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Le Bord de l'eau
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Autonomes et solidaires pour le vivant : S'organiser sans l'autorité de l'Etat
Juliette Duquesne
- Le Bord de l'eau
- En Anthropocène
- 18 Avril 2025
- 9782385191320
Parmi ceux qui souhaitent préserver le vivant, une divergence n'est pas toujours bien formalisée : notre rapport à l'État. Certains prônent la planification, alors que pour d'autres, l'État fait structurellement partie du problème. L'enjeu : construire un quotidien autour des gestes essentiels tels que se nourrir ou se loger, ensemble, sans l'autorité de l'État.
En France, les initiatives ne manquent pas : habitats partagés, coopératives, ZAD, associations, communes... Elles expérimentent d'autres manières de faire vivre la démocratie. Dans le monde, dans des régions comme au Chiapas au Mexique, les zapatistes bâtissent leur autonomie depuis plus de 20 ans.
Sans les idéaliser, ces collectifs montrent qu'il est possible d'habiter un lieu et d'en prendre soin avec davantage de solidarité de façon plus autonome et non autarcique.
Juliette Duquesne a interrogé plus d'une centaine de personnes. En entremêlant cas concrets et réflexions théoriques, ce livre permet d'ouvrir nos imaginaires à différentes échelles et de relier les expériences actuelles à des courants historiques tels que l'anarchisme.
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L'histoire est une science sociale. Pour Marc Bloch
Christophe Pébarthe
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 6 Juin 2025
- 9782385191498
À la veille de sa panthéonisation, Marc Bloch est plus que jamais convoqué par la profession historienne, sinon comme son fondateur du moins comme un ancêtre capital dont il faut préserver l'héritage. L'historien engagé qu'il fut, comme intellectuel autant que comme combattant et résistant, semble occuper une place de choix, la première, dans la discipline historique. Quand il n'est pas réduit à une période, le Moyen Âge, il est lu au seul prisme de l'histoire telle qu'elle est construite aujourd'hui. Or, pour comprendre l'originalité de Marc Bloch, il faut au contraire remettre au jour la compagne capitale de l'histoire en cette première moitié du XXe siècle que fut la sociologie durkheimienne. En 1934, Marc Bloch n'hésitait du reste pas à affirmer : « Le sociologue, l'historien - je suis de ceux qui, entre ces deux noms, ne voient nul abîme. » Cette affirmation n'allait déjà pas de soi. L'abîme n'a cessé de croître depuis lors. Autrement dit, son travail historique initiait une manière nouvelle de faire de l'histoire qu'il n'a pu prolonger du fait de son destin tragique. Il contient aujourd'hui encore nombre d'innovations inexplorées qui pourraient enrichir les travaux des historiens.
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Le numérique est l'affaire de toutes
Isabelle Collet
- Le Bord de l'eau
- A Côté Du Genre
- 7 Mai 2025
- 9782385191276
« Que diriez-vous d' « ordinateur » ? C'est un mot correctement formé, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l'ordre dans le monde ». C'est ainsi que Jaques Perret inventa le terme pour IBM, signifiant par la même occasion le pouvoir qui serait conféré la personne en capacité de programmer cette machine. A vrai dire, il hésita avec « Ordinatrice » mais un terme féminin signifiait une machine exécutante. Alors qu'avec ordinateur, les hommes allaient modéliser le monde et le dominer, sans l'aide des femmes. Pourtant, elles ont été les pionnières du langage de programmation. Aujourd'hui, comment peut-on admettre une transition numérique imaginé, construite et gérer par une population homogène à 80% d'hommes blancs de milieu favorisé ? Que va en faire l'Intelligence artificielle, ce miroir déformant de nos biais ?
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Démocratie ! manifeste
Barbara Stiegler, Christophe Pébarthe
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 15 Septembre 2023
- 9782356879707
Ce livre trouve son origine dans un engagement commun. La philosophe Barbara Stiegler et l'historien Christophe Pébarthe élaborent une histoire et une philosophie démocratiques de la démocratie. Ils reviennent à la racine de ce régime et en rappellent la singularité, pour ensuite dégager les problèmes contemporains de la démocratie.
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvaitil donc se gouverner ? Sans faire confiance aux jugements de certains de ses membres, mieux éduqués, disposant du temps nécessaire pour réfléchir aux problèmes de la société ? À peine était-elle créée que ces critiques, et bien d'autres, lui étaient opposées. Au mieux, elle était envisagée comme un idéal que les réalités sociales rendaient impossibles. Le peuple étant majoritairement composé de pauvres, ces derniers gouvernaient de fait la cité selon leur intérêt, et non celui de tous. En s'instituant deuxième philosophe après Socrate, l'Athénien Platon mit en forme cette opposition qui gouverne encore aujourd'hui le plus souvent la philosophie.
