Les Peregrines
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Où surgit l'un des philosophes les plus casse-cou de l'histoire, un Nietzsche parcourant l'Europe tant par goût de la solitude que pour recouvrer la santé, un Nietzsche rocambolesque se débattant avec ses relations amicales, un Nietzsche carburant aux opiacés et à l'extrait de viande Liebig.
Christophe Fiat fait de l'auteur du Gai Savoir et d'Ainsi parlait Zarathoustra un ami à la fois proche et lointain, dont la pensée excite, éveille et alerte. -
Playtime : comment le jeu transforme le monde
Aurélien Fouillet
- Les Peregrines
- Essai
- 6 Octobre 2022
- 9791025205693
Comment expliquer qu'un monde obsédé par le travail ait pu propulser le jeu au sommet des activités de loisirs, des arts contemporains et des industries mondiales, au point que celui-ci remplace aujourd'hui le travail comme dynamique sociale et culturelle ? Plutôt que de le cantonner à l'enfance et à la simple récréation, Aurélien Fouillet choisit d'en faire la clé de lecture de notre époque et de ses mutations. Jeux de société, jeux vidéo, cosplay, zombie walks, films de super-héros, réseaux sociaux, métavers, ou même télétravail, complotisme, fake news, sont autant de signes de ce que le jeu fait à nos vies. Loin de regretter un modèle révolu, l'auteur s'intéresse avec un certain optimisme à « l'enromancement » du monde et à nos possibilités de reformuler la réalité pour expérimenter de nouvelles représentations. D'Emma Bovary à Batman, de Socrate à Georges Bataille, Playtime remet le jouer au coeur de nos sociétés et nous montre que, dans les brèches ouvertes par le jeu, tout devient possible.
Aurélien Fouillet et philosophe et pratique la sociologie de l'imaginaire, l'ébénisterie et la marqueterie. Chercheur au Centre de recherche en design (ENS Paris Saclay/ENSCI Les Ateliers) et chercheur associé au Laboratoire d'études interdisciplinaires sur le réel et les imaginaires sociaux (LEIRIS), il enseigne dans des écoles de design. Il a notamment publié L'empire ludique, Détours vers le futur et La vie des objets. -
Démocratie ! hic et nunc
Jean-François Bouthors, Jean-Luc Nancy
- Les Peregrines
- Essai
- 3 Octobre 2019
- 9791025204634
La démocratie traverse une crise majeure. Les peuples doutent de leurs représentants. Certains en appellent à une démocratie « directe », sans médiation, et d'autres consentent à l'instauration de « démocraties illibérales »... Mais que recouvre en réalité le mot « démocratie » ?
Dans cet ouvrage à quatre mains, Jean-François Bouthors et Jean-Luc Nancy reviennent sur ses origines et sur sa spécificité : la démocratie naît de l'effondrement d'un monde devenu caduc et elle construit le peuple comme l'être ensemble d'individus libres et égaux. Mais elle est toujours en écart avec ellemême, jamais achevée. Elle est, en elle-même, un nécessaire (re)commencement, dans une relation complexe avec la technique. Aussi doit-elle s'apprendre, hic et nunc, jusque dans ce qui la dépasse.
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Face aux migrants : le silence et le regard ; pour une europe de la compassion
Vincenzo Sorrentino
- Les Peregrines
- 2 Mai 2019
- 9791025204580
Aux portes de l'Europe, des centaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes frappent chaque année, après avoir fui des situations dramatiques - guerres, pauvreté, dictatures. Or, aujourd'hui, cynisme, silence et indifférence s'imposent comme les seules réponses valables, l'emportant sur l'accueil et la compassion. Il faut pourtant le dire : en refusant d'écouter la victime qui demande de l'aide, on se fait complice de son bourreau.
Tel est ce qu'affirme, dans ce manifeste bouleversant, le philosophe italien Vincenzo Sorrentino, en interrogeant notre disposition intérieure vis-à-vis de ces « autres » en détresse qui se heurtent à notre insensibilité. Un peu d'imagination ne fait pas de mal : à quel avenir peut prétendre une civilisation incapable d'accueillir la détresse d'autrui ?
