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Prix
Karthala
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Malheur à la ville dont le prince est un enfant : De Macron à Le Pen ? 2017-2024
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 25 Avril 2024
- 9782384092093
Emmanuel Macron est le plus jeune président de la 5ème République que la France s'est donné, Gabriel Attal son plus jeune Premier ministre. Mais, Parole d'évangile, « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». L'Ecclésiaste nous avertit aussi : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant ».
Nous y sommes. Et même au carré !
Un nouveau pamphlet ? Non. Une démonstration de sociologie historique et comparée du politique. Certes, l'auteur prend pour focale la personne et la politique d'Emmanuel Macron.
Mais il s'attache à dégager les logiques de situation dont ce dernier est le jouet consentant, à les replacer sous l'éclairage de l'historicité propre de la société politique française, et à en souligner la comparaison avec d'autres situations, passées ou présentes.
La France se pique d'universalité. En l'occurrence celle-ci prend surtout la forme de son ralliement à un mouvement de fond global, souvent qualifié d'« illibéral » ou, plus justement, de « libéral-autoritaire », de « national-libéral ». Lequel parcourt la planète de la Chine et de l'Inde aux états-Unis et à l'Argentine en passant par la Russie, la Hongrie et un nombre croissant de démocraties européennes dites libérales. à son corps défendant Emmanuel Macron est en passe d'enclencher une révolution conservatrice à la française à force de dévitaliser les corps intermédiaires, de donner des gages à l'extrême-droite identitariste, d'adopter un ton belliqueux. « Nous ne céderons rien »,
répète-t-il à tout propos. Au risque de devoir céder l'élysée à Marine Le Pen. -
Des morts en guerre : rétention des corps et figures en Palestine
Stéphanie Latte Abdallah
- Karthala
- 9 Juin 2022
- 9782811124014
"Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les « cimetières des nombres » ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs ayant conduit des attentats, ou des hommes tués par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers.
Cet ouvrage aborde les mobilisations politiques, celles de la société civile et des familles pour retrouver ces dépouilles. À partir d'une enquête ethnographique, de documents d'archives et d'écrits de proches de ces défunts, il analyse les transformations de la figure sociale et politique du martyr, mais aussi les relations personnelles, genrées et émotionnelles entretenues avec les morts. Il interroge la nécro-violence, la catégorie de la victime et la légitimité des affects dans une histoire conflictuelle inachevée."
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La fabrique coloniale du citoyen ; Algérie, Nouvelle-Calédonie
Collectif, Eric de Mari, Eric Savarese
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Juillet 2019
- 9782811125820
Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer.
Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées.
Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole.
Ont également contibué à cet ouvrage : Chantal Bordes-Benayoun, Emmanuelle Comtat, Olivier Devaux, Martine Fabre, Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Jean-Robert Henry, Éric Soriano, Benoît Trépied, Anne Ulrich-Girollet.
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La Révolution haïtienne ne représente pas seulement une rupture radicale avec l'esclavage, elle résulte d'une longue élaboration durant toute l'histoire coloniale. Cet ouvrage explore les profondeurs de ce passé colonial fiévreux et montre comment, en pleine révolution, le droit de l'Ancien Régime est invoqué tant par des administrateurs en quête de stabilité que par des gens de couleur libres et par des esclaves exigeant la citoyenneté et la fin des brutalités. De fait, les règles du Code noir pour libérer et châtier les esclaves ont été au centre d'intenses débats sur la menace que le maître (autant que l'esclave) faisait peser sur le maintien de l'ordre. Ce livre, qui a obtenu aux États-Unis des prix de l'American Historical et de la Caribbean Studies Association, offre une analyse novatrice du passage de l'esclavage à la liberté dans ce pays qui allait devenir Haïti.
Malick W. Ghachem est professeur associé au Département d'histoire du Massachusetts Institute of Technology. Juriste et historien, il travaille sur la question de l'esclavage et ses héritages en Haïti, en France, et aux États-Unis.
