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Agone
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Histoire de France populaire : D'il y a très longtemps à nos jours
Laurence de Cock
- Agone
- Mémoires Sociales
- 15 Novembre 2024
- 9782748905700
L'histoire se construit, mais elle se raconte aussi. Et c'est ce qui la rend accessible au plus grand nombre. Mais aussi ce qui nous permet de comprendre le présent. Dans la poursuite du travail de Howard Zinn et de Gérard Noiriel, ce livre propose de revisiter les mythes nationaux à l'aune des avancées historiques les plus récentes. Il interroge les origines de la France, retrace les résistances et les révoltes pour placer au coeur de l'histoire les acteurs et actrices oubliées par le grand roman national et colonial. Ce récit de plus de 2000 ans cerne les différences manières dont, d'une frontière et d'un siècle à l'autre, les populations se mélangent pour donner ce qu'appelle le peuple français. Illustrations et couverture par Fred SOCHARD.
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Une histoire populaire de la France ; de la guerre de cent ans à nos jours
Gérard Noiriel
- Agone
- 15 Novembre 2019
- 9782748904321
« En 1841, dans son discours de réception à l'Académie française, Victor Hugo avait évoqué la «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Vinçard ayant vigoureusement protesté dans un article de La Ruche populaire, Hugo fut très embarrassé. Il prit conscience à ce moment-là qu'il avait des lecteurs dans les milieux populaires et que ceux-ci se sentaient humiliés par son vocabulaire dévalorisant. Progressivement le mot «misérable», qu'il utilisait au début de ses romans pour décrire les criminels, changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux. Le même glissement de sens se retrouve dans Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Grâce au courrier volumineux que lui adressèrent ses lecteurs des classes populaires, Eugène Sue découvrit les réalités du monde social qu'il évoquait dans son roman. L'ancien légitimiste se transforma ainsi en porte-parole des milieux populaires. Le petit peuple de Paris cessa alors d'être décrit comme une race pour devenir une classe sociale. » La France, c'est ici l'ensemble des territoires (colonies comprises) qui ont été placés, à un moment ou un autre, sous la coupe de l'État français. Dans cette somme, l'auteur a voulu éclairer la place et le rôle du peuple dans tous les grands événements et les grandes luttes qui ont scandé son histoire depuis la fin du Moyen Âge : les guerres, l'affirmation de l'État, les révoltes et les révolutions, les mutations économiques et les crises, l'esclavage et la colonisation, les migrations, les questions sociale et nationale.
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À partir de plusieurs années d'enquête combinant observation du travail médical dans des centres d'IVG, enquête statistique et entretiens menés auprès de professionnelles et professionnels de santé, ce livre éclaire les causes et les mécanismes de l'asymétrie de la relation entre les patientes et le corps médical. Il en décrit les formes, souvent banales et invisibles, mais parfois brutales, par lesquelles les médecins orientent les comportements vers ce qui leur semble être les bonnes manières morales et sanitaires de vivre.
En décrivant le processus d'intériorisation d'une position dominante des médecins et d'une position dominée des profanes, ce livre montre comment les corps sont gouvernés - en imposant la raison médicale même s'il faut outrepasser le consentement - il fournit ainsi un cadre pour comprendre les modalités par lesquelles le corps médical exerce une violence, pas seulement symbolique, sur le corps des femmes. Toutes les avortantes et toutes les demandes d'avortement ne se valent pas : selon leur classe sociale, leur couleur de peau, leur langue, leur âge, leurs comportements sexuels et procréatifs, les femmes accèdent plus ou moins facilement à l'avortement. En montrant comment le consentement « libre et éclairé » n'est le privilège que de quelques-unes, l'auteur éclaire le rôle que joue la médecine dans la production des inégalités et, à l'instant de l'école, de l'Eglise ou de la justice, dans l'institution et le maintien de l'ordre social. -
Central dans les débats sur la reproduction sociale, le racisme, l'État et l'écologie, cet ouvrage est utile à tout lecteur qui souhaite comprendre les crises actuelles. Nancy Fraser y suit le capital de crise en crise pour développer l'idée que, dans les sociétés capitalistes, l'économie s'appuie sur des « zones non marchandes » telles que le « travail domestique » non rémunéré, la nature, la politique et le racisme (en tant que mécanisme justifiant l'expropriation). Son argumentation permet de faire dialoguer Karl Marx, Rosa Luxemburg avec des voix issues du féminisme marxiste (comme Eli Zaretsky, Lise Vogel, Nancy Flobre,...), du marxisme noir et de l'écomarxisme (comme James O'Connor et Jason Moore).
