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Sciences humaines & sociales
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Amazonie : De la période précolombienne aux défis du XXIe siècle
Marcio Souza
- Editions Métailié
- Bibliotheque Bresilienne
- 4 Octobre 2024
- 9791022614030
Vous aimez les westerns, vous allez adorer ce livre d'histoire ! Un grand romancier et historien brésilien, Marcio Souza, né à Manaus, nous raconte sa région avec rigueur historique, mais avec des anecdotes significatives (mensonges des voyageurs, visions tronquées de la réalité par l'Église, décisions absurdes du pouvoir colonial, initiatives désastreuses des hauts fonctionnaires, décisions positives qui ont oeuvré au développement de la région). On avance dans une histoire inconnue jusqu'ici grâce au talent de conteur de l'auteur et on prend conscience que le gouvernement qui doit regarder le combat de « la plus grande ferme du monde face à la plus grande forêt du monde » devrait d'abord connaître la réalité du terrain. Un livre d'histoire - qui est un texte de référence en Amérique latine et aux États-Unis - et raconte des histoires.
Un livre passionnant et magnifique à la hauteur de son objet d'étude ! -
Jouissance du temps, des lieux, la marche est une dérobade, un pied de nez à la modernité. Elle est un chemin de traverse dans le rythme effréné de nos vies, une manière propice de prendre de la distance et d'affûter ses sens. Marcher, c'est penser hors des sentiers battus.
David Le Breton, sociologue et anthropologue du corps, a pris la clé des champs par les chemins frayés. Avec cette flânerie littéraire qui invite à se dégourdir les jambes, il mêle dans les pages Pierre Sansot et Patrick Leigh Fermor, il fait dialoguer Bashô et Stevenson sans souci de rigueur historique, il s'agit seulement de marcher ensemble et d'échanger des impressions comme si nous étions autour d'une table dans une auberge du bord de route, le soir, quand la fatigue et le vin délient les langues. -
Cicatrices : L'existence dans la peau
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 13 Septembre 2024
- 9791022613989
David Le Breton revient ici au corps, mieux, à la peau et à son apparence, à son toucher. Il essaie de comprendre le rôle que jouent les cicatrices, ces traces permanentes d'existence passée qui ne sont pas toutes lisibles mais d'une certaine façon contaminent le sentiment d'identité tout entier, qui marquent à jamais le corps sur sa superficie des « avants » et des « après ».
Même si elles remplacent parfois le non-souvenir, sa permanence, sa rugosité sur notre frontière physique qui sépare le dedans du dehors, les cicatrices nous interdisent d'échapper à notre propre histoire physique. Elles rappellent un ancien corps à corps avec le monde et parfois même avec la société quand elle n'est pas provocation volontaire, voire anagramme du désir pour le plus positif, flétrissure pour le pire.
Un texte important sur un sujet qui concerne tout le monde. -
La fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 31 Mai 2024
- 9791022613750
Le smartphone à la main, accaparé par une communication orale, la rédaction ou la lecture d'un texto, d'un téléchargement, ou d'une recherche sur le web, les écouteurs aux oreilles, coupé de son environnement et plongé dans un univers intérieur sous contrôle, l'individu hypermoderne ne perçoit que de manière accessoire son environnement physique et humain.
La société numérique n'est pas dans la même dimension que la sociabilité concrète, avec des hommes ou des femmes en présence mutuelle qui se parlent et s'écoutent, attentifs les uns aux autres. Elle morcelle le lien social, détruit les anciennes solidarités au profit de celles, abstraites, des réseaux sociaux ou de correspondants physiquement absents. Paradoxalement certains la voient comme une source de reliance alors que jamais l'isolement des individus n'a connu une telle ampleur. Jamais le mal de vivre des adolescents et des personnes âgées n'a atteint un tel niveau.
La dissociation est désormais une donnée banale du quotidien, surtout pour les adolescents, puisqu'elle se donne techniquement avec aisance et libère un imaginaire de compensation face aux frustrations banales. Elle est aussi un outil de lutte contre l'ennui, même de quelques minutes d'attente, et une échappée belle hors des contraintes du lien social. -
Outsiders : Etudes de sociologie de la déviance
Howard saul Becker
- Editions Métailié
- Suites
- 19 Avril 2024
- 9791022613590
Édition revue et augmentée de deux nouveaux chapitres d'un grand classique de la sociologie.