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Droit et esclavage n'ont pas toujours été en conflit. L'esclavage, négation des droits humains fondamentaux, a également été un phénomène institutionnalisé dans de nombreuses sociétés par le passé, et comme tel, reconnu et organisé par le droit. Les contributions incluses dans le présent ouvrage collectif analysent différents aspects de ce compagnonnage contrenature et montrent comment le droit est intervenu pour déterminer et normer le statut des esclaves, comment il a régulé les pratiques de mise en esclavage, de traite ou de sortie de l'esclavage tout comme il a protégé l'ordre public esclavagiste.
L'ouvrage esquisse une géopolitique des esclavages de l'Afrique et des Amériques, du XIVe au XIXe siècles, en mettant en perspective dans des espaces traditionnellement séparés la diversité des formes de servitude et leurs conséquences. Quelles institutions, quelles organisations ont été mises en place dans les pays esclavagistes en fonction des facteurs exogènes ou endogènes aux états ou aux sociétés ? À travers la diversité des conditions serviles étudiées ici se dessine en creux la permanence de faits sociaux et politiques qui résistent aux particularités temporelles et spatiales, et qui repoussent l'esclave dans une altérité quasi-définitive entérinée par le droit. -
La nuit est froide, ce dix-sept janvier 1961, au Katanga.
La riche province du cuivre, peu aptes l'indépendance du Congo, a fait sécession avec l'aide de la Belgique. Dans la savane boisée, un endroit ouvert est illuminé par les phares des voitures de police. Un commissaire de police belge prend Lumumba par le bras et le mène jusque devant le grand arbre. L'ex-Premier ministre congolais marche avec difficulté : pendant des heures il a été gravement maltraité. Un peloton d'exécution, fort de quatre hommes armés de stenguns-Vigneron et de fusils-FAL, se tient en attente, alors qu'une vingtaine de soldats, de policiers, d'officiers belges et de ministres katangais regardent en silence.
Un capitaine belge donne l'ordre de tirer et une salve énorme fauche Lumumba.
Ce livre révèle qui a assassiné Patrice Lumumba, les raisons de ce meurtre et comment il a été perpétré. L'histoire de cet assassinat annoncé est écrite par le gouvernement belge de Gaston Eyskens et exécutée par des officiers et diplomates belges, avec l'aide de leurs complices congolais. Bruxelles, tout comme Washington et les dirigeants des Nations unies, étaient d'avis que la liquidation de Lumumba était indispensable pour sauvegarder les intérêts des trusts qui exploitaient la colonie comme leur pays conquis.
Cinq ans et des dizaines de milliers de morts plus tard, la quête occidentale d'un régime néocolonial stable est parachevée par le second coup d'État de Mobutu.
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Le continent noir n'existe nulle part. Il est une utopie, un rêve blanc de génocide. À ce titre, il est un lieu du malheur, une dystopie. L'Afrodystopie est le concept critique des complications, des paradoxes, des contradictions, des ambivalences et des ambiguïtés de la vie africaine et afrodescendante dans ce rêve d'Autrui. Un rêve qui crée sans discontinuer des espaces dystopiques, matériels et psychiques de l'État, de l'Argent, de la Famille, de la Jouissance, dela Mort, dont le paradigme empirique est un rêve collectif d'irrésistible, intense et épuisante sexualité appelée maris de nuit. Avec le concept d'Afrodystopie, Joseph Tonda propose une analyse bouleversante de la manière dont l'imaginaire d'une chimère réelle éclaire la vie dans le rêve des abstractions et des choses. Du rêve colonial du premier président gabonais, Léon Mba, de faire de son paysun département français, au mea culpa postcolonial, en 2007, de son successeur, Omar Bongo Ondimba qui reconnut avoir fait du Gabon une dystopie ; en passant par l'utopie mobutiste de création d'un État, d'un fleuve, d'une monnaie authentiques qui se transforma en dystopie zaïroise ; du délire planétaire suscité chez les Africain(e)set Afrodescendant(e)s par le blockbuster Black Panther dont le nom Wakanda est institué en paradigme afrofuturiste de la puissance africaine, à la régulation de la vie sociale et politique démocratiqueafricaine par la Mort, cet essai, qui s'inspire de nombreux auteurs (More, Marx, Freud, Orwell) met au jour un paradigme méconnu : le paradigme de la vie humaine entrée dans le rêve des choses et des abstractions. Un rêve compliqué, au sens freudien, étrangement commun aux imaginaires de l'Afrique, du colonialisme, de l'impérialisme et ducapitalisme à l'ère néolibérale.