Affirmer l'intersectionnalité de la race, du genre et de la classe n'est pas suffisant pour les décortiquer en tant que caractéristiques du capitalisme. L'oppression fondée sur le sexe estelle une caractéristique structurellement nécessaire du capitalisme ? La discrimination fondée sur la race estelle intégrée dans la reproduction du capitalisme racial ? -
Cet essai est le procès d'une absence, celle de la gauche, désormais reléguée au second plan dans la presse. Dans cette chronique de la droitisation du débat public, l'autrice analyse la façon dont il a été verrouillé par l'ensemble des médias dominants, y compris « de gauche », qui ont reboublé d'efforts pour bipolariser les champs politique et journalistique autour des figures d'Emmauel Macron, de Marine Le Pen, de leurs doublures et de leurs thématiques sécuritaires et économiques.
Basé sur une documentation précise, ce livre retrace
l'effondrement intellectuel du « journalisme politique », qui a
perdu tant en substance qu'en consistance, laissant le storytelling remplacer l'information. L'autrice aborde notamment le traitement des différents projets de réformes par les chefs-lieux éditoriaux, souvent transformés en SAV du gouvernement...
S'appuyant sur l'émergence de la comm' comme cadre politique et journalistique, Pauline Perrenot dévoile le monopole absolu de la pensée libérale dans les médias et l'imbrication de la profession avec le monde patronal.
Un président créé de toutes pièces par les médias, la croisière journalistique de l'extrême droite, une kabbale réactionnaire qui ponctue les séquences des chaînes d'information... drôle d'état que celui de la presse dans l'Hexagone. Pauline Perrenot s'appuie sur le traitement des thèmes qui ont « fait » l'actualité jusqu'aux élections qui ont suivi la dissolution de l'Assemblée nationale : maintien de l'ordre, sondages, loi sécurité globale, gilets jaunes, violences policières, émergences d'Éric Zemmour et de Jordan Bardella.
Pour cette réédition, Pauline Perrenot applique ces grilles d'analyse aux questions d'actualités plus récentes qui confirment l'aggravation des pratiques devenues la norme du journalisme politique. Un constat pour que la disparition de la gauche ne passe plus inaperçu. -
Femmes en armes, savoirs en révolte : Du militantisme kurde à la Jineolojî
Somayeh Rostampour
- Agone
- Contre-Feux
- 23 Mai 2025
- 9782748905847
Ce livre a pour objet un féminisme qui ne dit pas son nom, qui émerge dans un conflit armé long, un féminisme pensé par et pour des femmes kurdes, au carrefour de plusieurs oppressions. Un féminisme qui bouscule les normes et idées occidentales, qui oscille en permanence entre émancipation effective et renforcement des normes genrées, et dont la théorie et la pratique sont indissociables.
Cet objet particulier s'inscrit dans un contexte qui ne l'est pas moins : un peuple sans État depuis que son territoire a été découpé sur quatre pays (Turquie, Iran, Irak, Syrie) ; une lutte pour la libération nationale contre l'État turc ménée sur tous les fronts (légaux et clandestins, armés et pacifiques) ; une guerre permanente contre Daesh, influencée par l'humeur et les intérêts des pays occidentaux ; et une société patriarcale bousculée par un mouvement qui souhaite mettre la libération des femmes au coeur de son projet de société.
L'autrice parvient à analyser l'émergence de cette théorie, résolument collective, en donnant la parole aux actrices qui la crée, sans faire l'impasse sur les contradictions du mouvement.
