Voici la suite de l'enquête amorcée dans La Déconnomie. La critique du néolibéralisme cible souvent une politique conçue par des dirigeants au service d'une classe dominante. Généreux explore une interprétation complémentaire : la bêtise d'une élite affl igeant la société avec la conviction sincère d'agir pour son bien ! En mobilisant la psychologie sociale et cognitive, il révèle la « banalité de la bêtise » et de sa forme entêtée, la connerie. Celle-ci imbibe l'idéologie qui inspire la parole et les décisions de nos gouvernements, elle nourrit les sophismes absurdes soutenus par de brillants économistes, elle mue en pandémie lorsque la logique de compétition contamine toutes les sphères de la société. Au bout de cette réflexion apparaît une possible antidote à l'épidémie de bêtise et aux fléaux qu'elle induit : l'intelligence collective qui, sous certaines conditions, peut surgir d'une délibération citoyenne souveraine.
Cet ouvrage « classique » (prescrit depuis plus de 25 ans, du lycée à la faculté) propose une initiation à la microéconomie (comportements individuels et fonctionnement des marchés) et à la macroéconomie (problèmes au niveau de l'économie nationale : crises, chômage, inflation...). Cette 4eédition a été réécrite et développée, en particulier pour introduire les grands courants de la pensée économique et les points de désaccord entre ces derniers. Elle vise ainsi à mieux répondre à la nécessité d'un enseignement pluraliste de l'économie.
Récessions, inflation, chômage, krach financier, crise de l'euro... Face à ces déséquilibres, que peuvent faire les gouvernements ? Quels objectifs guident leur action ? Comment fonctionnent les divers moyens d'intervention et à quelles conditions sont-ils efficaces ? Telles sont les questions abordées dans ce livre. Cette nouvelle édition entièrement actualisée introduit de nombreux schémas commentés pour décrire la chaîne complète des effets associée à chaque instrument d'intervention ; elle éclaire les débats contemporains (austérité ou relance, politique de l'offre ou de la demande, euro ou monnaie nationale...) et permet de comprendre pourquoi la conduite d'une politique économique est confrontée à des dilemmes spécifiques dans la zone euro.
Organisé comme un manuel classique, cet ouvrage aborde successivement les fonctions de la monnaie, les mécanismes de la création monétaire, les principales théories, la conduite de la politique monétaire par les banques centrales, la régulation du système et des pratiques bancaires, le système monétaire international. Mais c'est le premier d'un genre nouveau, puisqu'il assume une approche critique de l'enseignement abstrait et néolibéral de ces questions, qui domine aujourd'hui les facultés. Ce manuel s'inscrit dans le sillage de Marx, Mauss, Keynes et Polanyi. Au-delà de la « technique » (au demeurant présentée avec pédagogie), il montre comment la monnaie est au coeur des des crises récurrentes du capitalisme. Il invite ainsi les citoyens à s'emparer des questions monétaires.
Ce titre n'est pas une provocation. Comment qualifier autrement un management qui tue des gens, une « science » économique complètement fausse, une industrie qui empoisonne l'air, des politiques anti-crises qui aggravent les crises ? Certes, le pouvoir exorbitant du capital nourrit ces folies, mais il n'explique pas tout. Sous le règne visible de l'argent, prospère son socle le plus sûr : le règne de l'imbécilité ! Car les journalistes, les experts, les universitaires et les élus qui soutiennent la « déconnomie » ne sont pas tous « au service du capital ». Rien n'est plus fou que l'aisance avec laquelle tant d'« élites » adhèrent au même fatras d'âneries économiques. Diagnostiquer, expliquer et combattre cet effondrement massif de l'entendement : tel est le but essentiel de ce livre. Un manuel d'éducation citoyenne, un outil pour réapprendre l'économie autrement.
Jacques Généreux.
Dans ce grand classique de l'initiation économique, Robert L. Heilbroner nous fait découvrir l'histoire de la pensée économique à travers l'aventure intellectuelle de grands auteurs fondateurs : Smith, Malthus, Ricardo, Stuart Mill, Marx, Veblen, Marshall, Keynes, Schumpeter et tant d'autres. Il n'oublie pas, dans sa fresque, les visions critiques du capitalisme avec notamment la présentation des auteurs socialistes ou des thèses sur l'impérialisme. L'intérêt du propos se trouve renforcé par l'analyse du contexte historique dans lequel se sont forgés les grands courants fondateurs de la science économique.
Nous savons bien que l'argent ne saurait tout acheter. Et pourtant, la marchandisation des biens et des valeurs progresse sans cesse. Mais c'est en Amérique que cela se passe, pensons-nous. Là-bas, les écoles en sont à payer les enfants s'ils ont de bonnes notes. Serions-nous à l'abri de ces dérives ?