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Ce livre est un ouvrage de référence dans l'historiographie internationale de l'esclavage. De façon argumentée, il démontre l'importance de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique et met en exergue un phénomène historique central qui a eu ses propres déclinaisons régionales et sa propre périodisation. Il offre une synthèse des connaissances et un cadre structurel pour penser l'esclavage en Afrique.
S'appuyant sur de nombreuses archives, Paul Lovejoy montre que l'esclavage s'est transformé dans le temps sous l'effet d'influences externes à l'Afrique - principalement par la demande de la traite européenne et la traite islamique, puis par l'abolition européenne - et sous l'effet de dynamiques internes, à travers l'usage d'esclaves comme mode de production.
Comment l'Afrique et ses populations furent-elles pleinement impliquées dans le système global de l'esclavage qui s'étendit dans le monde entier? Quels furent les effets sur le continent? Comment quantifier la traite, selon les époques, selon les lieux? Quelles furent les conséquences sur les relations sociales et culturelles en Afrique?
Ce livre ouvre aussi des pistes pour penser les diasporas des Africains en mettant en relation l'Atlantique et le continent. Briser le silence sur les implications de l'esclavage dans l'histoire de l'Afrique mais aussi dans l'histoire du monde : tel est l'objectif de cet ouvrage, indispensable.
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L'histoire de l'Algérie et de ses mémoires des origines au hirak
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- 4 Novembre 2021
- 9782811123598
Est-il possible de parler de l'histoire de l'Algérie des origines à nos jours en France de manière impartiale sans que cela suscite polémiques, diatribes et anathèmes ? Tel est le but que s'est fixé l'historien Emmanuel Alcaraz. Dans une approche originale, il offre une synthèse limpide et éclairante sur cette histoire qui continue de miner le présent des sociétés françaises et algériennes.
De Jugurtha luttant contre Rome à la conquête arabe, des corsaires d'Alger à la colonisation française, de la guerre d'Algérie à la guerre civile algérienne dans les années 1990 en allant jusqu'au hirak, Emmanuel Alcaraz revisite chaque étape de ce riche passé en utilisant de nouvelles sources tirées des Archives et des témoignages oraux, le tout agrémenté de sa connaissance du terrain algérien, de l'historiographie et de son égo-histoire.
Dans une France marquée par l'indépendance algérienne, terre d'accueil pour les immigrés algériens, l'auteur s'intéresse également aux origines de la montée en puissance des droites extrêmes. Il étudie comment les discours des droites radicales se sont construits dans un esprit de revanche contre les immigrés, par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Algérie française.
Faisant appel à la méthode historique la plus rigoureuse, l'historien interroge l'avenir de la nation algérienne entrée depuis le mouvement populaire de 2019 dans une nouvelle séquence de son histoire, qui ne peut se poursuivre sans la France, avec les Lumières et les ombres du passé à assumer des deux côtés de la méditerranée pour ne pas entrer dans l'avenir à reculons.
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La dos Santos company ; mainmise sur l'Angola
Estelle Maussion
- Karthala
- 22 Septembre 2019
- 9782811126377
Toutes les familles ont leur histoire.
Celle des dos Santos est extraordinaire. Elle met en scène un père autoritaire, une fille milliardaire, un fils en prison, un général effrayant et de nombreux intrigants. Elle se déroule en Angola, champion pétrolier lusophone dont la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et dans sa capitale Luanda, longtemps présentée comme la « Dubaï de l'Afrique ». Arrivé au pouvoir presque par hasard, le père distribue pendant trente-huit ans les ressources du pays à ses proches. Cela fait de lui le parrain tout-puissant d'un clan devenu très vite très riche. Ils sont intouchables. Leur règne s'annonce éternel. Jusqu'au jour où le parrain est contraint de passer la main. Le nouvel homme fort, pourtant membre de la clique, veut faire le ménage. Dans son viseur, le système dos Santos. Rebondissements, coups tordus et manipulations, tels sont les ingrédients de cette haletante saga familiale.