Si la peur de voir des ignorants exercer le pouvoir a perduré, la perspective d'un gouvernement du peuple a été abandonnée ou, au mieux, confondue avec une dérive qualifiée de « populiste ». Au nom de la complexité des enjeux, une minorité d'experts autoproclamés, légitimés par des élections, dirige ce qu'ils nomment des démocraties représentatives. À chaque contestation sociale toutefois, ils n'hésitent à se draper dans l'intérêt général pour défendre des mesures majoritairement rejetées. Ils dessinent ainsi un gouvernement contre le peuple au nom de son intérêt supérieur. C'est donc bien, encore et toujours, l'égale capacité à produire un jugement sur la société qui est contestée. Le scandale de la démocratie demeure inchangé. Il en va de même pour ceux qui réduisent les individus dominés à une expertise sur leur propre domination, comme si cette position sociale interdisait toute prétention à accéder à l'universel. -
Rares sont les personnes aujourd'hui à ne pas être touchées par l'urgence, aussi bien dans leur vie professionnelle que privée. Le manque de temps, la nécessité de se presser, sont devenus le lot quotidien de notre modernité hyperactive. Nous vivons le temps de l'urgence, au double sens d'une époque dominée par ce phénomène envahissant, et d'une forme de temps spécifique imprégnée par des normes sociales de rentabilité à court terme. Ce climat d'urgence est renforcé par l'urgence climatique, que nul ne peut désormais ignorer. S'appuyant sur des sources diverses - des philosophes (Marx, Heidegger et Foucault), des sociologues (Nicole Aubert et Hartmut Rosa), ou encore des témoignages de salariés, etc. -, ce livre s'attache à décrire l'extension de l'urgence dans les différents domaines de la société et à instruire certaines des questions qu'elle soulève : quelles sont ses conséquences, en particulier sur le rapport des individus au temps ? Quelles sont ses multiples causes ? Dans quelle mesure faut-il compter, parmi celles-ci, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui semblent accélérer notre rythme de vie ? Comment faire le départ entre les « vraies » et les « fausses » urgences, les « bonnes » et les « mauvaises » ? Au nom de quelles valeurs ? Cet ouvrage n'est pas seulement un diagnostic, il se veut également une réflexion sur les remèdes à apporter : il propose des pistes juridiques et politiques qui supposent une analyse critique du capitalisme et de la course à la productivité qui le caractérise ; il invite enfin à distinguer l'urgence de la vitesse ou de l'accélération, en soutenant que le contrepoint de l'urgence n'est pas la lenteur, mais le loisir compris comme un libre usage du temps dans son contenu et dans son rythme.
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L'improbable propagande (France 1938-1940) : Face aux régimes autoritaires, les démocraties sont-elles condamnées à l'impuissance ?
Denis Maréchal
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 5 Mars 2025
- 9782385191146
La propagande est connotée péjorativement alors qu'elle est partout au quotidien ne serait-ce que dans les éléments de langageâÂÂeuros- C'est pourquoi la période 1938-40 est emblématique de l'impuissance des démocraties face aux régimes autoritaires y compris sans doute à l'époque contemporaine. L'échec de la propagande dans une démocratie, la France, à la fin des années trente en est un symbole. C'est cet échec que l'auteur décortique dans cet essai passionnant. Il nous permet de comprendre, pourquoi la propagande est restée finalement un angle mort et un échec de la politique de la France des années 1938-1940. Comment le pouvoir politique a-t-il été pris dans un filet de contradictions porté à incandescence par la montée de l'expansionnisme d'Hitler et du totalitarisme en Europe sans jamais trouver la parade ? Un éclairage neuf sur un passé, qui à bien des égards entre en résonance avec l'univers de la communication d'aujourd'hui. En France, à la fin des années trente, au sein du second gouvernement de Léon Blum suivie par ceux d'Edouard Daladier, de Paul Reynaud et du Maréchal Pétain, la question de la propagande et de l'information s'imposa. La fonction releva tantôt de la propagande, tantôt de l'information ; tout cela à un rythme effréné en donnant la perception d'une certaine improvisation face à la montée des périls. Il y eut tout d'abord ce tout nouveau ministère de la Propagande avec pour titulaire L.O.-Frossard (13 mars-10 avril 1938), suivi d'un Commissaire général à l'Information (29 juillet 1939 - 21 mars 1940) auquel succéda pour la toute première fois la création d'un ministère de l'Information marqué par le retour de L.O.-Frossard (21 mars 1940 - 5 juin 1940) sans occulter la séquence encore plus éphémère d'un ministère confié à Jean Prouvost (5 juin-16 juin 1940) à qui échut ensuite le titre de Haut-commissaire à la propagande française (19 juin-10 juillet 1940). Trois personnalités aux parcours les plus divers : un homme politique : Frossard, un écrivain : Giraudoux et un patron de presse : Prouvost, incarnèrent, chacun à leur manière, cette tentative, souvent restée vaine, d'apporter à l'opinion publique des réponses aux inquiétudes grandissantes avec les accords de Munich puis la drôle de guerre avant d'être submergée par la défaite. Face au tourbillon des événements dramatiques provoqués par les dictatures d'Hitler et de Mussolini, le pouvoir politique d'une démocratie se trouva comme annihilé dans le domaine de la communication. Qui plus est, à travers ces nouvelles techniques de manipulations de l'information relayée par ce nouveau média qu'était la radio, la France en cette fin de troisième République apparut comme emportée par ce tsunami. Toute comparaison avec le monde d'aujourd'hui...
