Marie Barbier
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Poèmes traduits du russe et rassemblés par Elena Balzamo, avec la collaboration de Maria-Louisa Bonaque et Christine-Zeytounian-Beloüs.
Natalia Mavlevitch, Tatiana Voltskaïa, Ksenia Kirillova, Guerman Loukomnikov, Evguénia Berkovitch, Ilya Iachine, Ivan Fedoulov, et un poète anonyme : huit voix pour protester contre l'offensive en Ukraine et la censure toujours plus vive qui s'abat sur le pays. Leur indignation revêt de multiples formes et épouse tous les registres : vers lyriques, extraits de plaidoierie, de journal intime ou encore post sur les réseaux sociaux. Mais c'est toujours l'absurdité de la guerre qui prévaut, avec ses frappes aléatoires, le retour des soldats morts et la clause de confidentialité à signer ou encore les parodies de justice... -
Hommage à la traduction littéraire, ce texte est aussi, après l'invasion de l'Ukraine, un cri d'alerte sur toutes les tentatives de corseter la langue.
Tandis que la Russie qualifie la guerre «d'opération spéciale» et les «défenseurs de leur pays» de «néonazis», brouillant toujours un peu plus les esprits, de nouvelles sensibilités appellent, par souci d'égalité, au boycott de certains termes. Remplacer un mot par un autre : tout n'est-il pas, aujourd'hui, affaire de traduction ?
Un essai rempli de finesse et d'humour, d'une brûlante actualité, sur l'amour de la littérature et la liberté de pensée. -
Tirage de tête limité à 100 exemplaires, chacun accompagné d'une digigraphie inédite, numérotée et signée par l'artiste.
Quatrième opus de la collection Une rencontre, Shakespeare-Bilal se penche sur l'adaptation de Roméo et Juliette de William Shakespeare par Enki Bilal. Publié en 2011, Julia & Roem reste l'adaptation la plus audacieuse en bande dessinée, et au-delà, du mythe shakespearien. Elle convoque le théâtre, le cinéma, la peinture, mais aussi la danse.
L'ouvrage comprend :
- un entretien exclusif, où l'auteur-dessinateur revient sur les multiples rebonds de cette aventure artistique, qui est bien sa seule reprise d'un texte universellement connu, dans un hommage au long cours à la poésie.
- une iconographie riche d'une soixantaine de dessins à la mine de plomb sur calque et également de cases originales sur papier teinté. Le trait est à l'honneur dans l'esprit de cette monochromie revendiquée par l'artiste comme un retour à un dessin épuré...
- deux textes investiguant sur les liens d'Enki Bilal à William Shakespeare, les affinités électives entre leurs univers, et ce que l'artiste a très précisément gardé de l'oeuvre-source. -
Cezar Braia est pris en otage. Le jeune homme et son ravisseur sont encerclés par la police en bordure de forêt. Mais le sauvetage tourne au fiasco lorsque le héros se surprend lui-même à ne pas vouloir se désolidariser du fou dangereux qui l'a enlevé. Replongeant dans sa trajectoire amoureuse et existencielle, il dresse une homosexualité vécue dans une sorte de clandestinité dont il sortira peut-être aujourd'hui...
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« Le héros, qui s'est remis récemment à voir sa mère décédée en rêve, interprète ces visites d'outre-tombe comme le signe que la sépulture ne convient pas. Rendu depuis des années presque impotent par les calmants, il puise dans ses rêves récurrents (mais aussi dans la lecture du gourou Osho et dans l'inspiration donnée par sa femme et par son ex petite amie) l'énergie d'agir. Il va d'abord trouver un parent, accessoirement ancien mafieux, qui consacre sa retraite au culte du Prince démon Nata, divinité très puissante propre à lui porter conseil. Ce Sixième oncle, à l'issue d'une séance de transe, confirme que la mère décédée ne supporte plus la terre pesant sur son corps [...] Ce fils pieux va donc entreprendre les démarches en vue d'un rituel de secondes funérailles pratiqué traditionnellement pour le repos des défunts.