Nous sommes en réalité déjà contaminés. Il est immoral de vendre le droit de faire du tort aux autres, pensons-nous. Alors pourquoi instaurons-nous un marché des droits à polluer qui permet aux pays riches de polluer davantage en rachetant les droits des pays moins développés ?
Nous n'avons pas encore réfléchi à ce que devrait être la place du marché dans une société démocratique et juste. Ce livre, déjà un best-seller mondial, nous y aide puissamment.
L'injonction paradoxale plonge un individu dans un dilemme insoluble en lui imposant des exigences incompatibles : produire toujours plus avec moins de moyens, être autonome en obéissant aux règles, avoir l'esprit d'équipe dans un système hyper concurrentiel. La mutation vers un capitalisme financier exacerbe cette logique paradoxante et la propage dans toutes les organisations privées et publiques, marchandes et non marchandes.
Les auteurs mettent au jour les origines du phénomène, au confluent de la « révolution » managériale, de la révolution numérique et de la financiarisation de l'économie. Ils analysent la difficulté de vivre dans un système paradoxant aux effets ravageurs pour la santé mentale. Ils proposent enfin des pistes pour combattre la folie que ce système génère.
L'économie sociale et solidaire est-elle une « autre économie » ? Pour répondre à cette question controversée, ce livre propose une réflexion originale sur la démocratie et l'économie.
À travers les histoires américaines et européennes de l'associationnisme, l'auteur retrace d'abord la genèse trop oubliée des pratiques contemporaines, il détaille ensuite les formes de leur regain actuel et il examine les débats théoriques entre les tenants du tiers secteur, de l'économie sociale et de l'économie solidaire.
Renouvelant l'approche du sujet par sa perspective internationale, l'ouvrage constitue une référence pour les étudiants, pour les acteurs du monde associatif, coopératif et mutualiste, comme pour toutes les personnes impliquées dans les initiatives citoyennes.
La crise de la Covid-19, avec le Brexit et la présidence Trump, confirme le constat de la première édition de cet ouvrage en 2011 : la démondialisation est en marche. L'histoire, le politique, la souveraineté et les nations reprennent leurs droits. Ce mouvement est aussi une désoccidentalisation du monde. Nous devons en prendre acte, en tirer les conséquences.
Au nom du libre-échange, les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s'ouvrir des marchés, s'accaparer des richesses, éliminer de potentiels concurrents. Elles l'ont longtemps fait sous le masque d'un prétendu ordre économique mondial. Celui-ci se déchire désormais. Nous revenons alors au monde des réalités.
Les nouvelles méthodes de gestion développées depuis les années 1980 ont diffusé une idéologie colonisant les esprits et la société pour soumettre celle-ci aux exigences de la rentabilité financière.
La culture de la performance et de la compétition met tout le monde sous haute pression : épuisement professionnel, stress, suicides au travail. La société n'est plus qu'un marché, un champ de bataille où le remède proposé aux méfaits de la guerre économique consiste toujours à durcir la lutte. Face à cette mutation, la politique, également contaminée par le « réalisme gestionnaire », semble impuissante à dessiner une autre voie. Peut-on échapper à l'épidémie ? Peut-on repenser la gestion comme l'instrument d'organisation d'un monde commun ? C'est justement la piste qu'ouvre ici le diagnostic du sociologue clinicien.
Si les grands courants de la science économique demeurent, la transformation des données économiques et politiques a accéléré l'apparition de nouvelles théories. À la fin des années 1980, l'affrontement entre les orthodoxies héritières de Keynes, de Smith et de Marx dominait la science économique. En ce début du XXIe siècle, ces orthodoxies doivent faire face à l'assaut des hérétiques en tout genre.
Depuis la fin du XXe siècle, l'économie des anciens pays industriels ne va pas bien. La crise de 2008 a démontré que l'expansion sans précédent des activités financières et spéculatives menait à une impasse économique. Une profonde transformation de la science économique est en cours.
Source d'estime de soi, de liens et de reconnaissance sociale, le travail expose de plus en plus l'individu à l'angoisse de n'être plus « à la hauteur », au stress de la compétition, à la souffrance psychique qui pousse certains jusqu'au suicide. L'auteur décrypte l'interaction entre les causes psychiques, sociales et économiques de cette mutation. Au total, le système managérial au service de la performance financière est la cause première du mal être au travail et non la fragilité des individus. Le nouveau management public étend au secteur public les méfaits d'une gestion inhumaine longtemps rodée dans le privé. Les « raisons » de la colère des travailleurs ont ici un double sens : explication de ses causes et validation de la résistance. Car résister, exprimer la colère plutôt que la résignation, est la plus raisonnable des réactions pour éviter que les individus retournent contre eux-mêmes une violence nourrie par ce système.