Nuancée, l'autrice ne laisse place à aucune condescendance, et critique à la fois le nationalisme, l'orientalisme et l'eurocentrisme. En se penchant sur l'histoire des combattantes kurdes et sur leur politisation, elle met en valeur leur contribution à l'élaboration d'un discours féministe ancré dans leurs pratiques, rappelle que la sororité peut être un véritable outil politique, et offre un éclairage sans précédent sur la création de savoir en temps de guerre. -
Savoir commencer une grève : Résistances ouvrières à la désindustrialisation dans la France contemporaine
Romain Castellesi
- Agone
- Mémoires Sociales
- 14 Mars 2025
- 9782748905786
Ce livre retrace l'histoire des luttes ouvrières contre la désindustrialisation en France, des années 1960 à nos jours. L'auteur analyse les mutations du répertoire d'actions, entre mobilisations et démobilisations, à l'épreuve de la raréfaction de l'emploi Ce travail, qui s'appuie sur l'exploitation de sources orales, archivistiques et audiovisuelles issue d'une vaste enquête de terrain, expose toute la rationalité de ces mouvements contre les fermetures et les plans sociaux. On découvre aussi les représentations collectives liées à ces contestations : lorsqu'ils surgissent, les conflits sociaux impliquant des ouvrières et des ouvriers paraissent aussi rares que désespérés. Mouvements de « la dernière chance », ouvriers et ouvrières « dos au mur », tout ces discours soulignent le caractère inéluctable du déclin de la centralité ouvrière.
Quant la grève est lancée, les ouvriers - et encore plus les ouvrières - se retrouvent presque systématiquement dos au mur, dans un combat désespéré et souvent désespérant, parce que le rapport de force est alors du côté du patronat : les maigres perspectives se réduisent à un accès de violence stérile, ou une négociation juridique interminable, qui ne permettra pas de sauver grand chose.
À rebours d'une vision parfois décliniste et condescendante de ces luttes, l'auteur souhaite néanmoins les interroger au miroir de la désagrégation de la classe ouvrière. La disparition de l'appareil industriel a été envisagé par une approche largement économique. Or, le phénomène de désindustrialisation est un fait social qui a ravagé la main-d'oeuvre ouvrière, ses territoires, ses sociabilités et solidarités. C'est ce processus de destruction et d'invisibilisation que l'ouvrage souhaite révéler, en plaidant pour une approche historienne « par le bas ».
Au-delà d'une historicisation du point de vue ouvrier, ce livre a un intérêt politique : contre le discours des élites faisant la leçon aux ouvriers et ouvrières de l'hexagone - qui devraient se contenter de leurs conditions de travail et salariales, après tout meilleures que celles en cours dans le reste du monde - il est bon de rappeler que c'est avant la catastrophe finale qu'il faut lutter et s'organiser.Parce qu'après, c'est trop tard. -
Cet ouvrage constitue la réédition, augmentée d'une préface de l'auteur, de ses écrits d'usine. On se souvient de l'explosion, le 21 septembre 2001, de l'usine AZF à Toulouse. Paru un an plus tard, la première partie de ce livre donnait le portrait des conditions de travail dans une usine jumelle d'AZF, qui produisait le nitrate d'ammonium à l'origine de la catastrophe. D'un livre à l'autre, puis en bande dessinée (2002), en documentaire (2006) et en théâtre (2018), Jean Pierre Levaray a donné ce qu'un ouvrier passé à l'écriture peut faire de mieux pour témoigner de la condition de sa classe.
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L'actualité des Chiens de garde, nous aurions préféré ne pas en éprouver la robuste fraîcheur.
Nous aurions aimé qu'un même côté de la barricade cessât de réunir penseurs de métier et bâtisseurs de ruines. Nous aurions voulu que la dissidence fût devenue à ce point contagieuse que l'invocation de Nizan au sursaut et à la résistance en parût presque inutile. Car nous continuons à vouloir un autre monde. L'entreprise nous dépasse ? Notre insuffisance épuise notre persévérance ?
Souvenons-nous alors de ce passage par lequel Sartre a résumé l'appel aux armes de son vieux camarade : "Il peut dire aux uns : vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut.
Et aux autres : dirigez votre rage sur ceux qui l'ont provoquée, n'essayez pas d'échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les." Serge Hamili Extrait de la préface.
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Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain. Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens, mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives de la part de tous ceux qui partagent une conviction commune que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ». Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment les « intellectuels de gauche ». Mais doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, n'en continuent pas moins, le plus souvent, à croire à la possibilité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?