En somme, il se sauve lui-même en procédant au sauvetage de sa mère ».
Emmanuelle Péchenart -
Quelque part en Ile-de-France. Veuf en même temps qu'il est devenu père, Henri Dorin a longtemps reporté toute son affection sur son fils André. Entre ces deux êtres si différents, la vie s'écoule, calme et paisible. L'industriel actif voit le bon côté de l'existence, tandis que l'adolescent taiseux et passionné en repère instinctivement l'aspect tragique. Qu'est-ce que le bonheur ? Existe-t-il seulement ? Quand Henri se remarie avec Madeleine, dont il s'est subitement épris, la question se pose plus nettement encore...
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L'ouvrage confronte le roman antique de Pétrone, le Satiricon, au dessinateur talentueux qui l'a adapté, Blutch. L'album, rebaptisé Péplum, sort en 1997 aux éditions Cornélius après bien des aléas.
« Je n'ai jamais voulu suivre la trame du livre, ç'aurait été complètement inutile, mais j'ai tout de même cherché à traduire la -poésie de cette langue - de la traduction que j'avais en tout cas.» Un livre sur la création artistique, dans la veine du Flaubert-Druillet.
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Alors qu'on pensait l'engeance éradiquée, un pirate écrit au maire de Pontax, une petite ville portuaire, pour le sommer d'organiser son débarquement avec faste. Réception, banquet, nombre de vierges à rassembler, le protocole est si détaillé que l'édile croit à une farce. Mais le commandant Georges n'envisage pas les choses avec légèreté... Et contre toute attente, il prend la ville au grand dam des élites administratives et politiques de la commune, du département et... du pays tout entier : le gouvernement est au cents coups.
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Suède, XIXe siècle. Fabian, jeune négociant stockholmois, doit songer à se marier. Il décide de mettre à profit son séjour à la paroisse de Grönhamn pour Noël, et exhorte sa parente et complice de toujours, Henriette, à faire de même.
Par lettres interposées, les jeunes gens déroulent leurs hivers respectifs. Pour Fabian, les jours à la campagne s'écoulent au rythme des activités rituelles : patins sur glace, fêtes de village, réunions en petit comité, visite de l'exploitation... Il ne cache rien à Henriette de ses progrès dans le coeur des deux filles de l'archidiacre, tout en interrogeant le sien.
Sa correspondante offre, comme en miroir, une version plus citadine des fêtes (bal à la Bourse, partie de whist, de traîneaux...). Mais surtout, elle fait état d'une nouvelle arrivée qui polarise leur petit cercle habituel.
L'énigmatique, la fascinante Araminta May...
Roman épistolaire inédit traduit du suédois et présenté par Elena Balzamo (Prix de traduction de l'Académie suédoise 2020)
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Ce recueil contemporain de neuf nouvelles nous plonge dans la Suède profonde.
Avec ce mélange d'humour, de noirceur et de lyrisme qui est sa signature, Stina Stoor raconte l'excursion désastreuse d'un jeune garçon et de son aîné en forêt, la pêche miraculeuse d'une gamine en colère, le cadeau inespéré d'un père défaillant ou une fête d'anniversaire mêlant deux mondes censés ne pas se croiser.
Dans cette gigantesque réserve naturelle au Nord du pays qui l'a vu grandir, la nature est vibrante, les gens esseulés, en mal d'espoirs, les relations délétères, mais l'on y pousse tout de même, en herbe sauvage et vigoureuse.
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L'histoire s'ouvre sur la récupération d'un mystérieux coffret - sorte d'étrange boîte verte portant une description indéchiffrable - rejeté par l'océan suite à un séisme près des Açores. Ramené à la civilisation, le coffret est happé par un vieux millionnaire, J. Jesse Robinson, qui manque de le regretter. D'horribles apparitions de mer agitent ses nuits ainsi que celles de sa nièce Leilah et du chevaleresque docteur John Vanaman dont il s'est attaché les services. Alors que le jeune homme tente de percer le mystère des origines de la boîte et de ses lettres écarlates, visions macabres et accidents se succèdent jusqu'à ce que le vieillard et sa nièce soient enlevés en haute mer par des inconnus...
