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Sciences humaines & sociales
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Les esthéticiennes détiennent les clés du bien-être et de l'apparence de celles - et ceux - qui ont recours à leurs services. Grâce à leur savoir-faire, elles embellissent les corps, les transforment en objets de fierté ou de séduction. Ces professionnelles de l'esthétique jouent aussi le rôle de psy, de coach, d'infirmière, d'assistante sociale, dans les instituts où elles travaillent, ces fabriques modernes de la beauté.
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Dans une cité HLM du nord de Paris en pleine rénovation, des gardiens sont au travail : ils surveillent, réparent, tempèrent. À travers leur regard, on entrevoit ce qui n'est pas montré d'habitude : les résidents qui s'observent, les plaintes quotidiennes et les vrais problèmes. On redécouvre aussi un métier de nouveau convoité : le gardien n'est plus l'homme à tout faire d'hier, il est le médiateur de la cité.
Jean-François Laé est sociologue, enseignant à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Il a notamment publié Les Nuits de la main courante (Stock, 2008) et, avec Numa Murard, Deux Générations dans la débine (Bayard, 2011).
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S'il y a des métiers, généralement de pouvoir, où les femmes sont quasiment absentes, il y en a aussi, déconsidérés, où les hommes sont l'exception. Comme dans le monde de la petite enfance. Faudrait-il des compétences innées que seules les femmes auraient pour s'occuper des plus jeunes ? Les très faibles salaires qui rémunèrent ces activités seraient-ils trop dissuasifs pour les hommes ? Les parents craindraient-ils au mieux leur incompétence, au pire des gestes déplacés ? Alors que les hommes s'investissent davantage dans le soin de leurs propres enfants, ne devrait-on pas s'habituer à ce que les éducatrices soient aussi des éducateurs ? Se réjouir que leur arrivée dans cet entre soi féminin encourage à la reconnaissance de l'importance de l'éducation des petits ? Ces questions, les hommes et les femmes que Thomas Grillot a rencontrés en crèche se les posent le plus ouvertement possible tout en se livrant au regard du visiteur sur leur travail.
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Une impression d'abandon exaspère aujourd'hui de nombreux Français. Ils se trouvent oubliés, incompris, pas écoutés. Le pays, en un mot, ne se sent pas représenté. Le projet « Raconter la vie », dont cet essai constitue le manifeste, a l'ambition de contribuer à le sortir de cet état inquiétant, qui mine la démocratie et décourage les individus. Pour remédier à cette malreprésentation, il veut former, par le biais d'une collection de livres et d'un site internet participatif, l'équivalent d'un Parlement des invisibles. Il répond ainsi au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne prise en compte.
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À Bamako, Fatimata était une lycéenne éprise de liberté dans un milieu familier et protégé. Elle rêvait d'une vie étudiante à Paris. Ce rêve, elle le réalise avec une facilité déconcertante. Mais elle accepte aussi d'y renoncer partiellement en décidant, un mois après son arrivée en France, de porter le voile, première étape de sa transformation en la parfaite musulmane qu'elle souhaite être. La recherche d'une forme de sécurité par l'adoption de règles va transformer son expérience en créant des obstacles à l'accomplissement de ses ambitions. À l'hostilité et la mise à l'écart qu'elle ressent face à son choix, Fatimata répond par l'incompréhension à l'égard d'une société qui l'attirait pourtant avant et la volonté de la quitter.
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Nous croyons tout savoir sur nos députés. Il y a pourtant de nombreux invisibles à l'Assemblée, tous ces élus qui, modestement, dans l'ombre, tentent de faire vivre la démocratie par leurs travaux et leur engagement. Députée de la Drôme depuis 2012, maire d'une petite ville de 10 000 habitants, Nathalie Nieson est l'une d'entre eux. Encore étrangère à la tribu -elle siège depuis 2012 -, elle porte un regard franc et lucide sur la vie au Palais Bourbon, ses rapports avec son groupe parlementaire et son parti.
A travers son parcours, tous les défis auxquels notre système politique est confronté sont abordés : complexité du processus législatif, marginalisation du Parlement, déclin des partis, désaffection à l'égard du politique... Loin des ors de la République, elle raconte aussi le quotidien d'une femme qui tente de concilier les contraintes de la vie parlementaire parisienne avec son engagement local et ses convictions politiques.
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Au prêt sur gage, la figure du besoin n'est plus celle du pauvre ; elle est celle de la débrouillardise - féminine, immigrée. Les clientes du Crédit municipal de Paris savent utiliser l'or qu'elles possèdent comme ressort de leur émancipation et du desserrement des contraintes qui pèsent sur elles - financières, affectives, communautaires. L'ancien Mont-de-Piété est un lieu où ce métal précieux octroie un type de pouvoir qui vient relativiser celui de l'argent. Dans la mise en gage, dans ce qui peut sembler à première vue un déballage de l'intime, se jouent l'affirmation d'une indépendance, le dévoilement d'une ingéniosité, l'utilisation d'une institution à des fins propres.