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Un autre foot est possible
Jérôme Saddier, Vincent Mourgues, Timothée Duverger, Jean-Luc Veyssy
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 5 Mars 2025
- 9782385191207
Le foot est partout, produit d'appel pour les chaînes de télévision, sur les Réseaux sociaux, dans la mode sportswear de tous les joursâÂÂÂÂÂÂeuros- Continument, il est question de mercato, de concurrence « libre et bien faussée », de spectacle ininterrompuâÂÂÂÂÂÂeuros- et surtout payant toujours. Il y a bien longtemps que le foot n'est plus un jeu, qu'il est devenu le business mondial jusqu'au fin fond des rues de tous les villages, dictant les comportements sur tous les stades, dans les tribunes, chez les élus qui veulent leur « club mondial », et jusqu'à la gestion du moindre club de niveau départemental. Avant-garde de l'ultralibéralisme hors sol, adossé à des instances locales, fédérales et mondiales a-démocratiques, il est un des rouages essentiels de la manufacture de la servitude politique. Sommes-nous condamnés à en être les complices aveuglés à tout jamais ? Un autre foot est-il possible ? Il est surtout devenu indispensable de le penser autrementâÂÂÂÂÂÂeuros- pour qu'il redevienne un jeu pour tous et appartenant à toutes et à tous.
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Science et fiction chez Freud : Quelle épistémologie pour la psychanalyse ?
Isabelle Alfandary
- Le Bord de l'eau
- Totem Et Tabou
- 9 Juillet 2025
- 9782385191634
La psychanalyse vise sinon à soigner, du moins à rendre la vie vivable. Pour son inventeur, cette pratique est cependant inséparable d'une hypothèse scientifique ; l'inconscient. La psychanalyse ne peut faire l'économie de la compréhension et de la preuve des processus psychiques inconscients. Si elle perd son statut de science, elle devient une croyance ou une religion. Reste que l'inconscient n'est pas un objet d'expérience directe. Il ne se manifeste qu'obliquement dans les rêves, lapsus, actes manqués. Comment alors sortir de l'impasse d'une science dont la cause est aussi nécessaire qu'insaisissable ? Pour y parvenir, Freud met au point des modèles épistémologiques successifs, depuis la science détective des Etudes sur l'hystérie jusqu'au mythe scientifique de L'Homme Moise et la religion monothéiste. Contre toute attente, la science freudienne propose un modèle épistémologique qui prend appui sur la fiction.
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Petite histoire du wokisme des Lumières à nos jours
Bruno Viard
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190583
Si le point de départ et le point d'arrivée de ce livre sont le wokisme contemporain, son enquête s'élargira à la pensée critique depuis deux siècles dans ses grandeurs autant que dans ses inflammations. Comment, quand on est l'héritier de 1789 et de 1848, ne pas s'efforcer d'être éveillé, comme disait Bouddha, surtout sur les grandes questions de l'égalité des classes, des sexes et des « races » ? Nous nous efforcerons d'être résolument woke. Mais les meilleures choses sont exposées à des inflammations désignées par les suffixes - ites et - isme. Le wokisme, cette irritation de la pensée woke, fait système avec un populisme nationaliste de nature explosive. Thèse et antithèse s'entrechoquent dans une guerre dangereuse. Mai 68 est aussi analysé selon ce principe d'ambivalence. Le marxisme-léninisme qui a obsédé le XX° siècle en est un autre exemple. L'enquête historique remontera en effet aux années 1830, moment d'une grande bifurcation. Indignée contre la société d'argent qui s'installait, la radicalité romantique fit l'économie du principe de réalité en politique comme en art. On découvrira que le socialisme républicain est le seul à cocher toutes les cases puisqu'il fut anticapitaliste, anticommuniste, antisexiste, antiraciste et, déjà, écologiste. Anthropologique autant qu'historique, l'enquête permet à l'auteur de mettre en évidence l'existence d'un seuil à partir duquel une pensée se radicalise et se rigidifie. La loi d'ambivalence est son critère d'évaluation.