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Un entrepreneur du national au Maroc : Ahmed Benkirane, traces et discrétion
Irene Bono
- Karthala
- Recherches Internationales
- 25 Janvier 2024
- 9782384091461
L'historiographie nationale au Maroc repose sur les figures de trois rois, et sur un certain nombre de héros de la lutte pour l'indépendance ou de victimes des « années de plomb ». Mais que se passe-t-il lorsque l'on s'éloigne de tels legs biographiques ? Le protagoniste de ce livre est Ahmed Benkirane, témoin de presqu'un siècle de changement politique au Maroc. Militant nationaliste durant sa jeunesse, grand commis de l'État à l'indépendance, homme de presse mais aussi d'affaires, notamment dans la banque et l'assurance. À partir du dépouillement de son archive privée et de la réalisation d'un terrain biographique, Irene Bono explore les multiples expériences individuelles dont est tributaire la formation de la nation. Elle met en exergue le rôle que les opérateurs économiques y tiennent. Apparaît alors l'importance que la discrétion revêt au coeur des rapports de pouvoir et des conflits politiques.
Rarement prise en considération par les sciences sociales, la discrétion révèle moins le caractère arbitraire, informel, secret de l'agir politique que la valeur de l'intime et du privé dans le gouvernement des affaires publiques. L'analyser, c'est exhumer des formes d'appartenance à la nation que la société marocaine contemporaine délaisse et même oublie.
Née du dialogue, long de dix ans, entre une chercheuse italienne et un acteur aussi éminent que discret de l'histoire du Maroc, l'expérience épistémologique dont ce livre a été le laboratoire alimente la réflexion sur le rapport entre les catégories d'analyse de la mobilisation politique et les sources qui sont considérées comme légitimes pour la documenter. Là où la science politique reprend le flambeau de l'école historiographique de la microstoria et en piste les traces... -
Le Lexique des réparations de l'esclavage
Magali Bessone
- Karthala
- Esclavages
- 23 Septembre 2021
- 9782811129033
Justice, dignité, abolitions, indemnités, mémoire, droits, race, responsabilité... Cet ouvrage entend éclaircir les sens et les enjeux d'une constellation de termes associés aux réparations au titre de l'esclavage. Chaque définition propose une mise en situation passée et présente des mots, à la lumière des sciences humaines et sociales : à chaque notion est associée une question au coeur des débats contemporains. La question des réparations est ainsi replacée au centre de préoccupations philosophiques, juridiques, politiques, économiques et historiques, inscrites dans une réflexion globale et de longue durée sur la domination.
Ce lexique a pour objectif principal d'expliquer à un grand public les enjeux des revendications de réparations, au-delà des polémiques et des conflits politiques.
Ce livre est issu d'un travail collectif mené par des anthropologues, historiens, juristes, philosophes, politistes, au sein du programme financé par l'Agence nationale de la recherche, et intitulé REPAIRS, « Réparations, compensations et indemnités au titre de l'esclavage (Europe-Amériques-Afrique) (xixe-xxie siècles) ».
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Travailleurs du monde : essai pour une histoire mondiale du travail
Marcel Van der linden
- Karthala
- 25 Novembre 2022
- 9782811123772
"Les études proposées dans ce volume contribuent à une histoire mondiale du travail libérée de l'eurocentrisme et du nationalisme méthodologique. En utilisant la littérature de diverses régions, époques et disciplines, le livre fournit des arguments et des outils conceptuels pour une interprétation différente de l'histoire - une histoire du travail qui intègre l'histoire de l'esclavage et du travail sous contrat, et qui accorde une attention sérieuse aux développements divergents, mais interconnectés, dans différentes parties du monde. Les questions suivantes sont centrales :
- Quelle est la nature de la classe ouvrière mondiale, sur laquelle se concentre l'histoire mondiale du travail ? Comment pouvons-nous définir et délimiter cette classe, et quels facteurs déterminent sa composition ?