La publication de Outsiders en 1963 a marqué une étape fondamentale dans le développement de la sociologie, en particulier la sociologie de la déviance. Howard S. Becker y étudie des comportements non conventionnels comme ceux des fumeurs de marijuana et des musiciens de jazz. De façon originale, cette approche consiste aussi à prendre en compte à la fois le point de vue des déviants et celui des entrepreneurs de morale et des agents de la répression.
À ce double titre, le livre de Becker est, comme Asiles de Goffman, représentatif d'un des courants les plus féconds de la sociologie américaine, connu sous le nom d'« école de Chicago » puis d'« interactionnisme symbolique ». Remarquable par la clarté de son style et constamment réédité aux États-Unis et dans le monde, Outsiders est devenu un ouvrage de référence de la sociologie.
Pour cette nouvelle édition, 50 ans après, Howard S. Becker ajoute 2 chapitres à son texte, dans lesquels il reprend et développe l'analyse des conditions de ce succès au long cours et de l'influence qu'il a eue non seulement dans la sociologie mais dans la société, puisqu'on le juge responsable de la légalisation de la marijuana. Ces nouveaux chapitres remettent donc dans l'actualité ce livre fondateur en analysant, d'une part, la complexité d'un succès éditorial et, de l'autre, l'évolution de l'opinion publique et des institutions sur un sujet aussi ambivalent que la légalisation de la marijuana tout en questionnant le rôle que la sociologie a pu y jouer. -
Marcher la vie ; un art tranquille du bonheur
David Le Breton
- Editions Métailié
- Suites Sciences Humaines
- 28 Mai 2020
- 9791022610575
La marche connaît un succès planétaire en décalage avec les pratiques de sédentarité ou de sport en salle, tapis de course... prédominant dans nos sociétés. Cette passion contemporaine mêle des significations multiples pour le même marcheur : volonté de retrouver le monde par corps, de rompre avec une vie trop routinière, de peupler les heures de découvertes, suspendre les tracas du jour, désir de renouvellement, d'aventure, de rencontre.
Une marche sollicite toujours au moins trois dimensions du temps : on la rêve d'abord, on l'accomplit, et ensuite on s'en souvient, on la raconte. Même terminée, elle se prolonge dans la mémoire et dans les récits que l'on en fait : elle vit en nous et est partagée avec les autres.
Dans ce livre - ludique, intelligent et stimulant -, l'auteur revient sur le plaisir et la signification de la marche, et nous en révèle les vertus thérapeutiques face aux fatigues de l'âme dans un monde de plus en plus technologique.
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Fricassée de maris : Mythes érotiques d'Amazonie
Betty Mindlin
- Editions Métailié
- Suites
- 19 Janvier 2024
- 9791022613385
Les jeux de l'amour sont l'un des thèmes marquants des mythologies indiennes. Leur originalité tient à la liberté d'expression, aux images inhabituelles, à l'absence de censure, alliées à des dénouements violents, parfois terrifiants Nous publions ici des récits recueillis auprès de six peuples indiens amazoniens. Les formes et les développements inespérés de ces récits, le talent des conteurs, la créativité du langage donnent au texte une fraîcheur et un humour délectables, plus proches de la littérature que de l'anthropologie.
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Nourrir la bête : portrait d'un grimpeur
Al Alvarez
- Editions Métailié
- Bibliotheque Anglo-Saxonne
- 3 Juin 2021
- 9791022611329
Durant presque trente ans, Mo Anthoine a grimpé les sommets mythiques du monde entier - des Alpes à l'Everest, de l'Argentine à l'Écosse -, mais n'a jamais voulu devenir professionnel : pour lui, boire des pintes avec ses potes était plus important que faire la une des journaux. Avec lui nous découvrons un adolescent parti de chez lui en stop vers la Nouvelle-Zélande avec seulement 12 £ en poche, un grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, un type qui a été la doublure de Sylvester Stallone dans Rambo III et un homme qui sent et qui décrit l'escalade comme «?l'art de jouer aux échecs avec son propre corps ».
Al Alvarez, écrivain et poète admiré par des auteurs comme Philip Roth, Sylvia Plath, John Le Carré et J. M. Coetzee, et grimpeur lui-même, nous livre ici les coulisses et le vertige des grandes et petites expéditions - dont certaines dignes d'un blockbuster -, tout en nous montrant comment les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s'appliquant à « nourrir la bête ».
Un livre culte sur l'escalade, la montagne, l'évasion et l'amitié, traduit pour la première fois en français. Une prose étincelante au service du goût de l'aventure, du risque et de la camaraderie.