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Grandir en cité : La socialisation résidentielle de « jeunes de cité »
Mickaël Chelal
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 15 Janvier 2025
- 9782385191054
Vivre dans l'intimité des citésâÂÂÂÂeuros- voilà ce que l'auteur nous invite à faire dans ce passionnant ouvrage avec les filles et les garçons de milieu modeste qui y grandissentâÂÂÂÂeuros- En dehors de l'école et de la famille, comment font-ils l'apprentissage de la vie ? Comment s'initient-ils aux codes et aux normes des relations ? Ce livre révèle un aspect insoupçonné de la socialisation des jeunes de banlieue : les rapports de pouvoirs hiérarchiques entre « grands » et « petits », se reproduisant d'âges en âges, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Les « grands » contrôlent, initient, protègent, surveillent, répriment. Les « petits » se soumettent, se rebellent, ou se réfugient dans des micro-territoires constitués, à l'abri des regards. Puis ils deviennent « grands » à leur tour et reproduisent ce même schéma de relations fondé sur la valeur cardinale du « respect ». Peu échappe à cette structure puissante, à cette communauté d'expérience, pas même les filles, qui occupent aujourd'hui leur place dans cette organisation sociale, même si elles ne participent qu'en partie aux rapports de classes d'âge. Récits, descriptions, portraits, extraits de conversation composent une part essentielle du texte, rédigé sur la base d'une enquête de très longue durée dans un grand ensemble de Seine-Saint-Denis, à la fois de l'intérieur et distanciée. Mobilisant de multiples matériaux (plusieurs milliers de pages de notes d'observation, des enregistrements, des entretiensâÂÂÂÂeuros-) recueillis principalement au sein d'un groupe de garçons, d'un groupe de filles, et plusieurs espaces du quartier, comme le terrain de foot, l'enquête invite le lecteur à se plonger dans l'intimité de la cité.
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Vers des politiques des cycles de l'eau
Marin Schaffner, Rollot Mathias
- Le Bord de l'eau
- En Anthropocène
- 9 Juillet 2025
- 9782385191306
En 1964, la France se dotait de véritables institutions de bassin-versant, qui ont aujourd'hui été transposées à toute l'Europe. Alors que ces Agences de l'eau ont fêté leurs 60 ans en 2024, nous avons voulu proposer de mettre en discussion, de façon fractale et diverse, ce que pourraient être non pas seulement des « politiques de l'eau », mais des « politiques des cycles de l'eau » qui soient aptes à accompagner les vies troublées par les bouleversements écologiques et sociaux, en cours et à venir. Les cycles de l'eau, en effet, tout comme le climat, se dérèglent. Alors que déjà nous les comprenons mal dans toute leur complexité (de surface, souterrains, atmosphériques, bleus ou encore verts), les cycles de l'eau soutiennent pourtant l'ensemble de nos modes de vie - et même plus largement, toute forme de vie. À l'heure des bouleversements écologiques, ces cycles de l'eau apparaissent de moins en moins renouvelables et de moins en moins inépuisables. Dès lors, comment donc envisager des politiques, des pratiques et des représentations collectives qui se mettent à la hauteur de l'eau, de ses sagesses et des risques qu'elle porte ?
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Les discriminations un problème de santé publique en France : le coût caché
Yamina Meziani
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 2 Juillet 2025
- 9782385191535
Les discriminations, qu'elles soient directes ou indirectes, laissent des marques profondes sur les corps, les trajectoires de vie et la santé mentale et physique des individus. Cet ouvrage qui s'appuie sur une dynamique collective, fruit de travaux de recherche partagés entre chercheurs et chercheuses comme Matys Verlant, Mame-Fatou Diop-Nintcheu, et Alexis Frouin, repositionne ces inégalités comme un enjeu central de santé publique, en s'appuyant sur des enquêtes variées menées dans différents contextes professionnels et sociaux. À travers une approche interdisciplinaire, ce livre mobilise la sociologie, l'épidémiologie et l'analyse des politiques publiques pour éclairer les mécanismes souvent invisibles des discriminations. Il explore des thèmes tels que les discriminations cumulées vécues par les femmes racisées dans le parcours de soin, les expériences paradoxales des médecins racisés confrontés à des biais structurels malgré leur statut professionnel, et les impacts psychosociaux des stéréotypes et préjugés. Inspiré des modèles théoriques américains comme le Stress Social et le Minority Stress Model, ce travail établit un dialogue entre les contextes français et internationaux, offrant une compréhension approfondie des discriminations et de leurs effets sur la santé publique. Ce livre collectif propose des clés pour repenser les institutions et transformer les politiques publiques, en plaçant la santé au cÅ"ur de la lutte pour l'équité sociale. Il s'adresse aux chercheurs, décideurs et acteurs engagés qui souhaitent agir pour construire une société plus juste et inclusive.
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Socialismes et éducation au XXe siècle
Christian Laval, Gilles Candar, Guy Dreux
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 7 Mai 2025
- 9782385191467
Au tournant du XIXe siècle, les différentes gauches, presque toutes converties au réformisme social, ont trouvé dans l'expansion scolaire une puissante raison d'être. Mais les chocs qui secouent ce progressisme au cours du XXe siècle bouleversent les représentations de l'école républicaine : d'un facteur providentiel de justice sociale, celle-ci s'est mue en un terrain de conflit sur lequel les idéologies égalitariste et néolibérale entrent en collision. Un vent critique souffle sur le milieu enseignant, politique et universitaire face au constat de l'explosion des effectifs à tous les niveaux de l'enseignement, de l'inefficacité de certaines pédagogies et de « école unique » dans la lutte contre la reproduction sociale - Au sein même du projet socialiste, la montée d'une vision utilitariste de l'école vient questionner la finalité du système éducatif français. De plus en plus considérée comme une machine à produire des compétences et des travailleurs compétitifs, l'École est progressivement mise au service de la modernisation du pays et, plus tard, de l'Europe. Tout au long du XXe siècle, les gauches, les syndicats, les enseignants et les intellectuels prennent acte et construisent un nouveau modèle de prospérité et d'émancipation par et pour l'enseignement. Cet ouvrage explore les temps forts qui ont jalonné ce siècle de la démocratisation du système scolaire en France ainsi que les figures qui l'ont incarné.