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L'enfant : celui que nous avons été, celui que nous avons créé, on croit le connaître, on croit le comprendre. Médecins, psychologues, enseignants, pédagogues, sociologues, historiens, tous se sont penchés sur son berceau et sur les étapes de sa croissance physique, affective, relationnelle. Pour aussi utiles qu'elles soient, notamment pour que l'enfant accède à l'état d'adulte libre et responsable, ces approches n'offrent cependant qu'une vision partielle de sa réalité, de son « Être »... de « l'Être-enfant ».
Dans ce Petit éloge de l'enfant, à travers de courts récits, Pierre Lassus a voulu nous raconter l'enfant, sous toutes ses facettes, ses sentiments, émotions, joies, chagrins, peurs et souffrances. Le lecteur s'identifiera à plusieurs de ces portraits. C'est un voyage pour retrouver l'enfance, pour la revisiter, mieux la comprendre, et parfois se réconcilier avec elle, parce que ce sont les écrivains et les poètes qui, sans doute, nous parlent le mieux de cette incomparable période de la vie.
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« Il a du charme » concède-t-on quand on ne peut pas dire de quelqu'un qu'il est beau tout en lui reconnaissant un certain attrait. Mais quand on nous somme de nous expliquer, voilà que l'on bafouille. Qu'est-ce que le charme, au juste ? Qu'est-ce qui le distingue de la beauté, de la séduction - notions élevées au rang d'impératifs catégoriques modernes - mais aussi de l'aura ou de son voisin linguistique, le charisme ? Tel est le charme : multiple, fuyant, se soustrayant sans cesse à l'analyse. Le romancier Harold Cobert a relevé le défi. S'appuyant sur l'étymologie, la philosophie, l'histoire et la littérature, il examine tous les aspects de cette notion volatile avec un style aérien, ludique et bien sûr charmant.
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Une exigence infinie ; éthique de l'engagement, politique de la résistance
Simon Critchley
- Les Peregrines
- 19 Avril 2013
- 9782849413579
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Fin des années 1970 : les "nouveaux philosophes" envahissent les médias. Ils s'appellent Glucksmann, Clavel, Benoist, et surtout Bernard-Henry Lévy ; bientôt suivis d'amis proches sur le plan idéologique dont au premier rang Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner. Trente ans plus tard, que reste-t-il de leur réflexion ? Si les membres de ce courant ont incontestablement marqué la scène publique française, leur héritage fait débat sur le plan philosophique. C'est sur ce terrain que Daniel Salvatore Schiffer a choisi d'exercer son regard critique. Mi-essai mi-pamphlet, Critique de la déraison pure dresse un bilan accablant de la pensée léguée par les "intellectuels médiatiques". Loin de se borner à la mise en cause de leurs postures, ce livre engage une réflexion de fond sur les dérives et les manipulations logées au coeur de leur philosophie.
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Quelque chose a basculé dans le rapport que nous entretenons avec les animaux. même celui qui n'est pas végétarien, qui ne se reconnaît pas dans l'activisme pour la reconnaissance du droits des animaux, hume dans l'air du temps un drôle de changement. nous avons franchi le rubicon qui séparait l'espèce humaine et l'espèce animale et permettait à l'une de se définir au miroir de l'autre. le premier à l'avoir compris fut le philosophe Jérémy Bentham. Dès 1789, dans son introduction aux principes de morale et de législation, le fondateur de la doctrine utilitariste, consacrait un paragraphe devenu célèbre à l'illégitimité des cruautés imposées aux espèces animales. mais il fut aussi le premier à mettre en lumière les limites de l'extension aux animaux des droits constitutifs de l'humanité. De quel droit tracer entre nous et les autres animaux une « ligne infranchissable » ? Comment se fait-il que nous y parvenions de moins en moins ? pourquoi le coeur nous porte-t-il vers tous les autres êtres sensibles quand les raisonnements nous en séparent ? pourquoi, inversement, les raisonnements qui nous en rapprochent ne parviennent-ils jamais à emporter tout à fait notre adhésion, à vaincre notre sentiment que ce que nous infligeons de douloureux à d'autres animaux ne vaut jamais vraiment ce que nous infligeons d'injuste à d'autres hommes ? Ces questions sur notre conception morale de l'animalité font toute l'actualité de Bentham aujourd'hui.