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Marcher ; éloge des chemins et de la lenteur
David Le Breton
- Editions Métailié
- Suites Sciences Humaines
- 5 Avril 2012
- 9782864248590
Revisitant une réflexion menée il y a dix ans, l'auteur constate que le statut de la marche a énormément changé en une trentaine d'années. Aller à pied, livré à son seul corps et à sa volonté, est un anachronisme en un temps de vitesse, de fulgurance, d'efficacité, de rendement, d'utilitarisme. Marcher ainsi de nos jours - et surtout de nos jours, disait J. Lacarrière, "ce n'est pas revenir aux temps néolithiques, mais bien plutôt être prophète". Il est l'un des premiers à en retrouver le goût. Les chemins de Compostelle sont devenus en quelques années des lieux très fréquentés et dotés d'une organisation méticuleuse.
Nous sommes bien loin des anciens chemins, mal aménagés, mal balisés, avec une population méfiante envers ces gens de passage portant leur sac à dos qui étaient les pionniers de leur renaissance dans les années 70. Ceux qu'essaient alors de reconstituer P. Barret et J.-N. Gurgand ont disparu sous les "coquelicots (.) les chemins sont goudronnés ou ne sont plus". Les années 80 voient leur réorganisation méthodique, en 1983 est créée la première association jacquaire, qui sera suivie de bien d'autres. Dans les années 90 les chemins de Compostelle prennent leur essor.
Aujourd'hui la marche s'impose comme une activité essentielle de retrouvailles avec le corps, avec les autres. Là où ils existent, même dans les villages, rares sont les syndicats d'initiative qui ne proposent pas un répertoire de chemins bien balisés pour la découverte de la cité ou de ses environs. Les imaginaires contemporains de la marche sont heureux, ils réfèrent plutôt au loisir, à la disponibilité.
Marcher est un long voyage à ciel ouvert et dans le plein vent du monde dans la disponibilité à ce qui vient.
Tout chemin est d'abord enfoui en soi avant de se décliner sous les pas, il mène à soi avant de mener à une destination particulière. Et parfois il ouvre enfin la porte étroite qui aboutit à la transformation heureuse de soi.
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California dream : voyage chez les rêveurs d'avenir
Pascal Dibie
- Editions Métailié
- Autres Horizons
- 8 Septembre 2023
- 9791022613101
L'auteur, un jeune ethnologue, est envoyé à Berkeley dans les années 1980 pour enquêter sur l'«écologie humaine».
À la suite de Henry David Thoreau et de Henry Miller, il vit dans une communauté de Big Sur des aventures tendres et cocasses que le regard aigu de l'ethnologue et son écriture curieuse et amusée transforment en une sorte de fable écologique.
On se laisse emporter avec bonheur par cette relecture de nous-mêmes où l'on retrouve à la fois nos inquiétudes, notre modernité et nos espoirs. Sortant de cet ouvrage éminemment humain et politique, on se demande surtout pourquoi on n'a pas écouté ni pris au sérieux ces «rêveurs d'avenir» qui, il y a quarante ans de cela, nous avertissaient déjà de l'état catastrophique dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui.
Un récit candide et vif sur un essai de construction d'un monde plus vivable et respectueux de la nature, un texte en résonance avec les débats actuels. -
Des visages : une anthropologie
David Le Breton
- Editions Métailié
- Suites
- 4 Novembre 2022
- 9791022612258
A travers les visages des siècles dans la peinture et les écrits philosophiques, David Le Breton mène l'histoire du visage, ce lieu central de notre communication, de l'invention du visage avec le miroir et la photographie à sa signification sociale. Il explore son ambivalence dans le face à face, le dévisager et le mauvais oeil. Ses paradoxes avec la ressemblance, la beauté et la laideur, le voilé, dévoilé et enfin ces dernières années le masque.
Il nous conduit à la réflexion ultime que l'un des caractères de la violence symbolique mise en place par le racisme consiste d'abord en la négation chez l'autre de son visage.
Une réflexion remise à jour par l'usage des masques des deux dernières années et les troubles qui en ont résulté.
Un parcours fascinant. -
Sourire. anthropologie de l'énigmatique
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 1 Avril 2022
- 9791022610438
David Le Breton poursuit son anthropologie du corps de façon plus affinée, plus littéraire aussi au regard de ses précédents ouvrages, il ouvre des voies de réflexion au lecteur. Ici pas d'interviews, que du vécu et des citations d'écrivains, de cinéastes ou des peintures qui décrivent sur le vif des sourires, des centaines de sourires plus ou moins célèbres où se voilent des significations contradictoires.