- Quelles formes d'action collective cette classe ouvrière a-t-elle développées au fil du temps, et quelle est la logique de ce développement ?
- Que pouvons-nous apprendre des disciplines voisines ? Quels sont les points de vue des anthropologues, des sociologues et des autres spécialistes des sciences sociales qui sont utiles au développement de l'histoire mondiale du travail ?"
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L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal
Séverine Awenengo Dalberto
- Karthala
- Recherches Internationales
- 24 Octobre 2024
- 9782384092338
"Depuis quarante ans, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance argue d'un droit à la séparation avec le Sénégal qui aurait été acquis pendant la colonisation. Cet ouvrage invite également à questionner l'événement en histoire. Il prend au sérieux les idées et les projets inaboutis ainsi que leurs effets dans le temps, et considère dans son ensemble le champ des possibles. Il offre ainsi une contribution fondamentale à la compréhension de l'historicité, singulièrement des sociétés africaines.
"
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L'Algérie face à la catastrophe suspendue ; gérer la crise et blâmer le peuple sous Bouteflika (1999-2014)
Thomas Serres
- Karthala
- Hommes Et Sociétés
- 11 Mars 2019
- 9782811126261
Coédition Karthala - IRMC Tunis.
L'Algérie n'est pas l'exception autoritaire illisible que l'on présente parfois. En combinant les apports de l'observation sociologique et de la théorie critique, ce livre s'efforce de dépasser les fictions qui suggèrent l'existence d'un « Système » omnipotent, impersonnel et corrupteur, en décortiquant les transformations de l'ordre politique algérien au cours des trois premiers mandats d'Abdelaziz Bouteflika. Rendue à la fois possible et nécessaire par la crise qui a touché le pays à partir de la fin des années 1980, cette mise à jour s'est faite en accord avec des tendances globalisées qu'elle imite ou précède, avec en arrière-fond le spectre d'une catastrophe qui menacerait de replonger le pays dans la guerre civile.
Cet ouvrage part du postulat que l'Algérie est confrontée à une crise toujours latente. Le souvenir de la décennie noire (1992-1999) nourrit ainsi l'idée d'une menace existentielle pesant sur le pays, orientant les politiques gouvernementales et les stratégies des acteurs. Cette situation a une dimension objective, puisqu'elle fait écho à une contestation fragmentée mais néanmoins permanente ainsi qu'aux contradictions internes du cartel qui tient l'État algérien. Elle a aussi une dimension subjective dans la mesure où les discours catastrophistes irriguent l'espace public, annonçant un bouleversement sans cesse repoussé. La crise latente est donc devenue une ressource qui justifie les dispositifs sécuritaires, mais aussi les réformes politiques et économiques.
Par ailleurs, ce livre étudie aussi la violence symbolique qui accompagne la suspension de la catastrophe. L'incertitude brouille les cartes, questionne le passé et hypothèque l'avenir ; elle touche de plein fouet l'image de la communauté imaginaire, sans invalider totalement l'idéal de sainteté politique sur lequel l'ordre politique algérien a été bâti après 1962. La recherche de sens conduit néanmoins à des discours imputant la responsabilité des problèmes du pays à la population. Les déséquilibres structurels et les choix politiques s'effacent devant l'image d'une société prétendument malade et/ou pré-moderne. Dès lors, le « Système », aussi corrompu et violent qu'il puisse paraître, est naturalisé. Les dirigeants, mais aussi certains de leurs opposants les plus critiques, endossent alors un rôle disciplinaire pour contrôler une masse anarchique et manipulable.
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L'impérialisme postcolonial ; critique de la société des éblouissements
Joseph Tonda
- Karthala
- Les Afriques
- 7 Décembre 2015
- 9782811114732
L'impérialisme postcolonial n'est pas l'impérialisme qui viendrait après la colonisation. Il est l'impérialisme noir, l'impérialisme invisible, de la Race ou de la Bête, c'est-à-dire de la valeur et de la libido, de l'Argent et du Sexe. Il est le point aveugle que partagent la théorie postcoloniale et ses contempteurs. Le spectre du Noir colonise l'imaginaire du Blanc. Mais, plus encore, le colonial est colonisé par le colonisé lui-même, son opposé qui est aussi sa création, et qui le mine de l'intérieur.