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Comment va Marianne ? conte philosophique et républicain
Corinne Pelluchon
- Les Peregrines
- 31 Mai 2012
- 9782849413319
Marianne est malade. Elle se repose à La Fontaine, un village de montagne situé dans les Hautes Alpes. Elle s'interroge sur la cause de son mal-être. Son état reflèterait-il celui de la République ? Encore faible, elle convoque ses émissaires, des animaux, et leur demande de parcourir le pays pour sonder ses habitants. De retour à La Fontaine, ils lui font le récit de leur voyage. Ils sont bientôt rejoints par les chats philosophes, d'anciens philosophes réincarnés en chats. Tous préparent le festin végétarien du 14 juillet. Ils y chanteront une autre version de la Marseillaise, où l'appel à la guerre et à la vengeance sera remplacé par des paroles correspondant davantage à ce que les citoyens attendent.
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Tout plaquer, faire table rase du passé, recommencer à zéro... Qui n'a jamais rêvé de changer de vie, de la refaire ailleurs, de tout reprendre depuis le début ? Qui ne fantasme jamais d'être un autre ? Et pourquoi sommes-nous tant fascinés par les agents doubles, les imposteurs, les espions ?
L'une des grandes questions que n'a cessé de poser la philosophie occidentale depuis Héraclite est la suivante : comment rester le même ? Dans cet essai engagé, Blanche Cerquiglini, elle, prenant au sérieux nos désirs partagés, renverse le problème : comment peut-on se contenter de n'avoir que ce que l'on a ? La liberté même de l'homme ne réside-t-elle pas dans le fait de pouvoir toujours se réinventer ? Mais y parvient-on jamais ?
Du Dr Jekyll à Sherlock Holmes, de Madame Bovary au vaudeville en passant par les faits divers les plus saisissants (Jean-Claude Romand, Christophe Rocancourt, Frédéric Bourdin), Blanche Cerquiglini explore dans ce livre ces désirs de changement qui nous animent et nous maintiennent en vie, les récits que nous construisons pour forger nos identités, nos tropismes pour l'ailleurs. Non, une vie ne nous suffira jamais. À l'heure où l'on nous parle de développement « personnel » ou d'identité nationale, cette exploration bouleversante résonne comme un engagement nécessaire en faveur de la liberté de toutes les femmes et de tous les hommes.
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Comment mieux découvrir la philosophie qu'en s'intéressant à la mort de ses principales figures ? simon Critchley nous conte ici 190 histoires savoureuses sur la mort (et la vie) des philosophes qui ont traversé l'histoire de l'humanité. on trouve évidemment socrate, disparu en grand sage; mais aussi empédocle, persuadé d'être immortel et qui se jeta dans un volcan pour le vérifier ; ou encore Francis Bacon, philosophe de l'expérimentation, mort d'un coup de froid quelques jours après avoir voulu vérifier empiriquement si la volaille se conservait ou non dans la neige ; voltaire qui toute sa vie combattit l'eglise et voulut être entendu par un prêtre sur son lit de mort ; Jérémy Bentham et son idée folle de faire exposer ses restes au su et vu de tout le monde à la City university de londres, ou encore albert Camus, mort d'un accident de voiture, en quelque sorte rattrapé par l'absurde, thème central de son oeuvre.
Pour simon Critchley ces récits doivent nous aider à vivre en acceptant l'inéluctabilité de notre mort, en la regardant avec ironie sans céder à cette terreur qui souvent conduit l'homme occidental contemporain à s'enfermer dans la consommation et le présent, ou à nourrir l'illusion d'une vie après la mort. avec humour et un grand sens de la formule, simon Critchley nous emmène à la découverte de mille et une destinées tantôt tragiques, tantôt drôles, parfois absurdes mais toujours instructives.