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S'attaquant au consensus sur la construction sociale des races, le philosophe afro-américain Michael Hardimon propose un concept minimal de race n'impliquant que l'existence de différences phénotypiques observables (superficielles) entre les populations et correspondant aux différences d'ascendance géographique - différences souvent détournées par le discours raciste. Montrant que le concept minimal de race est essentiel pour notre conception ordinaire, cet ouvrage défend un réalisme « déflationniste » à son égard et va à contre-sens du consensus sur le racisme et sa critique. Avec rigueur et érudition, l'auteur veut faire progresser le débat au niveau populaire, philosophique et scientifique.
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C'est avec ce court essai que Chomsky fait irruption, en 1967, sur la scène politique américaine comme principal critique de l'impérialisme américain. Fondateur dans la pensée de l'auteur et cardinal pour toute analyse du statut d'intellectuel, cet essai reste d'une dérangeante actualité : celles et ceux qui se mettent au service du pouvoir (États et multinationales) choquent d'autant plus qu'ils jouissent de plusieurs privilèges notoires, ceux d'avoir eu « le loisir, les infrastructures et la formation nécessaires pour rechercher la vérité qui se cache derrière le voile de distorsion et d'altération, d'idéologie et d'intérêt de classe à travers lequel les événements de l'histoire en cours sont présentés ». Parce que ces privilèges donnent aux intellectuels des possibilités inaccessibles au commun, celles-ci leur imposent des responsabilités impérieuses et une mission : éclairer ses lecteurs, et d'abord ses contemporains. L'article fondateur (inédit en français) est complété dans notre édition par les commentaires et actualisations que l'auteur a donnés à l'occasion de son cinquantenaire.
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Ce livre analyse l'abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Ce choix pour l'« économie de la connaissance » a condamnées les travailleurs manuels et les catégories peu diplômées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L'histoire mondiale récente - des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron - n'a fait que confirmer les analyses de l'auteur. Aux États-Unis comme en France, la méritocracie s'est installée sans complexes, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorables aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. En cajolant les hauts salaires, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l'extrême droite.
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Quand les travailleurs sabotaient : France, Etats-Unis (1897-1918)
Dominique Pinsolle
- Agone
- 13 Septembre 2024
- 9782748905632
L'urgence climatique et sociale a remis au goût du jour l'activisme radical, dont le recours au sabotage. Loin de se réduire à une dégradation matérielle, cette pratique a soulevé d'immenses espoirs dans les rangs syndicalistes révolutionnaires de la « Belle Époque », au point d'être théorisée et mise en oeuvre de manière collective. De la Confédération général du travail (CGT) en France aux Industrial Workers of the World (IWW) aux États-Unis, le sabotage apparaissait alors comme une tactique légitime, imparable, et contre laquelle patrons et gouvernants ne pouvaient rien. Cette expérience syndicale éclaire la portée et les limites d'un moyen d'action marginalisé, objet de nombreux fantasmes.
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À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d'ouvriers et d'employés d'être rattrapés par plus déshérités qu'eux. C'est alors que la question de l'insécurité resurgit. Elle va embourgeoiser l'identité de la gauche, perçue comme laxiste, efféminée, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».
Cette métamorphose s'accomplit à mesure que l'inflation resurgit, que les usines ferment et que l'« élite », jadis associée aux grandes familles de l'industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » friande d'innovations sociales, sexuelles et raciales.
Les médias conservateurs n'ont plus qu'à se déchaîner contre une oligarchie radical-chic protégée d'une insécurité qu'elle conteste avec l'insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n'est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, d'intellectuels jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ?
« Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.
Extrait de la préface de Serge Halimi
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Pour ne pas en finir avec la nature : questions d un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola
Patrick Dupouey
- Agone
- 2 Février 2024
- 9782748905595
Il est urgent de réinvestir l'idée de nature et de penser de manière critique les liens qu'elle entretient avec la culture.