Avec rigueur et truculence, Joseph Tonda, l'un des penseurs les plus originaux du continent, poursuit sa réflexion sur le pouvoir en analysant les éblouissements de l'Afrique centrale comme de l'Occident. Prises dans une même destinée, nos sociétés sont chahutées entre enchantements et violences, entre calculs et folie, entre croyance et consommation, dans l'indiscernabilité du réel et de l'irréel, du passé et du présent, c'est-à-dire dans l'imaginaire. En faisant défiler sous nos yeux, eux aussi éblouis, les images-écrans, les images d'images de la mondialisation néolibérale qui ont saisi toutes les sociétés, il nous prouve une nouvelle fois qu'il n'est pas si facile de « tuer les yeux », en tout cas les siens.
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La Palestine entre patrimoine et providence : imaginaires bibliques et mémoire du village d'Artas
Falestin Naïli
- Karthala
- Terres Et Gens D'Islam
- 6 Mai 2022
- 9782811128951
Petit village au coeur d'une vallée fertile près de Bethléem, Artâs est l'observatoire par excellence des premiers temps de la présence européenne et américaine en Palestine ottomane et de la mémoire qui en perdure jusqu'à aujourd'hui. Ayant attiré l'attention des pèlerins, des explorateurs et des chercheurs bibliques dès le XVIe siècle en raison de son lien supposé avec l'héritage du roi Salomon, Artâs devient au milieu du XIXe siècle le lieu d'implantation privilégié de colons se réclamant de la mouvance millénariste protestante. Le réseau millénariste multinational à Artâs ne constitue pas un bloc monolithique, mais ses différents courants se rejoignent sur l'idée que les juifs doivent s'installer en Terre sainte pour préparer le « second avènement » du Christ.
Au début du XXe siècle, la présence de ces colons a favorisé celle de chercheurs dont l'activité a eu par la suite une forte résonance, notamment parmi les habitants du village. L'appropriation dont fait l'objet le travail de ces chercheurs, et particulièrement celui de l'anthropologue finlandaise Hilma Granqvist, prend tout son sens dans le contexte de l'occupation israélienne.
Loin des lectures binaires des relations entre « Orient » et « Occident », cet ouvrage analyse les rapports de force à l'oeuvre à la fin de l'époque ottomane et pendant le mandat britannique à partir d'un corpus inédit et varié d'archives. Son croisement avec l'histoire orale dévoile la manière dont cette période est rappelée, interprétée ou vouée à l'oubli par les villageois et les Européens ayant vécu à Artâs. Ces récits mettent en lumière la signification attribuée à l'histoire, à la fois dans la mémoire populaire et dans l'historiographie de la Palestine. Entre métahistoire et microstoria, le cas d'Artâs ouvre une nouvelle perspective sur une période charnière de l'histoire du Proche-Orient. -
Explorateurs et explorés au Burundi
Jean-Pierre Chrétien
- Karthala
- Hommes Et Sociétés
- 26 Octobre 2023
- 9782811123833
La saga des explorations a été une des pages préférées de la propagande coloniale. Cet épisode de l'histoire des relations entre Europe et Afrique a-t-il représenté un tournant significatif ou un non-événement ? Le cas du Burundi apporte des réponses à ce questionnement.
Aucun Européen n'avait mis les pieds dans cette région de l'Afrique des Grands lacs avant le milieu du XIXe siècle. Ce moment de la « découverte » a en fait couvert toute la deuxième moitié de ce siècle, depuis les globe-trotters anglosaxons qui ont visité les rives du lac Tanganyika dans les années 1850-1870 jusqu'aux aux premières traversées du pays dans les années 1890, à la veille de la colonisation allemande.
Après avoir établi et cartographié avec précision les itinéraires de ces voyages très particuliers, ce livre décrypte quatre aspects d'une « vrai-fausse rencontre » : l'établissement de cartes longtemps encombrées de fantasmagories, l'exotisme du regard porté sur ces hautes terres où le Nil prenait sa source et la projection rapide de fantasmes raciaux sur leur peuplement, mais aussi la sidération des « explorés » burundais et leurs tentatives propres d'interprétation et enfin le rôle décisif d'explorateurs méconnus, les guides et intermédiaires africains, « compagnons obscurs » des héros solitaires européens tels que ces derniers se campaient dans leurs récits.
