Littérature
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Poèmes traduits du russe et rassemblés par Elena Balzamo, avec la collaboration de Maria-Louisa Bonaque et Christine-Zeytounian-Beloüs.
Natalia Mavlevitch, Tatiana Voltskaïa, Ksenia Kirillova, Guerman Loukomnikov, Evguénia Berkovitch, Ilya Iachine, Ivan Fedoulov, et un poète anonyme : huit voix pour protester contre l'offensive en Ukraine et la censure toujours plus vive qui s'abat sur le pays. Leur indignation revêt de multiples formes et épouse tous les registres : vers lyriques, extraits de plaidoierie, de journal intime ou encore post sur les réseaux sociaux. Mais c'est toujours l'absurdité de la guerre qui prévaut, avec ses frappes aléatoires, le retour des soldats morts et la clause de confidentialité à signer ou encore les parodies de justice... -
Hommage à la traduction littéraire, ce texte est aussi, après l'invasion de l'Ukraine, un cri d'alerte sur toutes les tentatives de corseter la langue.
Tandis que la Russie qualifie la guerre «d'opération spéciale» et les «défenseurs de leur pays» de «néonazis», brouillant toujours un peu plus les esprits, de nouvelles sensibilités appellent, par souci d'égalité, au boycott de certains termes. Remplacer un mot par un autre : tout n'est-il pas, aujourd'hui, affaire de traduction ?
Un essai rempli de finesse et d'humour, d'une brûlante actualité, sur l'amour de la littérature et la liberté de pensée. -
Cezar Braia est pris en otage. Le jeune homme et son ravisseur sont encerclés par la police en bordure de forêt. Mais le sauvetage tourne au fiasco lorsque le héros se surprend lui-même à ne pas vouloir se désolidariser du fou dangereux qui l'a enlevé. Replongeant dans sa trajectoire amoureuse et existencielle, il dresse une homosexualité vécue dans une sorte de clandestinité dont il sortira peut-être aujourd'hui...
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« Le héros, qui s'est remis récemment à voir sa mère décédée en rêve, interprète ces visites d'outre-tombe comme le signe que la sépulture ne convient pas. Rendu depuis des années presque impotent par les calmants, il puise dans ses rêves récurrents (mais aussi dans la lecture du gourou Osho et dans l'inspiration donnée par sa femme et par son ex petite amie) l'énergie d'agir. Il va d'abord trouver un parent, accessoirement ancien mafieux, qui consacre sa retraite au culte du Prince démon Nata, divinité très puissante propre à lui porter conseil. Ce Sixième oncle, à l'issue d'une séance de transe, confirme que la mère décédée ne supporte plus la terre pesant sur son corps [...] Ce fils pieux va donc entreprendre les démarches en vue d'un rituel de secondes funérailles pratiqué traditionnellement pour le repos des défunts.
En somme, il se sauve lui-même en procédant au sauvetage de sa mère ».
Emmanuelle Péchenart -
Quelque part en Ile-de-France. Veuf en même temps qu'il est devenu père, Henri Dorin a longtemps reporté toute son affection sur son fils André. Entre ces deux êtres si différents, la vie s'écoule, calme et paisible. L'industriel actif voit le bon côté de l'existence, tandis que l'adolescent taiseux et passionné en repère instinctivement l'aspect tragique. Qu'est-ce que le bonheur ? Existe-t-il seulement ? Quand Henri se remarie avec Madeleine, dont il s'est subitement épris, la question se pose plus nettement encore...
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Alors qu'on pensait l'engeance éradiquée, un pirate écrit au maire de Pontax, une petite ville portuaire, pour le sommer d'organiser son débarquement avec faste. Réception, banquet, nombre de vierges à rassembler, le protocole est si détaillé que l'édile croit à une farce. Mais le commandant Georges n'envisage pas les choses avec légèreté... Et contre toute attente, il prend la ville au grand dam des élites administratives et politiques de la commune, du département et... du pays tout entier : le gouvernement est au cents coups.
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Suède, XIXe siècle. Fabian, jeune négociant stockholmois, doit songer à se marier. Il décide de mettre à profit son séjour à la paroisse de Grönhamn pour Noël, et exhorte sa parente et complice de toujours, Henriette, à faire de même.