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Manufacture de l'homme apolitique
Caëla Gillespie
- Le Bord de l'eau
- Clair & Net
- 4 Juin 2024
- 9782385190262
Comment avons-nous pu nous mettre en retrait, adopter volontairement une attitude passive, face à la plus radicale des destructions jamais entreprises par le néolibéralisme, à savoir le démantèlement des corps politiques, la lucratisation de tous les services publics, la privatisation de l'espace public ?
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La pensée et la vie : (Auto)biographie, philosophie et sciences sociales
Manuel Cervera-Marzal, Nicolas Poirier
- Le Bord de l'eau
- L'Atelier Du Chercheur
- 5 Mars 2025
- 9782385191023
La célèbre phrase prononcée par Heidegger lors du début d'un cours sur Aristote (« Nous allons commencer par la vie d'Aristote : il naquit, travailla et mourut. Passons maintenant à ce qui importe, sa pensée ») résume assez bien la position des philosophes sur la question des rapports entre la vie et la pensée. Quant aux Confessions de Rousseau, comme aux autobiographies de Sartre et Beauvoir, on les cantonne au genre littéraire, qu'on distingue fermement du versant philosophique de leurs Å'uvres. De leur côté, sociologues et historiens s'aventurent volontiers sur le terrain de la réflexivité. Est-ce en raison de l'abstraction et de la conceptualité qui est la sienne que la philosophie n'est pas portée sur ce genre de réflexion et d'écriture ? Les sciences sociales, en vertu du matériau empirique sur lequel elles se fondent, auraient-elles plus de facilité à revenir sur le terrain de la vie ? Il convient de poser de manière radicale le problème des rapports entre une Å'uvre et son auteur : nos objets d'étude n'ont-ils pas toujours un lien avec nos histoires de vie ? Dès lors, que fait-on de ce lien ? Doit-on le traiter comme un objet embarrassant, quitte à le refouler ? Ou essaie-t-on de l'assumer, en exerçant un acte de réflexivité qui nous mette véritablement aux prises avec ce que nous sommes ? Afin de traiter ces questions, cet ouvrage collectif les contributions de Blaise Bachofen, Ludivine Bantigny, Manuel Cervera-Marzal, Adélaïde Fins, Isabelle Garo, Ivan Jablonka, Martine Leibovici, Yann Moulier Boutang, Claire Pagès, Irène Pereira, Nicolas Poirier et Jérôme Segal.
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Généractions ! Comment le lien intergénérationnel va changer le monde
Collectif
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 4 Avril 2025
- 9782385191399
La préservation de l'environnement, la relation à l'argent et à la consommation, la fin de vie, l'accès à l'information et notre relation au numérique, le sens de la vie : il nous arrive fréquemment de croire que ces grands sujets de notre temps séparent les générations, aux visions - supposément - diamétralement opposées. Ce livre illustre une réalité bien plus nuancée : le lien intergénérationnel, lorsque soumis à ces questions de société, ne se voit pas "mis à l'épreuve" mais bien réconcilié, renforcé. En un mot : sublimé. Cet ouvrage ne vise pas à apporter un nouvel éclairage théorique sur le sujet, mais à donner la parole aux premiers concernés. Il propose de faire ressortir les nuances d'approche entre aînés et jeunes sur les cinq thématiques proposées, et dresse un tableau loin d'être monochrome. Jeunes et aînés peuvent avoir des visions du monde différentes, mais ce qui les rassemble est plus important que ce qui les éloigne. C'est ce que nous racontent, en creux et en plein, les conversations de la douzaine de duos intergénérationnels qui composent cet ouvrage. Au fil des pages, le lecteur sera amené à croiser le chemin de Virginie, aide-soignante dans une clinique de soins ; de Logan, en service civique à l'association Silver Geek ; d'Anne, organisatrice du concert de Zaho de Sagazan à l'EHPAD de Malestroit ou encore de Jean-Louis, explorateur en mer. Chacun des profils rencontrés illustre, à sa manière, la vivacité du lien intergénérationnel et la diversité des initiatives menées hier et aujourd'hui pour tisser et renforcer ce lien. Venez explorer les définitions, les rôles et les effets des tiers-lieux : expérimentations locales, dynamiques de transformation sociale, laboratoires de la transition écologique ou leviers d'une réinvention de l'action publique ? Plongez au cÅÂÂÂÂÂÂ'ur des questionnements qui traversent les tiers-lieux et ceux qui les étudient : des modèles économiques traditionnelles ou approches par les communs ? Institutionnalisation ou récupération ? pourquoi autant de réseaux de tiers-lieux ? quels impacts territoriaux ? lutter contre la gentrification ou y contribuer ? peut-on faire de la recherche en tiers-lieux ? À la fois laboratoire d'idées et outil pour penser l'avenir, ce recueil se présente comme une ressource essentielle pour quiconque s'intéresse à l'évolution et aux enjeux des tiers-lieux.