Vincent de Gaulejac:
Président du réseau international de sociologie clinique, professeur émérite à l'université de Paris-VII-Diderot, il est notamment l'auteur au Seuil de La Société malade de la gestion (2005).
La crise financière a révélé au grand jour les limites de la théorie économique : celle-ci n'a su ni prévoir les désordres à venir, ni même mettre en garde contre de possibles instabilités. Cet aveuglement est le signe d'un profond dysfonctionnement qui exige un renouvellement radical des méthodes et des concepts, au premier rang desquels celui de valeur économique.
Les économistes conçoivent la valeur, que ce soit celle des marchandises ou celle des titres financiers, comme ayant la nature d'une grandeur objective qui s'impose aux acteurs et à leurs interactions, à la manière d'une force naturelle. Or il n'existe pas une juste valeur, ni pour les marchandises, ni pour les titres, mais différents prix possibles en fonction des intérêts et des croyances. À partir de ce nouveau cadre d'analyse, c'est toute la science économique qu'il s'agit de refonder.
Nouvelle édition mise à jour d'un pamphlet best-seller contre l'absurdité et l'arrogance du discours économique néolibéral dominant dans certains médias, les institutions internationales et chez tous les gourous autoproclamés économistes qui déversent chaque jour leurs " analyses " et prévisions.
C'est un ouvrage unique en son genre, car il associe les vertus d'un livre didactique et la vivacité d'une " lettre ouverte " traversée par un humour au vitriol. c'est du keynes revisité par desproges ! côté didactique, on y trouve explicités de façon lumineuse les impasses du modèle néoclassique, l'impossibilité des prévisions économiques, les crises financières récurrentes, les méfaits des interventions du fmi dans les pays en développement, etc.
Côté humour, il n'y a qu'à ouvrir le livre au hasard pour se faire une idée. mais cet humour grinçant fera rire jaune aussi. car au fond ce livre pose aux économistes qui riront volontiers une question dérangeante: pourquoi ont-ils laissé des imposteurs, des pseudo-experts faire main basse sur leur science, pour en faire le discours le plus illisible, le moins crédible, et peut-être déjà le plus détesté ?
À contrepied du néomanagement, qui sévit dans bien des organisations, l'anthropologie aide à comprendre - notamment grâce à Marcel Mauss et son célèbre Essai sur le don (1925) - comment sans art du don, il n'y a pas d'efficience possible.
Les entreprises, administrations, associations, équipes sportives, etc., qui fonctionnent bien savent trouver dans le cycle du don la véritable source de la coopération efficace, de la confiance et du travail pris à coeur. Le mauvais gestionnaire, qui s'acharne à tout contrôler et rationaliser, enferme tout le monde dans le cercle vicieux du chacun pour soi et du découragement.
En repensant le management à la lumière du don, ce guide contribue à repenser l'ensemble de nos relations humaines.
Le culte de l'individu et la mondialisation du capitalisme n'ont pas accompli la promesse moderne de l'émancipation. Ils ont défait les liens sociaux, sans lesquels aucune liberté ne peut grandir. Après ce diagnostic posé dans La Dissociété, le défi du xxie siècle est de penser une autre société instituant des liens sociaux qui libèrent les individus. Généreux renoue ici avec l'essence du projet socialiste, mais en le refondant sur ce que l'anthropologie, la psychologie, la sociologie et la biologie nous apprennent quant au fonctionnement des êtres humains et des sociétés. À la lumière des sciences de l'homme, et à l'opposé d'une gauche « moderne » qui court derrière des idées libérales dépassées, l'auteur dessine une République sociale et écologique, une « société du progrès humain » qui dépasse la modernité pour en accomplir la promesse.
Ce livre propose la première synthèse en français de l'évolution économique de la Russie, depuis la révolution bolchévique jusqu'au quatrième mandat de Vladimir Poutine. Il s'agit d'une « économie politique », c'est-à-dire d'une analyse des mutations économiques qui intègre les institutions, la politique et l'histoire.
L'auteur explicite le long processus d'effondrement du communisme et la façon dont cet héritage influence toujours l'économie russe. Il montre aussi pourquoi une transition vers le capitalisme inspirée par des économistes du mainstream anglo-saxon ne pouvait pas fonctionner et comment, avec le conflit ukrainien, la géopolitique complique aujourd'hui la recherche d'un modèle de croissance stable.
Ce livre raconte l'avènement de l'« économie comportementale » : cette nouvelle discipline, fondée par Richard Thaler, renouvelle l'analyse économique en étudiant les comportements réels des êtres humains, et non plus la fiction de l'homo oeconomicus. Quarante ans de recherches ont en effet définitivement établi que les consommateurs, les entrepreneurs, les investisseurs, les chauffeurs de taxi, etc., pensent et agissent bien souvent de travers par rapport à la fiction du choix rationnel et du marché efficient.