Le sourire se devine, il gagne les yeux, transforme le visage et nous introduit l'un à l'autre avec toute la subtilité polysémique d'une humanité qui s'y reconnaît. Le sourire est bien un effleurement de l'âme, il dit la subtilité de la présence au monde, à l'autre et à soi. Les savants peuvent bien constater que le sourire est la réaction la plus faible du visage à toute excitation légère et faciale, les poètes comme Paul Valéry y voient « le premier luxe de l'être. Ce n'est plus le besoin qui pleure et qui crie. C'est l'ouverture de l'inutile besoin de communiquer pour autre chose que l'apaisement d'une soif ». Oui, le sourire est un adoucisseur de contact quand il n'est pas convenu, de circonstance, narquois, exaspérant ou, bêtement, pour donner le change. C'est aussi une ritualité parfois régie par une subtile hiérarchie sociale qui permet à l'individu de communiquer autrement, sans mot, de tout son corps.
Cette anthropologie de l'énigmatique touche bien sûr aux conventions et aux interactions sociales, elle touche aussi à notre spiritualité vraie et naïve qui nous fait exister autant que résister au monde et communiquer de soi à l'autre.
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Disparaître de soi ; une tentation contemporaine
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 12 Février 2015
- 9791022601603
Nos existences parfois nous pèsent. Même pour un temps, nous aimerions prendre congé des nécessités qui leur sont liées. Se donner en quelque sorte des vacances de soi pour reprendre son souffle. Si nos conditions d'existence sont sans doute meilleures que celles de nos ancêtres, elles ne dédouanent pas de l'essentiel qui consiste à donner une signification et une valeur à son existence, à se sentir relié aux autres, à éprouver le sentiment d'avoir sa place au sein du lien social. L'individualisation du sens, en libérant des traditions ou des valeurs communes, dégage de toute autorité. Chacun devient son propre maître et n'a de compte à rendre qu'à lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à lui-même, à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment d'insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se sent d'autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de sa communauté.
Dans une société où s'impose la flexibilité, l'urgence, la vitesse, la concurrence, l'efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s'ajuster aux circonstances, assumer son autonomie. Il ne suffit plus de naître ou de grandir, il faut désormais se construire en permanence, demeurer mobilisé, donner un sens à sa vie, étayer ses actions sur des valeurs. La tâche d'être un individu est ardue, surtout s'il s'agit justement de devenir soi.
Au fil de ce livre, j'appellerai blancheur cet état d'absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi sous une forme ou sous une autre à cause de la difficulté ou de la pénibilité d'être soi. Dans tous les cas, la volonté est de relâcher la pression.
Il s'agit ici de plonger dans la subjectivité contemporaine et d'en analyser l'une des tentations les plus vives, celle de se défaire enfin de soi, serait-ce pour un moment. Sous une forme douloureuse ou propice, cette étude arpente une anthropologie des limites dans la pluralité des mondes contemporains, elle s'attache à une exploration de l'intime quand l'individu lâche prise sans pour autant vouloir mourir, ou quand il s'invente des moyens provisoires de se déprendre de soi. Les conditions sociales sont toujours mêlées à des conditions affectives. Et ce sont ces dernières qui induisent par exemple les conduites à risque des jeunes dans un contexte de souffrance personnelle, ou qui font advenir la dépression, et sans doute la plupart des démences séniles. Si souvent les approches psychologiques occultent l'ancrage social et culturel, celles des sociologues délaissent souvent les données plus affectives, considérant les individus comme des adultes éternels, n'ayant jamais eu d'enfance, ni d'inconscient, ni de difficultés intimes. La compréhension sociologique et anthropologique des mondes contemporains peut ressaisir la singularité d'une histoire personnelle en croisant la trame affective et sociale qui baigne l'individu et surtout les significations qui alimentent son rapport au monde. Telle est la tâche de ce livre.
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Rire ; une anthropologie du rieur
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 8 Novembre 2018
- 9791022608282
Qui n'a jamais ri de sa vie ? Même sans le vouloir cette turbulence passagère qui affecte tous les hommes et les femmes est avec les larmes la preuve intangible que nous sommes bien reliés affectivement entre nous sur des modes très particuliers.