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Israël-Palestine, année zéro : Le 7 octobre 2023, une onde de choc mondiale
David Khalfa
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'Eau
- 18 Octobre 2024
- 9782385190842
Les massacres du 7?octobre et la guerre dévastatrice qui en a découlé constituent un moment charnière de l'histoire du temps présent. À l'instar de l'invasion russe de l'Ukraine, cette année zéro du conflit israélo-palestinien rebat les cartes de la géopolitique mondiale. Elle contraint les belligérants, mais aussi les puissances régionales et internationales, à revoir leur stratégie ainsi qu'à clarifier leurs positions dans la perspective de l'émergence d'une solution à deux États.
Parallèlement, en Europe comme aux États-Unis, la radicalisation du débat public autour de la guerre Hamas-Israël attise les tensions et favorise une montée sans précédent de l'antisémitisme depuis la Seconde Guerre mondiale. En réunissant dans le même ouvrage des auteurs et des activistes israéliens et palestiniens, ce livre entend favoriser le retour à un débat serein, argumenté et contradictoire. C'est à cette condition que l'on peut déjouer le piège des raisonnements binaires qui encouragent les logiques d'exclusion et de haine.
L'ouvrage offre un éclairage croisé sur les aspects militaires, diplomatiques, politiques et sociétaux de la tragédie en cours et décrypte ses répercussions sur la scène régionale et internationale. Il dresse également un tableau des conditions qui permettraient de tracer un nouvel horizon diplomatique vers la paix. Quelle sortie de crise?? Quel avenir pour Israël, la Palestine et le Liban?? Quelle est l'implication de la Russie et de l'Iran?? Quel est l'impact de la guerre Israël-Hamas sur les élections présidentielles américaines?? Quel rôle pourraient jouer les puissances arabes du Levant et du Golfe??
Si la nouvelle donne régionale repose sur l'élargissement du processus de normalisation des relations du monde arabo-musulman avec Israël, elle suppose des changements systémiques en Israël comme en Palestine?: le renoncement à la lutte armée et au terrorisme d'un côté, l'arrêt de la colonisation et la reconnaissance d'un État palestinien de l'autre. Pour y parvenir, Israéliens et Palestiniens devront faire émerger une nouvelle offre politique, afin que ces deux peuples qui sont condamnés à vivre côte à côte, puissent retrouver le chemin de l'espoir. -
La gauche peut-elle combattre le néolibéralisme ?
David Cayla
- Le Bord de l'eau
- Le Temps Des Ruptures
- 13 Septembre 2024
- 9782385190613
Ces dernières années, la gauche a semblé impuissante à répondre à la régression sociale et à imposer un nouvel imaginaire de progrès. Face au néolibéralisme, elle s'est retrouvée piégées par deux postures mortifères. La gauche d'accompagnement, incarnée par la présidence de François Hollande renonce à améliorer les conditions de vie des plus modestes, distribue des subventions aux entreprises et dégrade les services publics au nom de la compétitivité. La gauche de revendication, incarnée par Jean-Luc Mélenchon depuis la présidentielle de 2017, promet de renverser le « système » en présentant une radicalité qui ne parvient pas à convaincre et se fait dépasser dans les suffrages par l'extrême droite. Cet ouvrage entend répondre à deux objectifs. Le premier est de montrer les failles et les faiblesses du moule néolibéral auquel la présidence Macron et la gauche d'accompagnement prétendent se conformer. Il démontre que le « réalisme » auquel ils se raccrochent est souvent contraire à l'intérêt général et s'appuie le plus souvent sur des dogmes économiques non démontrés. Le second objectif est de proposer une analyse critique des propositions issues de la gauche de revendication en montrant que les discours et les postures qu'elle défend sont souvent contradictoires et ne peuvent servir de socle pour gouverner. Ainsi, ce livre milite pour une gauche à la radicalité renouvelée qui soit capable de proposer un projet réaliste permettant de renverser l'ordre néolibéral dans le but d'agir concrètement en faveur des classes populaires et pour reconstruire un État social.