C'est pourquoi je me suis intéressé aux prolongements philosophiques du travail de Descola. Dans un premier temps pour réintégrer l'idée de nature et l'opposition nature/culture au répertoire des notions indispensables pour penser la réalité. Ensuite pour dégager les apories d'un antiréalisme qui me paraît intenable et finalement incohérent avec le principe même du projet anthropologique. Enfin pour faire apparaître les inconséquences d'un relativisme dont l'auteur de Pardelà nature et culture, en dépit des dénis réitérés qu'il oppose à ce soupçon, sème partout des indices. -
Du taudis au airbnb : Petite histoire des luttes urbaines à Marseille
Victor Collet
- Agone
- Contre-Feux
- 5 Avril 2024
- 9782748905557
Novembre 2018, Marseille, rue d'Aubagne. Deux immeubles s'effrondrent sur leurs habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute responsabiltié. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant, la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop longtemps. Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin de logement des plus précaires en louant à des prix exhorbitants des bâtiments indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation. Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et rentable : l'occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et issues de l'immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l'explosion d'Airbnb et l'absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l'accès à un logement dignent préexistent à l'effondrement mais changent de dynamique avec le tourisme et l'installation massive de néo-marseillais, qui participent à l'explosion immobilière.
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Les enjeux du XXIe siècle : réflexions sur l'empire et la démocratie
Eric Hobsbawm
- Agone
- Elements
- 3 Mars 2023
- 9782748905137
Que nous apprend le regard d'un grand historien quand il se pose sur l'avenir et non sur le passé ? Dans un va-et-vient entre le xixe et le xxie siècles, Éric Hobsbawm se prend au jeu de l'anticipation, dressant les grandes lignes qui caractérisent notre époque. À travers un entretien suivi d'un essai sur les enjeux du xxie siècle, textes rassemblés ici pour la première fois, ce recueil se penche sur l'héritage d'un siècle à l'autre. Ces legs se nomment terrorisme, démocratie, guerre et paix, impérialisme, environnement, conséquences de la chute de l'URSS, futur des États-nations. Autant d'inquiétudes d'alors qui sont toujours d'actualité et sur lesquelles l'auteur conjoncture. Que ses spéculations aient été plus ou moins visionnaires, elles nous éclairent sur l'état du monde. Sans évidemment jamais tomber dans la politique-fiction, l'historien analyse méthodiquement les tensions qui se dessinent et nous donne l'occasion de faire un bilan, alors que nous entrons bientôt dans le quart de notre siècle.
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Interventions 1961-2001 ; science sociale et action politique
Pierre Bourdieu
- Agone
- Mémoires Sociales
- 14 Janvier 2022
- 9782748904802
Seule une critique radicale des formes actuelles de circulation de l'information peut permettre de sortir du désenchantement de la politique. Paradoxalement, les appareils de parti conçus comme des instruments de libération, individuelle et surtout collective, ont très souvent fonctionné comme des instruments de domination, à travers notamment la violence symbolique qui s'exerçait en leur sein. C'est pourquoi la priorité doit être d'élever la conscience critique des mécanismes de violence symbolique qui agissent dans la politique ; et, pour cela, de divulguer largement les armes symboliques pour se défendre contre la violence symbolique - et de se libérer, si besoin, des « libérateurs ».
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Désoccidentalisation, repenser l'ordre du monde
Didier Billon, Christophe Ventura
- Agone
- Contre-Feux
- 20 Octobre 2023
- 9782748905373
L'année 2022 aura ouvert une nouvelle situation internationale, caractérisée par la dimension géopolitique, sanitaire et écologique d'une crise systémique du système-monde, où la guerre d'Ukraine constitue une nouvelle étape.
Les auteurs fondent leur diagnostic sur un rappel des grands conflits et affrontements du siècle dernier, pour comprendre comment on en est arrivés à la situation actuelle : entre nouvelle guerre froide et nouveaux enjeux impérialistes, affirmation des États dits du Sud, restauration de la puissance russe et positionnement central de la Chine face à la fragilisation du modèle démocratique. Leur méthode : analyser l'organisation des relations entre les pouvoirs économiques, financiers, politiques, militaires et technologiques, leurs évolutions au sein de chaque État et société, et entre eux dans le système international.