Grâce à ce livre, chacun comprendra mieux ses propres comportements erronés (misbehaving), certes déviants de la rationalité économique, mais qui font de nous des humains. Thaler nous dévoile aussi comment la compréhension de nos modes de raisonnement réels peut nous aider à prendre de meilleures décisions dans notre vie personnelle, dans la gestion des affaires économiques ou dans la conduite des politiques publiques.
Après une revue critique des grilles de lecture de la crise, Galbraith montre comment des gouvernements de tous bords ont aggravé la crise en pratiquant des politiques d'austérité. Mais, s'il faut certes rejeter ces dernières, une simple relance keynésienne ne suffira pas pour restaurer l'emploi, car le temps de la forte croissance est révolu. Le coût de l'énergie et l'urgence écologique imposeront une limite à l'expansion. Celle-ci crée moins d'emplois en raison de la révolution numérique. Il nous faut désormais trouver les moyens d'assurer une activité et un revenu pour tous, dans un régime de faible croissance. Il faudra notamment relever le salaire minimum, renforcer la protection sociale, remplacer la finance privée par un service public bancaire... Bref : promouvoir tout ce que dénigrent nos gouvernements.
Le succès mondial de Thomas Piketty, qui fut l'élève d'Anthony Atkinson, a remobilisé l'attention sur le fléau que constitue l'explosion des inégalités dans les pays riches. Le diagnostic est désormais bien connu. En revanche, trop peu d'économistes nous expliquent comment inverser la tendance. Et tant d'autres ressassent les prétendues limites de l'action publique : l'intervention de l'État affaiblirait l'économie ; la mondialisation rendrait toute action impossible au niveau national ; nous « n'avons pas les moyens », etc.
Atkinson met en pièces ces contre-vérités et propose un programme concret et réalisable, même au niveau d'un seul pays. Il prescrit des politiques innovantes dans cinq domaines : le changement technologique, la recherche du plein-emploi, la sécurité sociale, le partage du capital et la fiscalité progressive.
Traduit de l'anglais par Françoise et Paul Chemla.
La dissociété est cette force centrifuge qui éclate en éléments rivaux les composants autrefois solidaires d'une société humaine. Un processus de destruction des liens sociaux, au profit du culte de la performance individuelle et de la compétition. Nation éclatée en « communautés », ghettoïsation, guerre économique imposée entre les travailleurs comme entre les régions, exclusion des perdants, repli sur soi... Pourquoi résistons-nous si peu à l'idéologie néolibérale d'une société de marché où les liens se racornissent en simples échanges ou connexions ? En partie parce celle-ci puise ses sources dans une erreur anthropologique fondatrice de la culture moderne et qui a contaminé la plupart des courants de pensée politique du XVIIe siècle à nos jours : la conception de l'humain comme un individu existant par lui-même hors de ses liens sociaux.
La dissociété est cette force centrifuge qui éclate en éléments rivaux les composants autrefois solidaires d'une société humaine. Un processus de destruction des liens sociaux, au profit du culte de la performance individuelle et de la compétition. Nation éclatée en « communautés », ghettoïsation, guerre économique imposée entre les travailleurs comme entre les régions, exclusion des perdants, repli sur soi... Pourquoi résistons-nous si peu à l'idéologie néolibérale d'une société de marché où les liens se racornissent en simples échanges ou connexions ? En partie parce celle-ci puise ses sources dans une erreur anthropologique fondatrice de la culture moderne et qui a contaminé la plupart des courants de pensée politique du XVIIe siècle à nos jours : la conception de l'humain comme un individu existant par lui-même hors de ses liens sociaux.
Ce livre déconstruit la vision européanocentrique du développement économique. Il met en évidence le rôle majeur de réseaux commerciaux asiatiques plurimillénaires, la technicité financière du monde musulman entre VIIIe et XIe siècle, l'avance d'une Chine qui a inventé presque toutes les techniques productives de base. Il analyse les institutions des premiers échanges globaux. L'Europe AVP L3-E3 C 49/83 Janvier 2013 se révèle longtemps dépassée par l'Orient à tous les niveaux. L'histoire économique globale cherche à comprendre ces écarts à travers le concept de système-monde et doit résoudre un paradoxe de taille, si l'Europe occidentale est longtemps plus fruste au plan économique, comment expliquer son essor spectaculaire à partir du XVIe siècle ?
C'est ce défi que relève cet ouvrage en construisant pas à pas l'originalité du capitalisme européen, de fait largement fondé sur l'économie globale qui l'a précédé.