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Albert Camus face à la violence : À l'épreuve du « siècle de la peur »
Rémi Larue
- Le Bord de l'eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190651
Entre révolutions, guerres et d'autres formes encore, la question de la violence s'est imposée à Camus comme à une grande partie de ses contemporains, soucieux qu'ils étaient de penser une époque particulièrement marquée par ses conséquences concrètes dans le monde. Notre thèse a voulu montrer comment la manière dont Camus aborde ce problème philosophique s'inscrit pleinement dans son époque, d'autres diront dans son « moment », tout en faisant apparaître une certaine originalité. Le premier signe de cette originalité tient, selon nous, dans la façon dont il a construit cette approche et cherché à représenter la violence dans sa diversité. De la bagarre d'enfants à la réalité crue de la guerre et de la révolution, en passant par le suicide ou encore le meurtre, cette diversité tient autant dans les formes évoquées que dans les acteurs dépeints. De cette diversité, nous avons tenté de réunir et d'analyser ce qui constitue, selon nous, une approche morale et politique de la violence, qui émerge notamment à partir de la Seconde Guerre mondiale et de l'expérience de l'écrivain dans les rangs de la Résistance. Une telle esquisse nous a conduit à écarter d'autres formes d'approche comme celle qui pose la question des sources de la violence en tentant de les expliquer ou encore celle qui veut faire le jour sur le caractère naturel de la violence chez l'être humain. Le deuxième signe concerne le contenu de cette approche et les pistes de réflexions voire de prises de positions qu'il y développe. Soucieux de se concentrer sur ce que fait la violence aux êtres humains plutôt que de tenter d'en saisir l'essence, on pourrait résumer les positions de Camus par la formule que l'on replace au coeur de sa démarche : « Ni victimes ni bourreaux ». Toute sa vie, l'écrivain a maintenu le souci d'une continuité dans ses réflexions et ses positions sur la question, alors même qu'il multipliait les canaux d'expression avec autant de genres littéraires pratiqués. À l'aide de la figure de la spirale de la violence politique, nous avons essayé d'analyser en profondeur les éléments constitutifs de cette approche proposant de limiter la violence plutôt que cherchant à l'éradiquer. Sur ce chemin, nous avons trouvé sa volonté de mettre en avant le dialogue, afin d'incarner cette limite aux actes violents, mais aussi la mise à l'épreuve par l'histoire à travers la décolonisation de l'Algérie, véritablement déchirure dans l'oeuvre et l'itinéraire intellectuel de Camus. Notre réflexion se situe dans une perspective d'histoire intellectuelle, c'est-à-dire en se plaçant au carrefour entre l'histoire, la littérature, la philosophie et la science politique. Camus était convaincu que sa création devait avoir pour source principale son expérience. À ce titre, nous avons attaché autant d'importance à sa production littéraire et intellectuelle qu'au contexte qui entourait cette dernière, en prenant soin de toujours rattacher les textes aux événements historiques qui leur servaient de décor, mais aussi aux débats intellectuels qui les nourrissaient.
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Le désastre urbain et la crise de l'art contemporain
Serge Latouche
- Le Bord de l'eau
- La Bibliothèque Du Mauss
- 13 Septembre 2024
- 9782385190620
Ce livre vise à apporter un éclairage décroissant sur les mystères de l'esthétique. L'analyse du désastre urbain qui ouvre la réflexion ne renvoie pas seulement à l'inscription territoriale de la logique de destruction matérielle de l'économie de croissance, mais aussi à ce qu'on a appelé la crise de la culture, soit une perte des valeurs, une destruction du goût, de la sensibilité, et finalement de l'art de vivre. Cette destruction qu'on peut qualifier d'esthétique se manifeste pleinement dans la crise de l'art contemporain ; elle résulte en dernière instance du même processus de colonisation de l'imaginaire par l'économique que celui de la deterritorialisation. L'esthétique, pièce essentielle du réenchantement du monde, se trouve ainsi au carrefour des réflexions sur la décroissance.
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Aux sources de la République laïque : Entre ordre et révolution
Christophe Miqueu
- Le Bord de l'eau
- Sofphied
- 22 Août 2025
- 9782385191542
Que signifie le concept de laïcité dans son contexte républicain singulier d'émergence il y a plus de 150 ans ? En quoi ce néologisme a-t-il pu constituer un principe politique d'émancipation ? Comment s'est-il forgé au contact d'une dynamique plébéienne du laos et au détriment de la tendance dominatrice du kléros ? Pourquoi l'école laïque, loin de se réduire à l'achèvement du processus de républicanisation de la France engagé pendant la Révolution française, pouvait aussi être conçue comme le commencement indispensable de l'édification d'une République sociale ? A force de se contenter de réfléchir la République laïque sur le mode du consensus ou d'un discours de l'ordre, et de neutraliser les conflits qui ont accompagné son avènement institutionnel, ne nous sommes-nous pas éloignés de ses potentialités véritablement émancipatrices ? L'attention portée dans ce livre à la genèse du concept de laïcité au cÅ"ur des républicanismes français, est une étape d'approfondissement essentielle pour sortir des idées toutes faites sur notre identité civique collective. On y comprendra, sous un regard nouveau, quelle forme d'émancipation politique et sociale est au cÅ"ur de notre République laïque, autrement dit quel projet révolutionnaire, lié à la puissance du peuple, elle conditionne et contient. On y trouvera une voie plébéienne inattendue conduisant vers une laïcité d'émancipation.