Cet ouvrage s'appuie sur la lecture des périodiques géographiques de l'époque, le dépouillement d'archives britanniques, allemandes et missionnaires et enfin sur des enquêtes qui, dans les années 1960, avaient permis à l'auteur de rencontrer des témoins oculaires de ces situations inédites. -
L'enchevêtrement des crises au Sahel : Niger, Mali, Burkina Faso
Jean-pierre Olivier de sardan
- Karthala
- Disputatio
- 1 Novembre 2023
- 9782384091331
C'est la convergence et l'enchevêtrement de multiples crises qui permettent de comprendre la situation particulièrement inquiétante que connaissent aujourd'hui le Burkina Faso, le Mali et le Niger, et dont les récents coups d'État sont un symptôme : crise agro-pastorale ; crise de l'emploi ; crise des élites politiques ; crise des services publics ; crise de l'islam ; crise de l'occidentalo-centrisme ; crise sécuritaire ; et crise des armées nationales.
Mêlant analyses rigoureuses fondées sur une connaissance en profondeur du contexte sahélien (en particulier du Niger) et prises de positions citoyennes « sahélo-centrées », cet ouvrage s'appuie sur des articles de l'auteur publiés dans la presse ces dix dernières années qui montrent que les ingrédients de l'imbroglio sahélien ne datent pas d'aujourd'hui. Ces crises sont profondes et n'ont jamais trouvé de solution ni du côté des gouvernements nationaux ni du côté de leurs partenaires occidentaux. Seules des initiatives, des réflexions, des réformes, des innovations, des solutions originales émanant de l'intérieur des trois pays concernés pourront permettre de sortir des impasses actuelles. -
Le combat pour Mayotte française (1958-1976)
Mamaye Idriss
- Karthala
- Hommes Et Sociétés
- 2 Mars 2018
- 9782811118716
Dans certaines colonies, le référendum sur la Constitution française du 28 septembre 1958 suscita des protestations contre l'indépendance. À Mayotte, île de l'archipel des Comores, lui-même détaché de la colonie malgache depuis 1946, la mobilisation fut portée par le Congrès des Notables, devenu en 1966 le Mouvement populaire mahorais (MPM), qui revendiquait la départementalisation.
Les apparences francophiles du mouvement masquaient en réalité un acte de rébellion contre la prédominance des autres îles de l'archipel au sein des institutions locales et nationales, celle-ci étant perçue comme une survivance des dominations passées de la Grande Comore et d'Anjouan.
À rebours des constructions mémorielles à la gloire du combat pour Mayotte française, cet ouvrage resitue, en s'appuyant sur les archives coloniales et des témoignages, l'histoire du MPM dans le contexte bien particulier des années 1950-1970. Il dévoile le caractère nationaliste et insulaire de ce mouvement et la violence de ses militants. Il retrace le processus de séparation engagé par le MPM pour aboutir à la sécession de Mayotte, en 1975, lorsque le reste de l'archipel des Comores accéda à l'indépendance.
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Les Africaines du XXIe siècle ne restent pas recluses sur des territoires connus : la maternité qui semble les définir et la cuisine où elles passent du temps.
Pour faire face aux problèmes de survie quotidienne, elles se donnent le droit de penser par elles-mêmes, de concevoir, d'imaginer des solutions, de prendre des initiatives. Elles bravent les barrières et les obstacles en "attachant leurs pagnes". Au coeur de l'Afrique en crise, théâtre de mille conflits, elles sont prêtes à prendre leurs responsabilités et à jouer un rôle de premier plan y compris en économie et en politique.
Dans une mosaïque de situations multiples, Tanella Boni nous offre ainsi un tableau contrasté des femmes africaines, comme le sont elles-mêmes les Afriques. Un avenir s'y dessine, celui du courage et de la recherche d'un destin qui ne soit pas écrit de toute éternité.