David Le Breton, continuant son anthropologie du corps, s'attaque ici aux «corps de rire» qui se déploient souvent à nos dépens, mais il montre qu'ils sont parfaitement inscrits dans des moments de l'histoire et de nos histoires personnelles et qu'ils forment des parenthèses nécessaires dans nos quotidiens devenus lourds et difficiles. C'est «par le rire que le monde redevient un endroit voué au jeu, une enceinte sacrée, et non pas un lieu de travail», nous assure le poète Octavio Paz, et c'est bien ce que David Le Breton nous montre dans sa magistrale démonstration où rien de ce qui touche au rire n'est ignoré.
De nos sociabilités multiples et rieuses en passant par la police du rire, l'ironie, la dérision, les rires d'Orient, l'humour, les folklores obscènes et même les sms, tout nous amuse ou tout peut être tourné en dérision.
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Jouer un instant sa sécurité ou sa vie, au risque de la perdre : à défaut de limites et de repères que la société ne lui donne plus, l'individu, fort de sa marge croissante d'autonomie, cherche dans le monde des limites de fait, aventures, sauts à l'élastique, raids, trekking, rafting au bout du monde ou bien rapports sexuels non protégés avec des inconnus... Les régions les plus difficiles d'approche deviennent les nouveaux stades de la modernité, là où l'homme sans qualité peut enfin tutoyer la légende, aller au bout de ses forces, jouer symboliquement son existence pour gagner enfin ce surcroît de sens qui rend la vie plus pleine, lui donne une signification et une valeur.
David Le Breton analyse ces figures inédites de l'ordalie, ce jugement de Dieu, devenu la version moderne d'un rite personnel de passage.
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Ethnologie de la chambre à coucher
Pascal Dibie
- Editions Métailié
- Suites Sciences Humaines
- 11 Mai 2017
- 9791022606745
La grande aventure du repos des hommes présentée ici, non sans humour, est une odyssée dont le navire a nom «matelas». L'auteur met en scène les empereurs romains élucubrant au fond de leur lit, réhabilite les rois fainéants, surprend l'Eglise dans le mitan du lit et conte l'invention de la chambre conjugale. Il nous apprend aussi que dormir est une technique et la chambre un lieu de culture. Il nous fait pénétrer dans les chambres-villages d'Amazonie, les dortoirs d'enfants en Inde, saute des lits de romance sur les lits de douleur d'où il rebondit sur un K'ang chinois après avoir, au passage, fait un somme sur la banquise, chassé les courants d'air, bravé les parasites, visité nos caves et nos greniers pour aboutir au Japon dans une chambre escamotable. Pascal Dibie nous dit tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur la chambre à coucher. Pascal Dibie nous tend un miroir où nous pouvons enfin accomplir l'impossible : nous regarder dormir. <
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Tenir ; douleur chronique et réinvention de soi
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 16 Janvier 2017
- 9791022605564
Tout humain normalement constitué sait qu'une vie sans douleur est impensable mais, de là à ce qu'elle soit chronique, il y a une marge que David Le Breton explore magistralement.
L'examen des itinéraires personnels de «douloureux chroniques» auquel se livre l'auteur montre que, si elle abîme profondément l'existence de nombre de patients, d'autres trouvent au fil du temps un soulagement ou un compromis, mais paradoxalement elle protège certains patients d'autres souffrances plus redoutables encore.
Il est temps, dit David Le Breton, que l'on développe davantage une médecine de la douleur centrée sur l'expérience intime des personnes afin de les aider, sinon à guérir, à accomplir une «réinvention de soi», autrement dit une réorganisation radicale de leur existence avec et autour de cette douleur chronique à tous les niveaux de leur quotidien, autrement dit à «tenir».
Dans cette enquête passionnante qui nous concerne tous de près ou de loin, le sociologue explore, consulte, interroge autant ceux et celles qui vivent cette douleur inexpliquée que les soignants qui essayent de juguler ce mal chronique.
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Ethnologie du bureau ; brève histoire d'une humanité assise
Pascal Dibie
- Editions Métailié
- Traversees
- 27 Août 2020
- 9791022610599
Après L'Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l'auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l'on parle du travail aujourd'hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l'on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
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Betty Mindlin est arrivée en mai 1979 chez les Suruí, le long de la BR-364 qui relie Cuiabá à Porto-Velho, alors qu'ils conservaient encore intactes leurs coutumes et leur système traditionnel. Lors de ce premier séjour, elle a rencontré un paradis.
