prédit un destin favorable, de « malheureux ». Elle n'avait pas eu le succès escompté. « Mais pourquoi donc ? », se demandait-il, et il donnait, avocat du diable, la réponse suivante : « Les caractères ne sont ni trop excessifs, ni trop appuyés, et ne sortent pas trop de l'ordinaire. » En même temps, Goldoni savait bien que cette réponse n'en était pas vraiment une, car son grand mérite réside justement dans l'abandon des caractères excessifs et des improbabilités d'intrigues de la commedia dell'arte d'antan. C'est d'ailleurs ce qui fait que ses pièces sont encore si intéressantes. En décrivant la complexité des rapports entre domestiques et maîtres, ainsi qu'à l'intérieur des différentes classes, il semble avoir anticipé les changements qui commencent à germer dans cette société de la seconde moitié du xviiie siècle, entre ceux qui possèdent et commandent, et ceux qui n'ont rien et doivent obéir.
-
Revue L'Avant-scène théâtre : l'imprésario de Smyrne
Carlo Goldoni
- Avant-Scene Theatre
- Revue L'avant-scene Theatre
- 20 Octobre 2023
- 9782749816142
-
Revue L'Avant-scène théâtre n.1271 : la serva amorosa
Carlo Goldoni
- Avant-Scene Theatre
- Revue L'avant-scene Theatre
- 23 Septembre 2009
- 9782749811277
Ottavio, riche négociant de Vérone, prend de l'âge. Béatrice, sa seconde épouse, manigance pour écarter de la succession Florindo, le fils d'Ottavio, au profit du sien, le stupide Lélio, et convainc son mari de le chasser de la maison. Mais Coraline, leur fidèle et astucieuse servante, dévouée à Florindo, va déployer des trésors de ruse et d'audace pour rétablir la situation afin que ce dernier reprenne ses droits légitimes. Florindo, reconnaissant, lui propose alors de l'épouser...
-
-
-
Revue L'Avant-scène théâtre n.1344 : la locandiera
Carlo Goldoni
- Avant-Scene Theatre
- Revue L'avant-scene Theatre
- 9 Juillet 2013
- 9782749812465
Cette Locandiera tient une pension à Florence. Sa grâce piquante et son esprit vif gagnent tous les coeurs masculins. Des 3 étrangers qu'elle loge, deux sont transis. Le troisième affirme son immunité face aux femmes et à leurs charmes. Il la traite grossièrement et se moque des deux prétendants. Offensée, Mirandolina met toute son ingéniosité au service de son amour-propre, pour démontrer au goujat sa suffisance et sa faiblesse.
-
À Naples, au milieu du XVIIIe siècle, que se passe-t-il dans la maison de Pantalon, devenue le refuge des extravagances ? Contrairement à la tradition, Pantalon a quarante ans à peine, et il n'est pas marchand, mais homme d'affaires. Marié depuis dix ans à Eufemia, il en est toujours amoureux, il en est même très jaloux et la fait vivre presqu'enfermée. Mais il aime l'or, aussi, et en plus de ses affaires, il fait le changeur en trichant sur la valeur des pièces et le prêteur avec des taux usuriers. Or voilà qu'un jeune seigneur s'obstine à vouloir, selon la mode, « servir » Eufemia qui s'y refuse absolument... Telle est la comédie shakespearienne par laquelle s'ouvre en 1753, la troisième phase de la carrière théâtrale de Carlo Goldoni, le réformateur du théâtre italien
-
-
Dans cette comédie, Goldoni fait l'éloge d'un étonnant personnage : beau parleur mondain, le « chevalier » sait aussi être un gestionnaire rigoureux. Aristocrate à la fortune modeste, il mène en secret des affaires commerciales. Amateur de femmes, il les séduit mais, paradoxalement, ne jouit que de leur compagnie.
C'est le spectacle de la « sociabilité », car c'est d'elle dont il est question dans ce dix-huitième siècle déchiré entre ses valeurs traditionnelles et l'émergence d'un nouveau mode de vie. Goldoni va jusqu'à nous en proposer une éthique très paradoxale : le « bon goût » de cet aristocrate bourgeois, égoïste généreux et jouisseur ascète !
-
une mi-février un peu frisquette sur un campiello, ou petite place, de la venise pauvre.
loin des palais et de la place saint-marc, loin des canaux et des gondoles, un jour de carnaval sans masques et sans confettis oú l'on travaille et oú l'on rêve, oú l'on se courtise et se bagarre, oú l'on rivalise et se fiance, oú l'on s'insulte et fait des projets, oú même on se marie : la belle lucietta épouse anzoletto le mercier ambulant et, par miracle, on fera la fête. car un jeune et noble voyageur napolitain, arrivé à venise pour y perdre ses derniers sous dans les plaisirs du carnaval, est descendu dans la modeste auberge de la place.
il aime se retrouver en compagnie, il découvre avec bonheur les gens du campiello, et c'est lui qu'anzoletto prend pour témoin, c'est lui qui paie à midi le repas de noce et même, à tous, une nuit de fête car lui aussi se marie. il épouse gasparina, une autre belle enfant du campiello : elle a de la naissance et un rien de dot, elle rêvait de grandeurs. le lendemain, le chevalier partira pour naples avec elle, mais il a mis pour dix ans sa prodigalité sous la tutelle de l'oncle de la belle.
le lendemain, la petite place reprendra le cours de sa vie ordinaire.
-
Revue L'Avant-scène théâtre n.1430 : les jumeaux vénitiens
Carlo Goldoni
- Avant-Scene Theatre
- Revue L'avant-scene Theatre
- 28 Septembre 2017
- 9782749813882
Deux jumeaux, Zanetto et Tonino, sont séparés à leur naissance : Zanetto est élevé dans la montagne, Tonino à Venise. Vingt ans après, le hasard les fait arriver en même temps à Vérone pour retrouver leurs dulcinées : chacun des deux ignore que son frère se trouve dans la ville, ce qui crée une succession de quiproquos et de situations loufoques propres à semer le désordre dans les esprits et le désarroi dans les coeurs. Duels, amours et désamours, fuites éplorées, intervention de la police, emprisonnement, mort, retrouvailles...
-