Par lettres interposées, les jeunes gens déroulent leurs hivers respectifs. Pour Fabian, les jours à la campagne s'écoulent au rythme des activités rituelles : patins sur glace, fêtes de village, réunions en petit comité, visite de l'exploitation... Il ne cache rien à Henriette de ses progrès dans le coeur des deux filles de l'archidiacre, tout en interrogeant le sien.
Sa correspondante offre, comme en miroir, une version plus citadine des fêtes (bal à la Bourse, partie de whist, de traîneaux...). Mais surtout, elle fait état d'une nouvelle arrivée qui polarise leur petit cercle habituel.
L'énigmatique, la fascinante Araminta May...
Roman épistolaire inédit traduit du suédois et présenté par Elena Balzamo (Prix de traduction de l'Académie suédoise 2020)
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Ce recueil contemporain de neuf nouvelles nous plonge dans la Suède profonde.
Avec ce mélange d'humour, de noirceur et de lyrisme qui est sa signature, Stina Stoor raconte l'excursion désastreuse d'un jeune garçon et de son aîné en forêt, la pêche miraculeuse d'une gamine en colère, le cadeau inespéré d'un père défaillant ou une fête d'anniversaire mêlant deux mondes censés ne pas se croiser.
Dans cette gigantesque réserve naturelle au Nord du pays qui l'a vu grandir, la nature est vibrante, les gens esseulés, en mal d'espoirs, les relations délétères, mais l'on y pousse tout de même, en herbe sauvage et vigoureuse.
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Un doux vannier du Havre, Gravier Bleu, répond à l'appel de l'aventure et embarque à bord de la Glavane. En route pour les îles Galapagos !
Mais à l'approche de l'archipel, le navire fait naufrage. À moins qu'il ne doive à un méchant coup reçu sur le crâne d'avoir échoué sur la plage ?
L'aventurier-rêveur explore l'île, d'une insolite beauté, tout en fuyant les tracasseries de Jack, ombre malfaisante qui ne cesse de le persécuter.
Et que dire de la manière dont les lettres de Doride, son amie d'enfance, lui parviennent ? Et de son idylle avec Rolla, tout droit sortie des eaux, et dont les moeurs tiennent plus de la Polynésie que du Pacifique, où il est censé être ? Toujours en quête de réponses, Gravier bleu n'en poursuivra pas moins ses aventures à travers le monde : Macao, le Groenland, Pékin, Irkousk...
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Une jeune femme tuée par balle à Thessalonique, peu après la chute de la dictature des colonels ; un professeur d'histoire grecque de la Sorbonne dont le nom se révèle, vingt ans plus tard, associé à cette ténébreuse affaire. Tel est le point de départ de l'enquête menée par Vassili, qui ne se remet pas de la disparition de sa jeune compagne et par Gabriel, le fils du professeur. Commence alors pour les deux hommes une plongée dans l'histoire trouble de la Grèce et dans le passé non moins opaque de l'helléniste, qui mènera nos deux comparses, bientôt devenus amis, de surprises en découvertes.
Voyage dans la Grèce des confins, de Smyrne à Salonique, ces Carnets sont aussi une variation sur les thèmes de l'exil, des identités multiples et du mystère qui entoure les êtres qui nous sont proches.
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«?Récemment, je me suis rendu compte d'un fait étrange?: j'ai beau être née et avoir grandi dans un pays communiste, les membres du Parti que j'ai connus se comptent sur les doigts d'une main. Comment est-ce possible???» De cet étonnement, pas si anodin qu'il y paraît, l'auteur remonte ses souvenirs et questionne le rapport des autres et le sien, à l'endoctrinement.
Ces invités de «?marque?», par exemple, venus se ressourcer au Bolchoï ou ce digne instituteur français, communiste de père en fils. Cet aventurier d'une autre époque, aussi, père d'une amie, qui a sans doute fait bien plus pour le Parti que ses reportages vantant les bienfaits des plans quinquennaux en Iakoutie?!
Cette réflexion, Elena Balzamo la mène en l'associant à son propre parcours. Une trajectoire qui, de l'Oural à l'Atlantique en passant par ses lectures d'enfance, prend la forme d'un certain triangle isocèle...