On pourrait dire que les habitants du paradis l'ont trouvée à leur goût. Pas un jour où elle ne fut demandée en mariage malgré la protection et la prude affection du chaman Náraxar. C'est là, à l'abri des ocas, grandes maisons communautaires, entre les corps invitants de l'intérieur et les fantômes de l'extérieur, enveloppée par un choeur de rires amicaux, entre invites, jalousie, menace, cajoleries et petits travaux de la vie quotidienne, qu'elle apprend tout de ses hôtes et se découvre dans sa vérité de femme blanche et de mère éloignée des siens. Au long de sept voyages, elle connaît avec eux la guerre contre les trafiquants de diamants, la modernisation et la découverte du travail salarié...
Ces carnets, qui couvrent ses séjours entre 1979 et 1983, même et surtout parce qu'ils ont été revisités, retravaillés pour mettre en scène les gens et les mythes, sont soutenus par des observations anthropologiques rigoureuses mais jamais encombrantes dont la pertinence s'impose au regard de cette ethnologue enjouée, choisie et adoptée par "ses Indiens préférés".
Betty Mindlin, curieuse et gourmande, fait du lecteur son compagnon de voyage et nous raconte ce monde différent avec une simplicité, une vitalité et une acceptation de l'autre exceptionnelles.
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Qu'est-ce qu'une porte ?
Dans sa définition même elle implique l'existence d'un "dehors", autrement dit de ce qui est "hors de la porte". Nous y sommes : la porte est d'abord vue de l'intérieur de la maison par celui qui s'y inscrit. A partir de là tout est à penser : le dedans, le dehors, l'ouvert, le fermé, le bien-être, le danger, et c'est pour elle que nous nous sommes institués, nous les hommes, en grands paranoïaques autant qu'en dieux et en techniciens ! Pas un lieu où nous avons voulu dormir que nous n'avons barricadé, pas un champ que nous n'avons borné, pas un temple que nous n'avons chargé, pas une famille ni une ville que nous n'avons protégées. Nos portes sont partout, issues étroites ou portes monumentales.
Des Magdaléniens d'Etiolles à la porte d'Ishtar à Babylone quelle folie nous a prise? Portiques grecs, arcs de triomphe romains, Jésus qui prêche aux portes, L'enfer qui s'en invente, notre imaginaire de la porte se construit petit à petit. On arme les châteaux de pont-levis et de symboles, on enclot les femmes et puis on fait des Entrées solennelles, on s'invente des étiquettes autant pour les hommes que pour les livres. On dresse partout des barrières jusqu'à inventer les frontières. La ville s'avance, la société se discipline, se numérote, s'invente des règles qu'elle affiche aux portes : prestige, convenances, mort, on peut tout lire à la porte de nos vies. Le folklore s'est emparé des seuils, a nourri nos croyances et nos étranges rites de passage. Nos semblables d'un ailleurs proche ou lointain n'ont pas fait moins : jnouns et serrures veillent en Afrique pendant qu'en Chine on calcule encore l'orientation des ouvertures et qu'à chaque porte se joue l'équilibre de l'univers entier. En Amazonie la porte est en soi alors qu'en Océanie elle est un long chemin d'alliance.
La porte est pour chacun un bonheur et une inquiétude quotidiens tout simplement parce que, de tous nos objets du quotidien, elle représente un monde inépuisable de pensées.
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Hautes terres ; la guerre de Canudos
Euclides da Cunha
- Editions Métailié
- Bibliotheque Bresilienne
- 19 Janvier 2012
- 9782864248552
" E. da Cunha a écrit un livre baroque. C'est un chef-d'oeuvre. Cinquante ans avant L. Febvre et F. Braudel il nous dit que l'histoire est une géographie et il le dit avec style. (...) Il tient qu'une géographie martyre engendre un peuple martyr. " Gilles Lapouge Correspondant de guerre, Euclides da Cunha raconte la répression, en 1896-1897, du soulèvement de Canudos conduit par son chef mystique Antonio Conselheiro, et il construit un mythe fondateur des plus complexes. Dans ce livre inclassable où le paysage, le climat et la flore sont des acteurs fondamentaux de la guerre, il fait passer le souffle de l'épopée et renvoie dos à dos deux barbaries : le mysticisme retardataire et la modernité aveugle...
" Une traduction en français de ce beau livre qui tient de l'épopée, du traité de géographie humaine, de l'essai d'ethnographie a été publiée, je le regrette car j'allais entreprendre la traduction de ce livre difficile sous le titre de Sauvagerie. " Blaise Cendrars
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Ethnographie de l'action ; l'observation des détails
Albert Piette
- Editions Métailié
- 9 Février 1996
- 9782864242147
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L'adieu au corps
David Le Breton
- Editions Métailié
- Sciences Humaines Metailie
- 10 Mai 2013
- 9782864247296