Roman inédit en français de Francis Stevens (1883-1948), « première grande femme écrivain de fantasy et de science-fiction aux États-Unis ».
Sur une couverture inédite d'Enki Bilal.
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Deux aventuriers que tout oppose, le veule Kennedy et l'intrépide O'Hara, manquent de périr dans le désert mexicain. C'est alors qu'ils découvrent une antique cité aztèque, Tlapallan, préservée de la civilisation occidentale. Ses habitants vivent sous la coupe de prêtres et de terribles dieux, forts susceptibles. Nos héros parviennent tout de même à s'enfuir et se séparent, sans plus se donner de nouvelles. Quinze années passent. O'Hara vit désormais avec sa soeur Cliona dans l'Est des États-Unis. Alors qu'il prépare une nouvelle expédition, cette dernière est attaquée par ce qui semble être une créature monstrueuse. L'assaillant s'est réfugié dans une ancienne demeure réputée abandonnée. Et les rencontres merveilleuses ou horrifiques que va y faire O'Hara le ramènent toutes à la cité maudite...
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Un doux vannier du Havre, Gravier Bleu, répond à l'appel de l'aventure et embarque à bord de la Glavane. En route pour les îles Galapagos !
Mais à l'approche de l'archipel, le navire fait naufrage. À moins qu'il ne doive à un méchant coup reçu sur le crâne d'avoir échoué sur la plage ?
L'aventurier-rêveur explore l'île, d'une insolite beauté, tout en fuyant les tracasseries de Jack, ombre malfaisante qui ne cesse de le persécuter.
Et que dire de la manière dont les lettres de Doride, son amie d'enfance, lui parviennent ? Et de son idylle avec Rolla, tout droit sortie des eaux, et dont les moeurs tiennent plus de la Polynésie que du Pacifique, où il est censé être ? Toujours en quête de réponses, Gravier bleu n'en poursuivra pas moins ses aventures à travers le monde : Macao, le Groenland, Pékin, Irkousk...
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Terence Trenmore, un colosse irlandais, son ami Bobby Drayton, et sa soeur Viola, après avoir inhalé une poudre mystérieuse trouvée dans un flocon antique, (lequel évoque la physionomie d'un Cerbère) se retrouvent projetés dans une version de leur Pennsylvanie d'origine où règne une société totalitaire dans laquelle les individus moyens ne sont connus que par des numéros, tandis que les postes clefs sont occupés par une caste de privilégiés. D'une part, les "Superlatifs" qui portent des noms tels que Plus-Sagace, Belle, et sont des espèces de hauts fonctionnaires, d'autre part les Serviteurs de Penn (le quaker fondateur de la Pennsylvanie est devenu une espèce de dieu de colère que les dirigeants utilisent pour contrôler la population), qui possèdent le pouvoir politique et sont désignés par des noms de vertus précédés du titre "Monsieur", comme Monsieur Compassion. Nos trois voyageurs sont vite repérés comme des étrangers et condamnés à mort. Ils sont sauvés au dernier moment par des intrigues politiques qui font d'eux des instruments utiles à certains Superlatifs pour supplanter leurs rivaux. Plutôt que d'être exécutés, il se laissent convaincre de participer aux épreuves qui permettent de confirmer un Superlatif dans ses fonctions ou de le remplacer. Mais très vite, il s'avère que ces dernières sont truquées, un simple outil de contrôle des foules supplémentaire, et que nos trois héros n'ont pas une chance de gagner, à moins d'improviser...
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L'ouvrage confronte Philippe Druillet, célèbre auteur de bandes dessinées, au texte qui l'a marqué et dont il a tiré une trilogie flamboyante, Salammbô, de Gustave Flaubert.
Projet pharaonique des années quatre-vingt qui n'a pas fini de fasciner.
Qui aujourd'hui passerait huit ans à adapter un classique du siècle dernier, et à le faire dans un médium alors considéré comme nul artistiquement ?