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Mehdi ben barka - de l'independance marocaine a la tricontinentale
René Gallissot
- Karthala
- 3 Mai 2000
- 9782865377565
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La guérison divine en Afrique centrale (Congo, Gabon)
Joseph Tonda
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Anthropologie
- 1 Novembre 2003
- 9782845863286
La guérison divine semble partout l'oeuvre en Afrique centrale (et ailleurs).
Elle mobilise puissamment les agents et fidèles des mouvements prophétiques, pentecôtistes ou charismatiques que Joseph Touda a observé de près.
A quoi, en qui croit-on et donc obéit-on dans ces lieux prophétiques ? Quelle est la puissance qui, en échange du miracle ou du don de guérison, obtient obéissance et soumission des corps souffrants ? A ces questions, une certaine théologie répond : la puissance à l'oeuvre dans les lieux de guérison divine en Afrique est le " complexe fascinant " constitué par les spécialistes des dispositifs rituels traditionnels, assimilés aux agents personnels du démon, coalisés avec les légions de sorciers, les dieux païens de possession, le Saint-Esprit ancestralisé et les esprits transnationaux comme Mami Wata et Mademoiselle.
Toutes ces puissances apparaissent en insurrection armée de paganisme et de traditionalisme contre Jésus, l'Etat, la Raison, l'Écriture, la Civilisation, la Modernité et/ou le Capitalisme.
Tournant le dos aux contradictions, aux ambivalences, aux paradoxes et aux relations en miroir caractéristiques des significations imaginaires et sociales du travail symbolique, cette théodicée sort le Dieu de la Mission civilisatrice des structures de causalité du malheur. Elle valorise une lecture culturaliste, essentialiste et ethnocentriste des effervescences actuelles de la foi et des miracles de la guérison en Afrique Centrale.
Combinant effort de synthèse, réflexion théorique et résultats de recherches récentes menées au Congo et au Gabon, ce livre est une palabre sociologique serrée des hypothèses de la théodicée et des sociodicées africanistes.
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Au temps des isles à sucre ; histoire d'une plantation de Saint-Domingue au XVIIIe siècle
Jacques de Cauna
- Karthala
- 1 Novembre 2003
- 9782845863521
Les îles à sucre...
Des noms qui font rêver sur fond de dépliant touristique ! Mais sait-on que la plus importante d'entre elles fut, pendant près de deux siècles, Haïti l'oubliée, la fabuleuse " Reine des Antilles ", connue au XVIIIe siècle sous le nom de Saint-Domingue et qui produisait plus que toutes les îles espagnoles et anglaises réunies ? Derrière l'image mythique de l'Eldorado tropical, qui enrichit les ports français de la façade atlantique, se profile la dure réalité de la vie des plantations, ces "habitations" sur lesquelles quelques poignées de colons "américains" exploitent le travail de milliers d'esclaves arrachés à l'Afrique par la tristement célèbre traite des Noirs.
L'histoire de la sucrerie Fleuriau, l'une des 8 000 exploitations de Saint-Domingue, retracée à partir de la famille rochelaise qui lui a donné son nom, a valeur exemplaire des deux côtés de l'Atlantique.
Elle est à la fois, en France, celle de l'ascension sociale de la grande bourgeoisie mercantiliste qui prend le pas sur l'antique noblesse à la fin de l'Ancien Régime et, à l'autre bout de la chaîne, celle des dernières années d'une société créole qui donnera naissance à la première république noire du monde : Haïti.
Enfin débarrassée des clichés faciles d'une littérature à sensations, voici l'évocation de la vie quotidienne de ces hommes - nos ancêtres - au carrefour de trois continents.
Négociants et armateurs rochelais, grands planteurs, esclaves noirs, bossales africains ou créoles, petits Blancs des îles, gens de couleur libres... revivent sous nos yeux, sur toile de fond économique des travaux agricoles, de la fabrication et de la production du sucre, des échanges commerciaux et de la gestion d'une grande plantation. Ouvrage de référence, désormais indispensable sur la question, ce livre d'historien se lit en fin de compte comme un roman d'aventures.