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Le wokisme n'existe pas : La fabrication d'un mythe
Alain Policar
- Le Bord de l'eau
- Interventions
- 5 Avril 2024
- 9782385190286
Le « wokisme » constitue-t-il une nouvelle configuration idéologique dont il conviendrait d'examiner les redoutables effets ?
Alain Policar démontre au contraire que l'anti-« wokisme » se déploie comme un nouvel avatar d'une offensive réactionnaire.
Il montre que la promotion académique et sociétale du « wokisme » entretient bien des similitudes avec les querelles qui l'ont précédée (sans pour autant avoir disparu), celles du politiquement correct et de l'islamo-gauchisme. Toutes obéissent à une même logique de désignation d'un ennemi supposé, ennemi de l'intérieur mais complice de ceux qui, en dehors de la « civilisation occidentale », chercheraient à en saper les fondements.
« Wokisme » permet donc de disqualifier l'ensemble des forces contestataires issues des populations minorisées, accusées, entre autres griefs, d'hypersensibilité. Il n'est pas interdit de penser que l'objectif principal de l'anti-« wokisme », conjointement poursuivi par le pouvoir politique et la droite universitaire, est de combattre l'influence des courants critiques au sein de la recherche en sciences sociales. Cette hypothèse est étayée par le fait que le procès en « wokisme » est instruit contre tous ceux qui remettent en question l'ordre établi, qui sont attentifs à la justice sociale, à la condition féminine et à celle des minorités racisées. Dans ce procès, les procureurs s'approprient parfois les thématiques (notamment en revendiquant leur attention aux injustices, aux inégalités ou aux discriminations) et le vocabulaire des accusés pour les vider de leurs sens. Il est important de ne pas se laisser abuser par une telle usurpation. -
Malgré la Shoah, le discours antisémite qui l'avait permis, n'a pas changé : les Juifs, peuple coupable, tout entiers situés du côté de la domination, du privilège et de la spoliation, se seraient accaparé l'avenir du monde. L'antisémitisme, d'où qu'il vienne, proclame l'urgence de déloger les Juifs d'une place imméritée, d'une « élection » usurpée ...
Difficile de ne pas reconnaitre l'imaginaire ancestral de ce discours délirant qui de nouveau se parle un peu partout, et, c'est le plus terrible, parfois même à l'insu de ses locuteurs. Mais comment un si petit groupe humain peut-il demeurerl'obsession de centaines de millions d'individus ?
Que peut bien signifier cette « domination juive », ce terrifiant empire que les Juifs exercent sur les antisémites ?
L'antisémitisme est d'abord une très ancienne vision du monde qui postule l'abolition du judaïsme comme condition d'une rédemption universelle. Mais il est aussi une rage intime contre les Juifs qui, dès lors occupent la place originelle de l'altérité fondamentale. Celle qui oblige et nous grandit mais aussi celle que beaucoup considèrent comme une menace à éliminer.
Ce rejet essentiel de l'Autre apparaît comme un modèle de la dénonciation de l'origine et du nom, comme un affranchissement de toute dette mais aussi comme la hantise de tout désir que cet Autre, et sans doute tout Autre, peut susciter en soi.
Pour les antisémites, les Juifs portent le grand nom coupable, cette accusation est à l'origine de toutes les démissions du courage. Car seul le nom de l'Autre nous permet de penser la responsabilité d'un monde commun.
Franz Fanon avait prévenu : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous. » -
A l'école althussérienne : Aperçus d'une (non) philosophie de l'éducation
Xavier Riondet
- Le Bord de l'eau
- 6 Juin 2025
- 9782385191429
Lorsque Althusser et certains de ses anciens élèves, après avoir entrepris de relire Marx, observent la force de la colère sociale qui s'exprime à la fin des années 1960, ils décident de s'intéresser à une question qu'ils ne peuvent plus éviter : l'éducation. Il s'agit alors, pour Althusser et ses collaborateurs, dont notamment Etienne Balibar, Pierre Macherey, Christian Baudelot, Michel Tort et Roger Establet, de réfléchir, en marxiste et parfois en philosophe, à ces questions tout en produisant une analyse de la situation, avant peut-être de rencontrer les forces vives mobilisées dans le champ éducatif et scolaire. Au bout de quelques mois, ce projet collectif imprévu donne lieu à plusieurs productions stimulantes avant que les protagonistes de cette histoire ne suivent chacun leur propre itinéraire intellectuel et académique, sonnant le glas de cette aventure consacrée à la critique spécifique de l'École en tant qu'Appareil Idéologique d'État. Cette expérience de pensée qui s'est donnée à voir comme une non philosophie de l'éducation constitue aujourd'hui l'obscur de la philosophie de l'éducation contemporaine. Cet ouvrage revient sur l'atelier virtuel dans lequel cette forme de pensée s'est construite, mais il aborde également les obstacles rencontrés et les défis auxquels elle a dû faire face pour produire une nouvelle forme de connaissance des faits éducatifs et concevoir une autre forme d'intervention philosophique. Si cette étude montre les limites de l'entreprise en jeu dans cette aventure, elle revient également sur sa profonde singularité.