Revenant sur cette aventure artistique, sur sa relation à Flaubert et à cet incroyable péplum qu'est Salammbô, l'artiste livre une interview assortie de croquis inédits et de photographies de son précieux livre de poche sur lequel il a effectué tout le travail de coupe du texte original.
Une immersion passionnante dans ce récit déjanté de guerres d'un autre âge.
Salammbô, c'est la collusion de deux univers, littérature et bande dessinée, qui se raconte.
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Entrez dans la fabrique d'une bande dessinée de référence !
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Une jeune femme tuée par balle à Thessalonique, peu après la chute de la dictature des colonels ; un professeur d'histoire grecque de la Sorbonne dont le nom se révèle, vingt ans plus tard, associé à cette ténébreuse affaire. Tel est le point de départ de l'enquête menée par Vassili, qui ne se remet pas de la disparition de sa jeune compagne et par Gabriel, le fils du professeur. Commence alors pour les deux hommes une plongée dans l'histoire trouble de la Grèce et dans le passé non moins opaque de l'helléniste, qui mènera nos deux comparses, bientôt devenus amis, de surprises en découvertes.
Voyage dans la Grèce des confins, de Smyrne à Salonique, ces Carnets sont aussi une variation sur les thèmes de l'exil, des identités multiples et du mystère qui entoure les êtres qui nous sont proches.
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1996. Sacha, correspondant dans les Balkans pour Les Nouvelles de l'Europe, s'offre une petite virée en Albanie. Les prochaines secousses partiront probablement du Kosovo... Mais c'est une photo dans un journal qui attire son attention : l'arrestation d'un certain Emilio Stracelli soupçonné d'avoir été un collaborateur d'Ante Pavelic. Ante Pavelic ! Le chef des Oustachis et dirigeant croate rallié à Hitler en 1941... Ses affidés ne devaient pas être des tendres.
Fasciné par le visage à la fois fuyant et impérial du prisonnier, par le mystère qui entoure sa véritable identité, le journaliste commence à rassembler les pièces du puzzle. Dans cette enquête à directions multiples, qui le mène d'un côté et de l'autre de l'Adriatique, il n'est pas sans allié. À commencer par son amie Claudia, talentueuse photographe romaine dont la puissante famille des Biscalti pourrait bien avoir un lien avec son affaire...
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Le secret de Dina ; l'égérie de Maillol
Alice Bellony rewald
- Marie Barbier
- 8 Juin 2018
- 9782956119319
Alice Bellony Rewald raconte sa rencontre à Dina Vierny, la célèbre muse du sculpteur catalan. C'est alors une femme de trente-deux ans, tenant à la fois sa galerie rue Jacob et une petite librairie boulevard Saint-Germain. La recroisant à deux trois reprises à des intervalles de temps différents, Alice pose sur cette personnalité unique un regard perspicace. Et d'autant plus, qu'en faisant des recherches à la bibliothèque Kandinsky sur le peintre surréaliste Victor Brauner, son ancien voisin de la rue Lepic et ami, elle découvre entre lui et Dina des liens jusqu'ici occultés.
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«?Récemment, je me suis rendu compte d'un fait étrange?: j'ai beau être née et avoir grandi dans un pays communiste, les membres du Parti que j'ai connus se comptent sur les doigts d'une main. Comment est-ce possible???» De cet étonnement, pas si anodin qu'il y paraît, l'auteur remonte ses souvenirs et questionne le rapport des autres et le sien, à l'endoctrinement.
Ces invités de «?marque?», par exemple, venus se ressourcer au Bolchoï ou ce digne instituteur français, communiste de père en fils. Cet aventurier d'une autre époque, aussi, père d'une amie, qui a sans doute fait bien plus pour le Parti que ses reportages vantant les bienfaits des plans quinquennaux en Iakoutie?!
Cette réflexion, Elena Balzamo la mène en l'associant à son propre parcours. Une trajectoire qui, de l'Oural à l'Atlantique en passant par ses lectures d'enfance, prend la forme d'un certain triangle isocèle...