Le monde serait entré dans une phase de désoccidentalisation, c'est-à-dire d'érosion irréversible des valeurs, de la puissance et de l'influence des pays occidentaux. Certes, mais cela ne suffit pas pour saisir les contradictions à l'oeuvre : partout agit une société vivante dont les évolutions sont forgées par des rapports de classe et des luttes internes, en régime démocratique ou autoritaire, au sein des sociétés occidentales comme dans celles du Sud.
L'analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.
Dans quelle mesure les peuples pèseront-ils dans ces évolutions en cours ? Une partie de la réponse se trouvera dans leur capacité d'action et de mobilisation à venir.
Puissent les réflexions contenues dans cet ouvrage contribuer à nourrir la réflexion et les débats de toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l'inéluctable et au chaos, conscients que l'histoire humaine reste largement, pour le meilleur ou pour le pire, une auto- construction collective. -
Organiser le pouvoir ouvrier : le laboratoire opéraiste de la Vénétie (1960-1973)
Marie Thirion
- Agone
- Mémoires Sociales
- 19 Avril 2024
- 9782748905571
Aux « années de plomb » italiennes est associée la violence de groupes radicalisant la contestation issue de Mai 68. Parmi eux figure l'opéraïsme, courant marxiste née en Italie au début de la décennie. Loin du cliché d'une extrême gauche enfermée dans ses spéculations théoriques et condamnée à sombrer dans une fuite en avant mortifère, l'histoire que retrace Marie Thirion restitue toute l'ampleur d'un mouvement ancré dans la classe ouvrière. Cette tentative de mener une lutte autonome, détachée des bureaucraties syndicales et politiques, fait écho à tout questionnement sur l'articulation entre production intellectuelle et mobilisation des travailleurs
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école publique et émancipation sociale
Laurence de Cock
- Agone
- Contre-Feux
- 20 Août 2021
- 9782748904710
Jamais le démantèlement de l'école publique n'a été aussi brutal et implacable que sous le mandat d'Emmanuel Macron. Peut-être la perte du sens de l'enseignement public n'a-t-elle pas permis d'y opposer les résistances nécessaires du côté des enseignants et des parents, des médias et de l'administration. Toujours est-il que les enfants des catégories populaires ont été les premiers sacrifiés. Même si la promesse de la démocratisation scolaire n'a jamais été complètement tenue, il ne faut pas en abandonner l'ambition, sans laquelle aucune société égalitaire n'est possible.
Après avoir posé l'état des lieux (déplorable) laissé par la dernière mandature, ce livre revient sur les fondements des principes d'une éducation nationale, ceux des révolutionnaires de 1793 - principes généreux et audacieux, repris sous le Front populaire et après la Libération. Qu'en reste-t-il ? Sur quoi refonder une école qui retrouve son ambition de servir les masses ? Aux anciens défis se sont ajoutés des dangers tout aussi redoutables : puissance destructrice de l'idéologie néolibérale, obscurantismes religieux, enjeux de santé liés à la crise environnementale.
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Introduction à une sociologie critique ; lire Pierre Bourdieu
Alain Accardo
- Agone
- Elements
- 5 Février 2021
- 9782748904543
Ce livre propose une vision du monde social étroitement inspirée des analyses de Pierre Bourdieu, dont elle reprend en substance l'appareil conceptuel.
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Quand l'art chasse le populaire : socio-histoire du théâtre public en France depuis 1945
Marjorie Glas
- Agone
- L'Ordre Des Choses
- 5 Mai 2023
- 9782748904666
Le 25 mai 1968, les directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires qui signent la « déclaration de Villeurbanne » déplorent l'éloignement du théâtre et des classes populaires et plaident pour le renforcement des liens entre création et action culturelle. À cette époque, pourtant, le processus de rupture entre le théâtre public et le public lui-même, en particulier populaire, est déjà commencé - et ne cessera de s'accentuer.
Marjorie Glas met à jour les logiques de cette réorientation.
Elle montre comment l'hégémonie de l'avant-garde au nom de l'innovation esthétique a joué contre l'animation culturelle et la pédagogie artistique. Le poids de la professionnalisation, l'affirmation de nouvelles figures dominantes (metteur en scène et programmateur), s'inscrivent dans les logiques structurelles de l'institution, qui se révèlent plus fortes que les individualités.